audience du 15 mars
reportée au 20 septembre 2016
14h, Chambre de la presse, TGI, 67 Rue Servient, Lyon 3e
Sophie, salariée en reprise d’études et élue syndicale en
Conseil d’UFR, a obtenu un master recherche mention très bien en anthropologie,
et 18/20 à son mémoire, soutenu lors de la session de juin 2010. Mais sa
candidature aux contrats doctoraux ministériels, puis à l’accès en doctorat,
s’est vue refusée d’examen. En lieu et place d’un accès en thèse, elle vit
depuis six ans maintenant, un véritable harcèlement judiciaire, mené au nom de
l’université Lyon 2. La réputation qui lui a été faite au sein du monde
universitaire lui interdit, en outre, aujourd’hui tout espoir de pouvoir
poursuivre son cursus.
Dernier
acte de ce harcèlement : une plainte pour « diffamation et injures
publiques », portée durant l’été 2015 par l’université, son juriste, son
ex-président, et l’ex-directeur de l’école doctorale sciences sociales.
Comment en arrive-t-on là ?
Le
jour de sa soutenance de mémoire (et pas avant) on apprend à Sophie que
« les professeurs émérites ne peuvent diriger de nouvelles thèses ».
Son directeur de thèse pressenti est émérite. Il reste alors quelques jours
seulement pour rendre le dossier de candidature au concours pour les contrats
doctoraux ministériels : comment trouver sérieusement un autre directeur
de thèse en moins d’une semaine ?
L’unique
souci du directeur de l’école doctorale de l’époque, par ailleurs professeur en
anthropologie à Lyon 2, n’est pas cela : c’est d’appliquer les textes, affirme-t-il. Une
application clairement erronée (confère la jurisprudence en droit
administratif), dont il ne démordra pas. Il ajoute, illico, qu’aucun dossier ne
sera accepté « incomplet ou en retard ». Or, il est bien placé pour
savoir que ceci est impossible à Sophie, puisqu’elle attend le résultat de la
double correction qu’elle a demandé concernant la note, précisément, attribuée
par lui-même à sa copie : le relevé de notes définitif est nécessaire pour
que le dossier soit complet…
Le dossier ayant donc été rendu en retard, il sera
refusé d’examen sous l’égide de ce même directeur de l’école doctorale. Ce
dernier refusera également toute demande de rendez-vous avec l’étudiante, sauf
le lendemain du délibéré définitif du jury d’attribution des contrats doctoraux
ministériels. Rendez-vous qu’il choisira de ne même pas honorer…
Devoir payer 2000 euros de dommages et intérêt
pour avoir dénoncé des comportements
inadmissibles ?
Après cinq ans de harcèlement judiciaire et
d’injustice, Sophie écrira, dans un mail privé, que « la première ordure,
c’est celui qui m’a fait virer de l’accès en thèse au mépris de l’égalité et du
mérite républicain », et que « Je n’ai vu aucun pouvoir arrêter celui
du directeur de l’école doctorale, lorsqu’il est devenu arbitraire et
injuste ».
Ces phrases motivent la plainte de cet ex directeur
d’école doctorale pour « diffamation et injure publique », et sa demande
de dommages et intérêts : il estime son honneur et sa dignité atteints par
ces dénonciations, à une hauteur valant 2000 euros de dédommagement.
Ce, alors que dès juillet 2010, dans un mail envoyé
par ses soins à plus de 70 destinataires, et qu’il signait en tant que
directeur de l’école doctorale, il qualifiait les courriels de Sophie d’
« afflux de ces scories électroniques qu’une étudiante qui n’a plus toute
sa raison appelle « messages », sachez que cela fait quelques
semaines que j’ai depuis longtemps demandé qu’elle cesse mais rien ne l’arrête.
Ni la menace, ni la raison (qu’elle n’a plu) ».
Les courriels de Sophie consistaient essentiellement
en des extraits de ses travaux de recherche, qu’elle a commencé à diffuser
ainsi, dans la suite du RDV non-honoré par ce responsable, pour en montrer la
qualité.
Le terme « scories électroniques » servait
donc ici, de la part d’un haut responsable universitaire, qui a devoir
d’exemplarité dans les fonctions qui lui ont été confiées, à désigner à un large
public, les travaux de recherche de l’étudiante !
Des travaux sur un sujet passé sous silence dans les
sciences sociales : les violences sexuelles incestueuses. Est-ce le sujet
de recherche qui a dérangé ?
Toujours est-il que l’université n’a défendu ni
l’honneur, ni la dignité de l’étudiante. Pis : elle a réagi, par
l’intermédiaire de son président, en la traînant en justice et en lui
interdisant, par des arrêtés unilatéraux de ce dernier, tout accès aux campus
où elle venait d’étudier quatre ans. Ces arrêtés seront annulés après plus de
deux ans d’application, pour non respect du contradictoire. Aujourd’hui,
l’université choisit encore de soutenir la demande de dommages et intérêts de
Lionel Obadia, qui était le directeur de l’école doctorale à l’époque, et a usé
ainsi des responsabilités que la communauté universitaire lui avait alors
confiées.
Lyon 2 : une zone de non droit pour les
étudiant.e.s et les jeunes ?
Le président de Lyon 2 qui avait signé ces arrêtés
demande lui aussi des dommages et intérêts, à hauteur de 2000 euros, car Sophie
a relaté par exemple le fait qu’au moment même où il prenait ces arrêtés contre
elle, il faisait également convoquer au commissariat de Bron un étudiant
syndicaliste pour avoir fumé dans le campus, alors que cet étudiant était non
fumeur !
L’université Lyon 2 demande quant à elle des
dommages et intérêts, notamment car écrire « Lyon 2, la fac de gauche qui
a viré vieux réac (…) la fac où qui conteste, rencontrera le marteau »
constitue aux yeux de ses représentants une injure notoire…
Au total, l’université, Lionel Obadia, André Tiran,
et son juriste, Gilles Maletras, réclament 12 000 euros de dommages et
intérêts et frais d’avocat à Sophie, parce qu’elle a dit la vérité.
A Lyon 2 aujourd’hui, mieux vaut donc accepter son
sort, fut-il le plus injuste, et surtout, se taire, si l’on ne veut pas
rencontrer le marteau judiciaire ?
Parce que nous n’acceptons
pas un tel ordre des choses, nous vous invitons à venir à l’audience publique,
du 20 septembre prochain, à 14h, Chambre de la presse, en soutien à Sophie.
Vidéos, témoignages…seront là
pour aider chacun.e à se faire une idée plus exacte sur où sont la vérité et le
mensonge dans cette université et dans cette affaire.
Vous pouvez également contribuer au financement des
frais d’avocat de Sophie en envoyant
un chèque à l’ordre de la CGT éduc’action, Bourse du Travail,
69422 Cedex 03, mention : solidarité Sophie Perrin, ou encore par virement sur
le compte de la CGT éduc'action du Rhône : n°10278 07390 00019010840 74 avec
mention en objet « solidarité Sophie Perrin. »
ou bien en participant à la collecte en ligne : https://www.leetchi.com/c/solidarite-de-sophie-lumiere-lyon2
Premiers signataires : CGT éduc'action, OC-FR, groupe graines d'anars de la fédération anarchiste, collectif troubles fête malgré nous (collectif contre l'inceste), foutou'art (collectif satirique et artistique)
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