Bienvenue sur ce blog. Pour suivre le fil de l'histoire si vous n'êtes jamais venu.e, le mieux est de cliquer sur le libellé « Présentation et entrée en scène des personnages importants de l'histoire ». Vous pouvez ensuite bifurquer par exemple vers « la Geste de Lyon 2 », « 22 les v'là - tonfa company story », « Autofiction », ou encore feuilleter les saynètes de votre choix dans « Les saynètes du crea'tif ».

Ou bien aller fureter, selon vos goûts et envies, dans les libellés thématiques : « Anthropologie », « Réflexions théoriques », « Micro-histoire (microstoria) », « Plaint'if : la plainte de Lyon 2 », « Revendica'tif », « Féminisme », ou encore « Etre victime ? Débat sur "l'être victime" et ses parcours - à partir de l'exemple de l'inceste ».

Tous les libellés sont visibles plus bas dans la page, colonne située sur votre droite.
Bien sûr, n'oubliez pas de commencer par les billets du bas de l'écran.


Bonne lecture à vous, espérant qu'elle vous sera plaisante.

jeudi 28 juin 2012

« Les sociologues » et l’hypothèse sociologique de la recherche des « montées d’adrénaline »

L'université Lyon 2 a mis ce courriel comme pièce à charge dans sa plainte contre l'ex-étudiante qui en est l'auteure.
Ce mail a été rédigé et envoyé le 6 novembre 2010, suite aux "événements" du 21 octobre 2010 à Lyon : voir le site du collectif du 21 octobre  pour d'autres détails.


En solidarité avec ceux et celles qui y étaient, Intro musicale par Keny Arkana, 2011 :



Préambule au courriel ici rendu public :

Convention Européenne des Droits de l’Homme. Article 10, 1er alinéa : 

« Toute personne a droit à la liberté d'expression. Ce droit comprend la liberté d'opinion et la liberté de recevoir ou de communiquer des informations ou des idées sans qu'il puisse y avoir ingérence d'autorités publiques et sans considération de frontière. Le présent article n'empêche pas les États de soumettre les entreprises de radiodiffusion, de cinéma ou de télévision à un régime d'autorisations ».  

Jurisprudence européenne en lien avec cet article : la liberté d’expression
 
« vaut non seulement pour les « informations » ou « idées » accueillies avec faveur ou considérées comme inoffensives ou indifférentes, mais aussi pour celles qui heurtent, choquent ou inquiètent : ainsi le veulent le pluralisme, la tolérance et l'esprit d'ouverture sans lesquels il n'est pas de « société démocratique ». » (CEDH, arrêt n°59/1997/843/1049, Hertel c. Suisse, 25.08.1998).

*************************
Et voici donc le courriel du 6 novembre 2010 :

Bonjour,
Aujourd’hui, nous accueillons Lilian Mathieu, Jean-Yves Authier, Isabelle Mallon, Marie Vogel et Yves Grafmeyer, que je vais présenter, comme le veut la coutume, pour bien commencer ce post.

jeudi 21 juin 2012

Confessions, mon père - Critique théatrale de l'ouvrage de l'historien Georges Vigarello sur le viol

Georges Vigarello : « Une nouveauté, en revanche, importante, est que les victimes de l’inceste ou de la pédophilie parlent publiquement, transformant leurs témoignages en objets de livres ou de débats, longues confessions inaugurées en France par le texte d’Eva Thomas en 1986 » (Dans son livre Histoire du viol du XVIe au XXe siècle, paru en 1998 aux éditions du Seuil, p272).
("confessions" : souligné par moi).


0) Premier personnage : la voix off.

1) Camper le décor : c'est assez sombre, c'est petit.
Il y a une sorte de siège en bois dedans, et puis une cloison toute en sculpture sur bois, ajourées.

La cloison sépare lui de elle.

Elle, protestant auprès de l'auteure de ces lignes : "ah, non, pas là ! C'est hors de question ! Je ne parlerai pas dans ce lieu !"
Comment ça ? Un refus de jeu ?
Han, pas bien ...

2) Catch impro, n°1 :



mardi 19 juin 2012

Hiérarchie, pouvoir, etc - III - Le président peut-il être indigne ?

(rédigé au lendemain du, tristement célèbre, discours de Grenoble de Nicolas Sarkozy, notre EX-président)

Cette question, au vu de l’actualité récente de notre pays, pourrait sembler vraiment gonflée, et, en retour, vraiment risquée pour celle (moi) qui me risque sur ce terrain-là.

Soit.
Je n’y peux rien, mais en ce moment, le fait est là : lorsque j’ouvre ma boîte aux lettres dans yahoo, avant, je passe par la page « actualités » de cet annuaire de recherche.
Obligée.
Et tous les jours, depuis quelques jours, je vois notre Président de la République me fixer de son regard, depuis la couverture d’un magazine reproduite là, cependant que je clique sur « yahoo – mon mail ».
Sur la couverture, il y a le mot « Marianne », puis le mot « voyou ». Le mot voyou désigne celui qui me regarde depuis la photo.
Le tout déclenche une polémique, sur le thème « est-il acceptable de traiter le Président de la République de « voyou » ? ».
Moi, je ne fais que passer pour accéder à ma boîte mail …
Mais tout de même, ça m’interpelle sur une question bien précise : notre construction du pouvoir, de l’autorité.
Conception dont nous venons de voir, avec Wee, qu’elle n’était pas d’un côté politique, et de l’autre familiale-parentale, mais que les deux participaient, probablement, d’une construction (sociale, mais aussi mentale, psychique, profondément intériorisée) globale des relations de pouvoir dans une société donnée.
Pour me limiter aux sociétés hiérarchisées dont la nôtre fait partie, je rappelle que Wee distingue deux types :

vendredi 15 juin 2012

Pouvoir, hiérarchie, etc - II - Christine Delphy

Christine Delphy, dans son article « la transmission héréditaire » (dans L’ennemi principal, Tome 1, éd. Syllepse, 2009, pp 97-128), explique que la transmission héréditaire (de patrimoine, de statuts, d’habitudes …), n’est jamais étudiée en elle-même puisque « A un bout du spectre [en anthropologie] on trouve (…) des études très détaillées sur la façon dont la transmission héréditaire est réalisée, dans un groupe social précis (surtout dans les sociétés « primitives ») : qui sont, parmi les parents, les successibles, quelles sont les circonstances, les modalités et les rites des transmissions entre parents, etc. à l’autre bout [en sociologie], on sait dans quelle mesure la transmission héréditaire existe ou non, par quoi elle est mitigée ou, éventuellement, remplacée.
Mais la question centrale : qu’est-ce que la transmission héréditaire, reste virtuellement intouchée. » (p 98).
 
Cette transmission est une réponse, nous dit-elle :
-        d’une part, à une nécessité générale de l’existence des groupes sociaux (il est nécessaire qu’une place donnée dans un groupe, soit occupée, et donc auparavant attribuée, transmise, à une personne). Par exemple un laboratoire scientifique a besoin, dans notre système social, d’un/e directeur/trice, de chercheurs/euses, et d’agents administratifs/ives (cette dernière fonction tendant d’ailleurs à être oubliée dans certains budgets contemporains …).
 
-        D’autre part, à la nécessité d’intégration des individus dans la société (via l’attribution d’une place dans celle-ci – ou de plusieurs statuts dans plusieurs sous-groupes de celle-ci).
L’intégration dans la culture (considérée comme l’accumulation historique des choix et actions des autres les ayant précédé/e/s, cf Wee) des humains nouvellement né/e/s via la naissance (attribution d’un nom, reconnaissance pour l’état civil ou autre cérémonie d’inscription généalogique de l’enfant concerné/e, etc), évoquée par Wee, en est un exemple particulier.
Mon intégration dans cette accumulation historique de choix et d’action des autres m’ayant précédée, que constitue la discipline anthropologique, pourrait en être un autre exemple.
  

lundi 11 juin 2012

Pouvoir, hiérarchie, etc, - I - L'enfant et l'Etat

[Texte re-travaillé en collaboration avec rebellyon, et également visible sur leur site]

Il s’agit du premier volet d’une réflexion générale sur les relations de pouvoir telles qu’on peut les voir, dans leur variété, dans différents types de sociétés (avec ou sans Etat). Cette réflexion permettra de montrer et de situer plus précisément les rapports de pouvoir tels qu’ils existent dans notre société, et imprègnent chacune de nos relations dans toutes ses sphères. Dans ce premier volet, on aborde la sphère « relations entre adultes et enfants ». Rien à voir avec l’Etat ? Eh bien voyons plutôt !

Voici un résumé d'un article de Vivienne Wee (« Children, Population Policy, and the State in Singapore  », in Children and the politics of culture, Sharon Stephens editor, Princeton University Press, 1995, pp 184-217).
Wee nous parle de l'enfance, de sa construction comme catégorie opposée aux « adultes » dans un certain nombre de sociétés … mais pas toutes. Et des rapports de domination que cette catégorisation produit, et au sein desquels elle s'insère.

Après cet extrait, nous reviendrons, sans transition, à l'Université, avec une petite citation de Christine Delphy pour base de départ.
L'université, les relations "enfants" / "adultes" … vous allez me dire, quel rapport ?
Eh bien voyons cela.

Avec Vivienne Wee, nous allons explorer une partie de l’apport des « childhood studies » concernant les relations de parenté. Les « childhood studies » (études sur l’enfance), c’est un domaine des sciences sociales surtout développé dans le monde anglo-saxon pour l’instant. Il s’agit d’étudier l’enfance et les enfants en partant de l’idée qu’ils ne sont pas uniquement « agis par les adultes », mais constituent un monde social eux-mêmes, avec ses règles, et réagissent au monde adulte. Il s’agit également de questionner l’évidence de « l’enfance » telle qu’on la connait : son existence n’est pas universelle.

Wee constate qu’il existe quatre domaines de prédilection des discours savants sur les enfants :