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| Bernard, du groupe Déjacque, durant les années 1990 |
- Une présentation possible de celui qui donna son nom au groupe -
Eléments présents au dossier judiciaire de Joseph Déjacque au lendemain de la Révolution de 1848, France :
"Il apparaît que le jeune Déjacque était apprécié de la plupart de ses patrons : il « se recommandait de lui-même par son application et sa bonne tenue » ; il « était fort aimé » ; il s’est « toujours bien comporté ». D’autres lui reprochent cependant de s’être heurté à eux : Maigret, négociant en papiers peints boulevard des Capucines, qui l’a employé entre 1839 et 1841, rapporte que son commis de vente « manifestait déjà des idées d’indépendance » avant son enrôlement dans la marine de guerre entre 1841 et 1843 ; Dessauces, négociant en papiers peints rue Louis-le-Grand, a « dû le congédier à cause de son orgueil et de sa susceptibilité » en 1846.
« Il faisait, ajoute Dessauces, beaucoup de lectures et de mauvaises lectures, il faisait quelques vers ». Messener confirme : avant son entrée en apprentissage Déjacque a été inscrit dans une école de la rue Lenoir par les soins de sa mère lingère, « son goût pour l’étude s’est toujours plus développé et il a fait des progrès surprenants, il compose, et prend sur son sommeil pour satisfaire cette passion de littérature qui semble le dominer ».
Un esprit d’indépendance, de l’instruction, « beaucoup d’intelligence » (deux de ses employeurs insistent sur ce point) : le « Poète socialiste Déjacque » intrigue ceux qui ne peuvent concevoir la réalité d’une culture ouvrière autonome.
Incarcéré à Sainte-Pélagie, il participe en septembre à un banquet de détenus organisé pour commémorer la République de 1792 où il prononce un toast « aux révolutionnaires de 1792 et de 1793 »." (source : https://www.contretemps.eu/a-lire-un-extrait-de-a-bas-les-chefs-de-joseph-dejacque/ ).
"Ce livre n'est point un écrit, c'est un acte."
"Le monde de l'anarchie n'est pas de mon invention, certes, pas plus qu'il n'est de l'invention de Proudhon ni de Pierre ni de Jean. Chacun en particulier n'invente rien. Les inventions sont le résultat d'observations collectives ; c'est l'explication d'un phénomène, une égratignure faite au colosse de l'inconnu, mais c'est l'oeuvre de tous les hommes et de toutes les générations d'hommes liés ensemble par une indissoluble solidarité. Or, s'il y a invention, j'ai droit tout au plus à un brevet de perfectionnement. Je serais médiocrement flatté que de mauvais plaisants voulussent m'appliquer sur la face le titre de chef d'école.
(...)
Pour moi, il s'agit bien moins de faire des disciples que de faire des hommes, et l'on n'est homme qu'à la condition d'être soi. Incorporons-nous les idées des autres et incarnons nos idées dans les autres ; mêlons nos pensées, rien de mieux ; mais faisons de ce mélange une conception désormais nôtre. Soyons une oeuvre originale et non une copie. L'esclave se modèle sur le maître, il imite. L'homme libre ne produit que son type. Il crée."
(Joseph Déjacque, l'Humanisphère).
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| L'équipe municipale de L'abergement de Varey |
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| L'abergement de Varey dans sa vallée : une vue |
La voix off – l’histoire commence ici, dans ce monde-là, pour nous.
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Au collège, en fin de collège, je crois. Cette vision, cette croyance, ancrée en moi.
Qu'il faut que comme une sorte de Sisyphe, je subisse ce châtiment
Le châtiment.
Il s'agit d'un parcours, éternel, comme une boucle sans fin.
Il commence par un supplice, dont je ne me souviens plus : percée d'une flèche, avoir mal, par exemple.
Il se déroule dans un désert de sable et de pierre, un peu comme Mars. Mais le rouge est teinté de gris. Un désert gris.
Il continue par un autre supplice, puis encore un autre, et encore un autre. C'est une suite de tortures, de souffrances sans nom et sans fin.
C'est ce qui m'attend, c'est ce que je mérite, pense l'enfant du collège. L'enfer.
C'est la vie qui m'attend, et je ne sais si je veux de cette vie éternelle après la mort, que je crois pareille à cette vision. Vision qui n'est autre que la réalité que je vis alors, mais cela je ne le vois pas.
Mais l'absence de vie éternelle après la mort, l'idée, donc, de la vraie mort,
m'effraie et me terrorise tout autant…Et ma traversée du désert de pierre étant achevée, je suis arrivée au rocher qui est le but de cette traversée.
Et aussi son point de départ…Comme Sisyphe, il me faut recommencer.
Le même parcours. Les mêmes tortures. Jusqu'au rocher. Et ça ne finit pas, ça recommence, tout le temps. Et c'est ça ma vie dans ces moments noirs : un éternel retour au point de départ de la souffrance. Un éternel retour au rocher.
Et cette vie là ne vaut pas la peine d'être vécue, c'est pourquoi quand je touche à nouveau ce fond, je pense à en finir, oubliant tout ce qu'il y a eu, depuis, dans ma vie réelle.
Oubliant tout cela parce que dans ces moments-là, ne subsiste que la souffrance, toujours de retour, cristallisée à l'état pur. Comme dans ma vision d'enfance.
Et je me souviens, encore, soudain, d'un autre détail : le nom PERRIN, signifie "la pierre", le rocher.
27/05/1998
La panthère : « ils expliquent aussi que :
« Maçon de profession, il part finalement s’installer à Perpignan en
septembre 73 afin d’apporter son soutien à « l’espagne
libertaire » en ces années de fin de
franquisme tout en étant délégué syndical dans une entreprise du bâtiment où il
travaille. Avec les militants de Frente libertario, il participe à différents réseaux de passeurs à travers les Pyrénées. Des tracts, de l’argent, des armes, des femmes et des hommes. Dans un sens et dans l’autre, organisant notamment l’accueil des réfugiés et militant-e-s à Perpignan et dans sa région. »
Ce qu’il faut faire si « les fascistes prennent le
pouvoir », dans les jours suivant cette prise de pouvoir, pour se protéger
soi. Comment c’est facile pour « eux » de tuer quelqu’un à mains nues
avec telle prise qu’ils connaissent (et qu’il connaissait aussi, du coup).
Hormis lui, il n’y a que mes formateurs de self défense, qui connaissaient ce
procédé. Et puis d’autres petites choses comme cela. Et puis son extrême
méfiance et prudence : « moi, je garde toujours une copie des
courriers que j’envoie », par exemple.Un lecteur - C'est quoi, toutes ces images là, au-dessus ?
Guillermo Del Toro - Ce sont des images issues de mon film, "Le labyrinthe de Pan", qui porte sur l'espagne sous Franco, après sa victoire, et la résistance à ce dernier.
Le lecteur - Ah. Qu'est-ce que ça vient faire là ?
Guillermo Del Toro - "Le thème du labyrinthe de Pan est le choix. Choisir qui l’on est, même si l’on risque de vous tuer à cause de cela. Par exemple, si je voulais gagner plus d’argent et si je me mettais à tourner de gros films américains, je serais différent. En alternant des petites productions et des productions plus importantes, qui restent personnelles, je ne me contredis pas. Si je ne réalisais que des petits films encore plus personnels, ce serait encore un autre choix. A chaque fois que vous faites un choix, vous vous définissez en tant que personne. Je crois que les choix de certaines personnes sont dominés par leur désir de ne pas être mis en danger, de vivre confortablement, et de gagner beaucoup d’argent. C’est l’idéal de millions de gens. C’est très dangereux, car on peut devenir indifférent au sort des autres, rester dans sa bulle, et laisser des choses horribles se faire sans agir. Le vrai Fantastique - et je ne parle pas là du Fantastique à l’eau de rose, avec des petits lapins débiles qui chantent au milieu de champs de fleurs – joue un rôle libérateur, même s’il expose les côtés monstrueux de notre inconscient. Les monstres, les démons, les anges, représentent différentes facettes de nos personnalités.
(...)
je voulais que la violence du Labyrinthe de Pan soit extrêmement choquante, et hyperréaliste. J’ai abandonné cette démarche dans une seule scène, lorsque l’on voit Vidal se recoudre lui-même la joue. C’est un exploit surhumain qui se décale un peu de la réalité. Le reste de la violence est montré dans toute sa vérité crue. Je crois que si les adolescents qui voient cela sont choqués et non pas amusés, ca signifiera que le film joue son rôle et réussit à montrer la brutalité du fascisme. Le fascisme détruit l’innocence, prive les gens de leur capacité de choisir, et détruit les vies. Le cinéma est un outil merveilleux pour exprimer cela. " (source : Le labyrinthe de Pan, entretien avec le réalisateur, Guillermo Del Toro).
La panthère des neiges, agacée : « c’est quoi ce machin sous le lit de Bernard, bien enfoui et caché, et qui manifeste ce machin destructeur ? »
La voix off - La modelo, la "prison modèle" de Barcelone.
Francisco Ferrer, anarchiste espagnol, fondateur de l'École moderne, un projet éducatif rationaliste qui promeut la mixité, l’égalité sociale, la transmission d’un enseignement rationnel, l’autonomie et l’entraide. - J'y ai été emprisonné, en 1909, et ai ensuite été condamné à mort puis fusillé à Montjuic.
La voix off - Francisco a été accusé, notamment par le clergé catholique espagnol, d'être l'un des instigateurs de la "semaine tragique" à Barcelone.
En réalité, Francisco embêtait le clergé espagnol avec son Ecole moderne : une concurrence insupportable à ses écoles obscurantistes. D'autant plus qu'elle fut la première
d'un réseau qui en comptait plus d'une centaine en Espagne en 1907. Elle
inspira même, in fine, les modern schools américaines et les nouveaux courants pédagogiques.
Salvador Seguí Rubinat, anarchiste espagnol, l'un des piliers de la CNT catalane - J'y ai été emprisonné également, au début du 20e siècle.
La voix off - Salvador Seguí Rubinat a été libéré. Puis il a été assassiné à 35 ans par des hommes du Sindicat Lliure du patronat catalan.
Pierre Dac, humoriste, chansonnier et résistant français durant la Seconde Guerre mondiale, intervenant célèbre de Radio Londres - j'y ai été emprisonné également. J'y ai d'ailleurs écrit le poème Noël 1941 dans une prison de Barcelone...
Salvador Puig i Antich, anarchiste, membre actif du MIL (Mouvement Ibérique de Libération) au début des années 1970, sous Franco - J'y ai été emprisonné, avant d'être condamné à mourir garroté, et ainsi exécuté par le régime franquiste le 2 mars 1974.
La voix off - Salvador Puig i Antich a été arrêté le 25 septembre 1973, puis jugé et condamné par un tribunal militaire pour le meurtre à Barcelone d'un membre de la garde civile, Francisco Anguas Barragan. Auparavant, dans le cadre du MIL, il participait à la lutte armée contre le régime franquiste.
Il est arrêté le , jugé et condamné par un tribunal militaire pour le meurtre à Barcelone d'un membre de la garde civile, Francisco Anguas Barragán.
Son exécution, le à la prison Modelo de Barcelone, est la dernière effectuée en Espagne (et dans le monde) par strangulation, à l'aide d'un garrot (source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Salvador_Puig_i_Antich ).
En 2006, sa famille et des associations demandent la révision de son procès affirmant que des pièces de l'accusation ont été manipulées. Mais en , la Cour suprême refuse d'examiner le dossier.
Il était né la même année que Bernard : l'un aurait pu être l'autre, de ce point de vue. Ils avaient le même âge.
Moi - C'est précisément en septembre 1973, le mois durant lequel Puig i Antich est incarcéré à la modelo, que Bernard vient s'installer à Perpignan dans l'objectif d’apporter son soutien à « l’espagne libertaire » en ces années de fin de franquisme...Il n'en repartira nullement en mars 1974 : il savait les risques qu'il prenait, et a choisi de les prendre. Il sera quant à lui emprisonné à la modelo à partir de février 1978.
[suite en cours de rédaction]






















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