Bienvenue sur ce blog. Pour suivre le fil de l'histoire si vous n'êtes jamais venu.e, le mieux est de cliquer sur le libellé « Présentation et entrée en scène des personnages importants de l'histoire ». Vous pouvez ensuite bifurquer par exemple vers « la Geste de Lyon 2 », « 22 les v'là - tonfa company story », « Autofiction », ou encore feuilleter les saynètes de votre choix dans « Les saynètes du crea'tif ».
Ou bien aller fureter, selon vos goûts et envies, dans les libellés thématiques : « Anthropologie », « Réflexions théoriques », « Micro-histoire (microstoria) », « Plaint'if : la plainte de Lyon 2 », « Revendica'tif », « Féminisme », ou encore « Etre victime ? Débat sur "l'être victime" et ses parcours - à partir de l'exemple de l'inceste ».
Tous les libellés sont visibles plus bas dans la page, colonne située sur votre droite. Bien sûr, n'oubliez pas de commencer par les billets du bas de l'écran.
Bonne lecture à vous, espérant qu'elle vous sera plaisante.
jeudi 26 avril 2018
La mue du serpent, 3 : la peau de la vipère de Sibérie, ou la lutte pour la reconnaissance (répétition).
La voix off – Cher lecteur, chère lectrice, bonjour.
Me revoici aujourd’hui, après quelques temps d’absence sur
le réseau et ses ondes.
Nous avons eu, il y a un an environ, « La mue du
serpent, prélude », puis, durant ce mois d’avril 2018, « La mue du
serpent, prélude, 2 ».
Il était temps d’aboutir, et nous y voici.
Moi – Ca fait un an que ce texte est en gestation…
La voix off – L’idée a germé lorsque le départ de quelqu’un
est devenu plus réel. C’était fin mars 2017, à l’occasion de formations à
Paris…
Moi – C’étaient les premières où il n’était plus là pour les
valider lui.
La voix off – On n’en dira guère plus, le personnage se
reconnaîtra, ou pas.
Mais justement, à propos de personnages, vous savez
quoi ?
(ton plein de plaisir et de délectation)
Ben j’en ai plein de nouveaux depuis le temps !
La panthère des neiges, baillant, sort de son somme, se lève
et s’étire : « bigre, ça sent des drôles d’odeurs là…burk… c’est de
la mauvaise carne on dirait »
Nicolas Sarkozy – Ah, d’mon temps, c’était mieux,
finalement, non ?
Moi – Punaise, jamais il part lui ? Il est toujours
infernal, dans cette histoire !
La voix off – Oh, il lui est arrivé quelques péripéties,
d’où sa présence aujourd’hui…
…mais j’ai aussi :
Emmanuel Macron – Cheese ! C’est moi le
président !
Marine Le Pen – Voleur, la prochaine fois, j’aurai ta gâche.
Tu me voles même mes idées, c’est incroyable ! Eh, les électeurs.trices,
n’oubliez pas que l’original vaut toujours mieux que la copie !
Gérard
Collomb – Cheese ! C’est moi le ministre de l’Intérieur !
Nicolas Sarkozy, boudeur – Peuh, tu crois que tu suivras la
même route que moi après, peut-être ? Espèce de social démocrate à deux
francs qui nous pique toutes nos bonnes idées issues tout droit d’Occident.
Gilles M., juriste en poste depuis 2009 à Lyon –
Comment ? Des injures et des diffamations envers Gégé ? Attendez
moi : j’arrive (et si vous me traitez d’âme damnée de Gégé, c’est 500
euros par item de cette grave injure, OK !).
La 4e Cour d’appel correctionnelle de Lyon, remasterisée par la voix off, en
chœur – je vote pour ! Fusse au mépris du droit !
Moi – Ah oui, puis sans crainte d’être à la fois celui qui
s’occupe de constituer le dossier en tant que juriste pour son employeur, et
partie civile réclamant des dommages et intérêts dans ce dossier…on est en
France, juré.
Le président de la 4e Cour d'appel correctionnelle, faisant irruption - Comment ? Qui a osé mettre ces mots dans ma bouche ? Je respecte le droit, moi ! Vous allez voir la prochaine fois que vous passerez devant moi : je saurai me souvenir de cette calomnie !
Un assesseur de la 4e Cour d'appel - Moi, je ne pense pas que nous devons attendre. Je pense qu'il nous faut porter plainte, face à cette accusation extrêmement grave contre nous !
Le second assesseur - Si nous avions méprisé le droit, vous n'aviez qu'à faire Cassation, d'abord !
Maître Forray, avocat - C'est pas faux. Mais j'étais pas là pour le faire...
Moi - J'ai fait un pourvoi, mais je me suis fait avoir du départ sur une question de délai de communication de copies...et comme l'explique mon ex-avocat, il n'était pas là pour me renseigner sur ce sujet (la procédure de Cassation c'est encore plus plein de chausses trappes et d'opacités que le droit de la presse, en France). C'est d'ailleurs une des raisons pour lesquelles il est mon ex-avocat.
Montesquieu, l’air étourdi et comme pris de vertige –
Hem ? Où suis-je ? Qui suis-je ?
Recep
Tayyip Erdögan – Cheese ! On n’est pas en Perse ici mec en tout cas
: on est chez moi. Et moi, j’aime pas les philosophes.
Moi – P’tain, t’en as d’autres des comme ça ?
Donald Trump – Cheese ! Barack, il a pas eu la
baraka : c’est moi le boss maintenant, et va falloir faire avec, les
gens !
Make Trump
empire – euh, Amerikka…euh, America j’veux dire – great again !
Nicolas Sarkozy – Eh, Claude, nous à côté, on était des
gentils hein, non ?
Claude Guéant – Euh, Brice ?
Brice Hortefeux – Oui Claude ?
Claude Guéant – Je crois que Trump n’a pas ses papiers. Que
font nos gardes frontières ?
Nicolas Sarkozy – Mais t’es con Claude ! Y’a des
limites à la surenchère !
Brice Hortefeux – Ben ça c’est beaucoup dégradé je trouve,
depuis qu’on n’est plus là : c’est au point que nos cousins les
identitaires ont été obligés de grimper eux-mêmes au col de l’Echelle pour
faire le mur.
Claude Guéant – Ahhhhh, les braves petits, ce sont nos
enfants ! Ils sont dignes de nous, je suis fier !
Vladimir Poutine – Cheese ! Je suis Vladimir, et nul ne
s’oppose à moi sans péril !
Theresa May
– Pardon ? Emmanuel ! Donald ! Venez donc avec moi ! Montrons lui
que nous sommes encore quelque chose dans ce monde !
Emmanuel et Donald – Oui Theresa, on arrive !
La voix off – en bas, l’on n’entend pas, on reçoit, les
bombes. Des êtres vivants, que jadis, avant la guerre, l’on aurait appelé des
frères et des sœurs en humanité, sont lapidés par ces joueurs de jeux vidéo
comme s’ils étaient des moustiques. Les joueurs du jeu vidéo parlent d’insulte
et de nécessité de se faire respecter, pour motiver leurs bombes.
Napoléon 1er
– Cheese ! (Regardant Emmanuel, Donald et Theresa d’un oeil noir et
désapprobateur). Je suis Napoléon, le vrai, le seul, l’unique, et 100% corse,
en prime. (L’œil de plus en plus noir, voire furibond : ) La guerre n’est
plus ce qu’elle était. De mon temps, quand un chef d’Etat déclenchait une
guerre, ce qui fut souvent mon cas, il allait, à la tête de ses hommes, sur le
terrain, et partageait boue et risques avec eux.
Un conscrit – De ton temps, date l’obligation pour les
jeunes hommes du peuple de risquer leur vie pour vos guerres. Toi, tu
choisissais d’aller au combat. Nous, non.
Moi – Eh bien, quelle pioche pfff…y’a que du beau gratin
bien rance là-dedans…tes anciens personnages étaient déjà gratinés, mais
ceux-là ils font exploser le four !
La voix off – Désolée, c’est tout ce qu’on m’a apporté dans
l’actualité…
Ben Laden – Et Daech ? Vous oubliez Daesh, non ?
Les frères Kouachi – on nous demande ?
La voix off – Mais une plume habile les barre du dessin, met
à leur place une ronde d’enfants et de jeunes de toutes les couleurs qui
accueille les nouveaux/elles venu.e.s au col de l’Echelle, et signe Cabu, Cabu,
qui commente : « ma plume a tué les frères Kouachi, et transformé en
même temps les identitaires en gônes cosmopolites accueillant.e.s ».
Les frères Kouachi – Non, c’est nous qui avons tué Charlie
hebdo !
Cabu – Imbéciles, vous vous êtes juste tués vous, en plus de
me tuer moi. Mais vous ne pouviez pas tuer nos rejetons.
François Hollande – Mais ? Mais ? Et moi ? Je
ne suis pas cité dans cette histoire ?
La voix off – Boh, toi, désolée, tu nous as pas inspiré.
T’étais un peu fade à mon goût, alors j’ai préféré attendre plus gratiné pour
recommencer à écrire…
Manuel Valls – Mais ? Et moi ? Pourtant, j’ai été
plus radical, en pratique, que Brice et Claude réunis ! Voulez-vous que je
vous montre les courbes d’expulsion de sans papiers, enfin, je veux dire, de
vil.e.s clandestin.e.s qui voulaient nous envahir ?
La voix off – Non, ça va, merci. On est bien au courant ici.
Et je vous conseille de filer fissa, avant que ce soit moi qui vous expulse de
l’histoire, Môssieur Valls.
Il est temps, après la présentation de quelques uns des
nouveaux personnages, de situer le cadre de cet épisode : nous sommes à
Tolbiac, dans un amphithéatre, il est presque 5h du matin.
Sophie, la panthère des neiges et quelques autres dorment
dans l’amphi, quand soudain…
Un étudiant – Ils arrivent ! Ils arrivent !
La voix off – Réveil en sursaut : qui ça, ils ?
Bachar El
Assad – Cheese ! Moi par exemple ! Vous voulez un petit carnage
bien de chez moi ?
Moi (me réveillant) – Hmmm…on dirait que t’as oublié un
personnage important dans les présentations, tout à l’heure.
Qui arrive ?
Des étudiant.e.s, paniqué.e.s – les flics ! Ils sont
là !
Moi – Eh ? Qu’est-ce que je fous là moi ?
Eh ! Le fauve ! Réveille toi !
La panthère des neiges, nonchalente,
baille : « Eh bien, qu’y a-t-il ? Tiens, ça sent le facho
ici on dirait. Hmmm ? Puis ils ont l’air nombreux vu l’intensité de
l’odeur. Il serait bon de partir…Hmmm ? Dans le détail, je distingue aussi
d’autres nuances, mais la note olfactive prédominante est le facho, mon flair
ne me trompe pas…(sortant très vite de sa nonchalence) viens, il faut partir,
c’est urgent ! »
Moi – Mais par où ? Ils ont tout bloqué.
La panthère des neiges, cependant que les CRS entrent dans
l’amphi en tapant en cadence leurs matraques sur leurs boucliers pour
intimider : « Nous avons une vipère à aller visiter. Mais que fait
Jonathan ? »
La voix off – Les flics prennent les étudiant.e.s, un.e à
un.e, et les molestent plus ou moins selon les cas, épargnant aux un.e.s la
correction physique qu’ils prennent parfois la liberté d’infliger, et aux
autres non. Suspense et stress.
Plus loin, à un autre endroit, pour fuir, des occupant.e.s
sautent d’un muret, assez haut. Un policier tente de les attraper : il
attrape une cheville mais sa prise ne tient pas, raconte l’histoire qu’on nous
rapporte. Le fuyard en est déséquilibré dans son saut, et tombe de 3 mètres.
C’est sa tête qui heurte le sol en premier. Du sang sort par ses oreilles
notamment. Il est inconscient, nous complète-t-on.
Georges Haddad, président de l’université de Tolbiac –
L’évacuation s’est déroulée dans le calme, il n’y a pas eu de blessés, merci
Messieurs les policiers ! La violence, la drogue, le sexe : c’était
trop dangereux ici ! Je suis responsable vous savez ! Ah que j’ai eu
peur, durant tout ce temps de l’occupation ! Puis regardez les
dégâts !
La voix off – A la décharge de Monsieur Haddad, il a surtout
eu peur depuis le 9 avril, moment où des membres du personnel ont découvert la
présence de cocktails molotov dans l’enceinte de l’université.
Un toto – Heu…
Un autre toto – On va encore dire que c’est nous.
La panthère des neiges : « Je ne sais pas si c’est
vous. Les odeurs ont été effacées sur les cocktails. »
La préfecture de police – L’évacuation s’est déroulée dans
le calme, il n’y a pas de blessés.
Un étudiant – Aïe ! Ouille ! Aïe !
Moi – eh ? Mais ils sont tarés ? Ils sont en train
de lui ouvrir le crâne à coups de matraque !
La préfecture de police – C’est impossible, car c’est
contraire aux codes de bonnes pratiques du maintien de l’ordre de la police.
Moi – Ben je vois ce que je vois !
La préfecture de police – Nous répétons : c’est
impossible, vous délirez ou mentez. L’évacuation s’est passée dans le calme, et
il n’y a pas de blessés.
La voix off – Dehors, l’occupant inconscient a disparu,
reste la flaque de son sang au sol, seule trace visible de son existence à lui
ici, raconte l’histoire qu’on nous raconte.
Un étudiant – Eh mais ? Ils font quoi là ?
La voix off – Selon plusieurs témoignages concordants qui
nous racontent l’histoire, des policiers effacent les traces de sang.
L’AP-HP – Nous tenons à vous informer que nous n’avons reçu
aucun blessé grave de ce type cet an-ci.
Sud santé – Nous, on nous signale qu’un appel téléphonique a
eu lieu pour un blessé de ce type, à la grande garde de neuro-chirurgie, et
qu’il y a été refusé car il n’y avait plus de place et il ne relevait pas de la
chirurgie.
Alice Verstraeten, anthropologue – Mais ? Si c’est
avéré, il s’agit d’une disparition ! C’est grave !
Emmanuel Macron – Un peu de sérieux voyons : sa famille
l’aurait réclamé !
Un étudiant – non non, c’était un migrant.
La préfecture de police – non non, il n’existe pas. Et il
n’y a eu aucun blessé.
Un étudiant – Ah ouais ? Il y en a eu trois, de
blessés, mec (dont celui-ci, si on le retrouve), et on compte pas les doigts
cassés dans le lot (à la veille de devoir passer nos examens au cours desquels
nous allons devoir écrire).
La voix off – Dans l’amphi, pendant ce temps, un CRS casse
le doigt d’une étudiante d’un coup de matraque, des coups sont envoyés dans des
côtes…et ils se rapprochent de nous (punaise, heureusement que je ne suis
qu’une voix, et n’ai pas de corps pfiou…).
Un CRS – Ce que ces racailles ne vous disent pas, c’est que
eux aussi, sont violents envers nous : tenez, ça, c’est un projectile
qu’ils nous ont envoyé lors de notre charge !
Une étudiante – C’était pour retarder votre charge et avoir
nous le temps de partir et récupérer une partie de nos affaires…
Jonathan Livingston Le Goéland, arrivant par le toit, en
piqué rapide : « Vous seriez peut-être mieux autre part, n’est-il
pas ? »
Nous – Oui !
Jonathan Livingston Le Goéland : « Mille années durant, nous avons joué des ailes et du bec pour
ramasser des têtes de poisson, mais désormais nous avons une raison de
vivre : apprendre, découvrir, être libres !
Il vous suffit pour cela de prendre conscience du fait que
vous n’avez de limites que celle de votre imagination. Vous pouvez vous
transporter où vous voulez, quand vous voulez : il suffit de le vouloir
suffisamment fort. En fait, pour voler à la vitesse de la
pensée vers tout lieu existant, il vous faut commencer par être convaincu.e.s
que vous êtes déjà arrivé.e.s à destination. ».
Moi – Ah, ça marche comme ça aujourd’hui ? Mais elle
est bien finalement, cette saynète ! au revoir Messieurs !
On va où alors ?
La panthère des neiges : « Pense à la Sibérie, et
au nid du serpent ».
La voix off – Instantanément, nous disparaissons de l’amphi,
et des matraques tombent, ébahies, dans le vide là où elles voulaient cogner.
Il était temps…
Moi – P’tain, ça c’est ce qui s’appelle déguerpir sans
laisser de traces lol…brrrr, il fait un peu froid ici.
La panthère : « Chuuuuuut ! Il ne faut pas
troubler le serpent ! Il doit pouvoir être tranquille ! »
Moi – Cela fait du bien d’être loin de tous ces personnages
de mauvais film…Pourquoi devons-nous venir voir un serpent ?
La panthère : « c’est à cause du faux flic »
Moi – Du faux flic ?
Anders Breivik, déguisé en policier, débarque sur l’île
d’Uteoya – Cheese ! Je suis l’incarnation même du faux flic ! Si vous
me cherchez, vous m’avez trouvé ! Les frères Kouachi à côté de moi, c’est
des amateurs !
Les frères Kouachi – Eh qu’est-ce qu’il dit ce pélo ?
Nous notre leader, il a monté un califat au moins ! Pas comme toi, sale
tête de rat !
En plus, t’sais quoi mec ? T’es un bouffon ! Tu
croupis en prison, tandis que nous wallah, on est au paradis avec les cent
mille vierges à notre disposition !
La panthère, d’un ton empreint de pitié : « vous
avez tué Charb, Cabu et les autres, et avez fait en sorte d’être ensuite tués
vous aussi…quelle misère. Saviez-vous qu’après la mort, ce n’est pas comme dans
les résumés qu’on vous a fait d’un livre ? Quel gâchis que celui de votre
perte, et celle de Charb, Cabu et tou.te.s les autres…quel gâchis.
Oui, c’est à cause du faux flic que nous sommes ici. Te
souviens-tu quand tu l’as vu pour la première fois ? »
Moi – c’était dans le cauchemar, durant l’été 2008. J’étais
dans un car et je montais une pente difficile. La pente était difficile, mais je montais à allure soutenue grâce aux roues robustes du car et à leur énergie : tout allait bien, j'allais arriver en haut. Et à un moment, à la fin de
l’année universitaire, au milieu de la montée difficile à peu près, il y avait
un arrêt intermédiaire. On a fait une pause là, en descendant du car pour nous
dégourdir les jambes. Ca faisait partie des pauses obligatoires pour le chauffeur. Mais quand on a voulu remonter dans le bus, il s’était
transformé en petite voiture, et la route en toute petite et étroite route trop
difficile dont la boue faisait patiner voire s’enliser sur place dans la
montée. Il y avait aussi un chemin plat, qui ne montait pas, qui allait vers
nul part de spécial je crois, mais qui était praticable…on était perdu.e.s…un flic
s’est révélé présent, là, alors on lui a demandé en baissant la vitre, quelle
route il fallait prendre.
Il nous a indiqué la plate. Il avait un sourire malsain aux lèvres. Là, j’ai vu
que c’était un faux flic : il y avait le mauvais esprit qui l’usurpait.
Celui qui veut détruire et veut du mal.
L’expert psychiatre,
s’éclaircissant la gorge – Hem, hem, hem. Encore du délire, à ce que je
vois ?
Moi – Non, je raconte juste le cauchemar que j’ai fait
durant l’été 2008.
Je me souviens, c’était juste avant que je sois orientée sur
le chemin plat dans la réalité…c’était juste avant que tout devienne dirigé par
le faux flic dans mon pays.
L’expert psychiatre – Voyez, vous qui lisez, elle délire
complètement.
Joseph, fils de Jacob – sais-tu qui je suis, et combien les
rêves prédisent et anticipent les choses, parfois ?
L’expert psychiatre – Peuh, je ne vous connais pas !
(encore un fou non ?)
Joseph, fils de Jacob – j’interprétais les oracles contenus
dans les rêves, pour le pharaon d’Egypte. Je fus jadis vendu par mes propres
frères, jaloux de moi à cause de mon don. Mais à partir des visions fournies par les rêves, je pus
faire que l’Egypte ne peine point durant les années de sécheresse vues en
rêve…j’ai ensuite montré à mes frères qui j’étais, et leur ai pardonné une fois
qu’ils m’eurent reconnu pour cela.
Sans moi, et si pharaon n’avait point, tout comme moi, cru
aux oracles contenus parfois dans les rêves, l’Egypte entière eut souffert
famine durant sept ans entiers.
Mais qui es-tu, toi, « expert psychiatre » ?
L’expert psychiatre – Oh eh bien, papa et maman m’ont payé
médecine, et j’ai décidé de me spécialiser en psychiatrie…aujourd’hui, je suis
très, très puissant : je suis responsable concernant toutes les procédures
d’internement d’office autour de la ville de Lyon.
(Bombant le torse) J’ai pris du grade, depuis l’expertise psychiatrique
de Sophie que j’ai faite en 2012, hé hé !
Joseph – Ta puissance n’est que personnelle. Elle ne vient
pas de Dieu.
L’expert psychiatre – Dieu, c’est un truc de toc toc…
Joseph – Dieu, c’est une manière de dire qu’il existe plus
puissant que ta puissance personnelle, et que tu l’as oublié.
C’est en tout cas une des compréhensions qu’ont eu les humains de cela :
ils.elles ont inventé le personnage de Dieu pour s’expliquer cette puissance
qui les dépasse, et qui est celle qui leur donne vie, les anime, les fait
croître et puis disparaître.
En ce sens, la puissance de vie vient de Dieu. Mais la
tienne, non : elle n’est que personnelle, désolé.
La panthère : « Le faux flic est d’abord venu
visiter des gens dans leurs rêves, ceux et celles parmi les humains les plus
sensibles aux ambiances en train de se créer probablement, et puis il a fini
par s’incarner. Peu à peu, il est devenu un être réel. Breivik en est le
prototype, l’idéal type. Mais il n’a pas réussi, lui, à se faire recruter dans
la police. D’autres, oui. Ils sont des faux flics comme un père qui violente
sexuellement sa fille est un faux père.
Je passe ici sur la question des armes et du pouvoir de
contrainte – il existe au sein de l’humanité. Ce qui diffère, ce sont ses modes
de régulation, et qui est autorisé, ou pas, à en user, et au nom de
quoi. »
La voix off – Tout en parlant, la panthère marche dans la
neige, suivie par nous.
La panthère : « J’ai besoin de la peau de la
vipère de Sibérie pour faire revenir la vraie police : celle qui agit au
nom de la règle, et non en violation de cette règle. C’est moi, l’esprit qu’ils
se doivent d’incarner, et non l’entité destructrice que tu as vue dans le
visage du policier présent dans ton rêve, en 2008 ».
La voix off – C’est le printemps en Sibérie, si bien que les
températures restent raisonnables.
La panthère, continuant : « L’ancienne peau, que
j’ai brandie durant toute cette histoire, et que j’ai été quérir au tout début
du récit, nous protégeait, car elle était marquée de l’inscription qui me
donnait le droit de leur commander à tous. Mais aujourd’hui, la peau a vieilli,
l’inscription s’est effacée : si nous rencontrions un policier, ou des
policiers, je ne pourrais rien faire »
Moi – C’est pour cela que tu n’as pu les arrêter, dans
l’amphi ?
La panthère : « Oui. Tu sais, la chasse à la
vipère est un art difficile. J’ai besoin de sa peau, et elle est en train de la
perdre. Il faut qu’elle soit tranquille pendant tout ce temps »
Moi – Pourquoi ?
La panthère : « Parce que durant tout le temps de
sa mue, elle se sent, et elle est, très vulnérable : la double peau la
rend aveugle et l’immobilise. Elle ne peut plus que se servir de ses crocs,
dont tu connais le venin. Tiens, voilà son nid, installons-nous sans approcher »
La vipère – SHHHHHHHHHHH !
La panthère : « Calme, ô vipère ! C’est moi,
la panthère, qui viens quérir ta peau ! »
La vipère : « Ô panthère des neiges, ne m’approche
pas, sans quoi tu périras ! »
La panthère : « Ô vipère, toi dont le venin, tue
ou soigne selon, daigne me faire don de ta défunte peau ! »
La vipère : « Ô panthère des neiges, mérite ce que
tu viens quérir ! Crains mes crocs et de périr ! »
La panthère : « Ô vipère ! J’attends mon
heure pour mon mérite, et quéris ton venin en sus, pour que puisse advenir le
sérum salvateur ! »
Moi – Mais l’inscription sur la peau, n’était pas d’origine
vipérine : elle était d’origine humaine ? Nous l’avions obtenue au
commissariat de Bron, par le policier qui t’as reconnue. Comment
ferons-nous ? Tu crois qu’il restera un seul commissariat aujourd’hui,
dans ce pays, où nous pourrions recevoir l’inscription sur la peau ?
La panthère, éclatant d’un rire panthérin : « Ah
ah ah ! Il y aura toujours des commissariats pour moi. Même Anders, s’il
avait été recruté au sein de la police, aurait été obligé de me
reconnaître : je suis des leurs, et ils sont mes obligés. Même Anders,
s’il avait été recruté au sein de la police, aurait du finir par dire « je
te reconnais, tu mérite notre sceau ». Quoiqu’il pense de moi par
ailleurs »
Moi – Je ne comprends pas…
Un anarchiste – QUOI ? La panthère des neiges, ce
personnage félin, rebelle comme notre chat noir, tout le long de cette
histoire, c’était un…flic ?!?
La panthère des neiges : « Jeune (ou viel.le) imbécile,
n’ai-je pas dit depuis le début, dans ma chanson, que j’étais le chat du logis,
c’est à dire son protecteur ?
Souviens-toi de mes répliques :
« je déclenche des tempêtes
Avalanches
Qui dévalent sur vous
Quand vous bafouez nos valeurs
Quand vous salissez la neige
La maculez de boue
Je suis ainsi
Le gardien de la paix
Dont on redoute les crocs
Tant et si bien
Qu’ils ne servent jamais
Je suis le chat du logis
(…)
»
N’est-ce pas limpide ? »
L’anarchiste – Putain, Sophie nous aura tout fait :
inventer le concept d’une police anarchiste…j’en peux plus d’elle…j’en peux
plus…oh, et puis zut : ACAB. Na. Voilà.
La panthère : « Je ne suis pas de la BAC,
hein… »
L’anarchiste – J’ai dit ACAB, pas juste « BAC =
B… ».
La panthère : « Je n’ai ni gun, ni matraque. Juste
mes crocs »
L’anarchiste – Ouais ? Et alors ? T’es de la
police ? Ben je discute pas avec les flics ! La police, c’est le bras
armé de l’Etat !
Pierre-Joseph Proudhon – Hem, hem, hem, jeune homme (ou
jeune femme, car je vois qu’on a un peu donné tort à mon machisme), as-tu bien
lu ce que j’ai écrit ?
L’anarchiste – J’ai lu que tu as écrit que le rôle de la
femme, c’était d’être ménagère ou courtisane, donc après, j’ai fermé ton
bouquin de sale macho réac, et je suis passé à Bakounine tout de suite (en plus
Bakounine, c’était plus simple à lire).
Pierre-Joseph Proudhon – Dans mes écrits, que tu réduis
peut-être un peu vite à mes tares, le droit et la justice existent. Et je parle
de beaucoup de choses dont tu nies la nécessité aujourd’hui, à tort selon moi.
L’anarchiste – Ben je suis pas d’accord avec toi. On n’a pas
besoin de police.
La panthère : « Peuh, et si je ne suis plus là,
avec mon flair, qui mènera l’enquête ? »
L’anarchiste – Ben on n’a pas besoin d’enquêtes. Casse-toi.
Tout le monde déteste la police.
La panthère : « Il est vrai que dans vos
manifestations, personne n’assure jamais la sécurité du cortège, et que dans
vos vies, vous n’avez pas besoin d’enquêtes pour déterminer qui a fait quoi
lorsqu’une action néfaste a été réalisée…bon, viens, Sophie, installons-nous
plutôt par là pour regarder de loin la vipère faire sa mue »
La voix off – La panthère et Sophie s’installent à distance,
en surplomb, et attendent. Une longue attente, durant laquelle la vipère, peu à
peu, évolue, se tortillant entre ancienne et nouvelle peau…
Moi – Tu crois qu’elle va y survivre ?
La panthère : « oh, changer de peau, cela lui
arrive régulièrement, tu sais… »
Moi – Je connais ce serpent, c’est la forme animale d’Oxala
n’est-ce pas ?
Oxala, orixa (esprit/divinité) père de tous les autres orixas au sein du culte du candomblé au Brésil
La panthère : « Oui. Tu as deviné. Et c’est de lui
que je tiens la peau-parchemin qui me permet d’obtenir obéissance de tou.te.s
les policier.e.s existant.e.s »
Moi – C’est douloureux, non, de changer ainsi de peau ?
Regarde, elle n’arrête pas de se tortiller, et la peau est dans la peau qui est
dans la peau…ça a l’air d’un vrai calvaire.
La panthère : « Eh ! Mais elle y laisse quand
même la peau, dans l’histoire ! Ce n’est pas rien ! »
Moi – C’est comme mourir, tu crois ?
La panthère : « Je ne sais pas. Elle ne m’a jamais
dit. Moi, j’attends juste mon heure pour venir prendre l’ancienne peau au péril
de ma vie et de ses crocs à elle…avant cela, comme tu vois, il est difficile de
discuter, car elle a besoin de tranquillité. Et ensuite, je pars apporter mon
trophée pour que ma bravoure soit reconnue, et recevoir l’inscription sur ce
trophée, dans un commissariat, qui me donne droit et légitimité à commander à
tout policier présent. Donc une fois que la vipère a mué, en fait, je ne suis
plus auprès d’elle »
Moi – Moi j’ai déjà discuté avec elle, quand elle avait son
ancienne peau, et à la fin, elle était toute bizarre. Dans le doute, mais se
taisant, comme s’il fallait ne rien dire de la suite.
La panthère : « Et comment aurait-elle pu savoir
quelle allait être sa nouvelle identité ? Moi, j’ai besoin de sa peau pour
ma légitimité, mais elle, comme nous tou.te.s lorsque nous changeons de peau, ne
sait jamais ce qu’il adviendra d’elle avant de franchir le seuil du changement.
Et même ensuite, après sa métamorphose, il lui faut quelques
temps pour comprendre qui elle est devenue…alors il faut aussi la laisser
tranquille un peu après sa mue, le temps qu’elle se retrouve elle-même »
Moi – J’aimais bien discuter avec elle, quand elle avait
cette peau-là. Celle que tu convoites pour ta légitimité. Est-ce qu’elle voudra
toujours discuter avec moi, si elle se découvre avec une nouvelle peau trop
différente de la précédente ?
La panthère : « L’identité change mais ne change
pas. Changer de peau, c’est changer de peau, mais on reste soi-même, tout de
même… »
Moi – Peut-être. Mais il est possible qu’elle ne le
comprenne pas, et disparaisse ailleurs ?
La panthère, pensive : « Oui »
Moi – C’est dommage. J’aimais bien pouvoir échanger avec
elle…j’espère qu’elle ne disparaîtra pas totalement ailleurs.
On ne distingue pas encore bien la nouvelle peau. Tu crois
qu’elle aura des motifs semblables à l’ancienne, ou bien sera-t-elle
radicalement différente ?
La panthère : « Dans mon expérience, souvent, les
motifs varient entre deux peaux. Mais ce sont des variations comme dans une
mélodie. Des variations autour d’un même motif. Les changements radicaux
existent, mais ils sont rares.
Je te le répète : l’identité change, mais ne change
pas »
Moi – Avant qu’on soit dans l’amphi puis ici, elle m’a dit
qu’elle allait quitter plein de choses en changeant de peau ainsi.
La panthère : « Je pense qu’elle retrouvera ces
mêmes choses bientôt, parce qu’on revient toujours à sa vraie nature après
l’errance de l’interlude entre deux peaux »
Moi – Tiens, regarde, on dirait que sa peau est plus
distincte à présent !
La panthère : « Oui. Il va être temps pour mon
épreuve… »
Moi – Tu risques ta peau, en faisant cela !
La panthère, narquoise : « Et je n’en ai pas de
rechange, quant à moi ! Mais combien de fois ai-je perdu la vie, prise
pour cible ou me substituant à un otage dans l’espoir de les sauver
tou.te.s ?
C’est ma nature à moi, et il me faut régulièrement la
prouver pour mériter ma place… »
L’anarchiste, revenant – Les poulets morts pour la bonne
cause, ça n’enlève pas tous ceux qui sont racistes, assassinent et violentent
indûment ! ACAB.
La panthère : « Je ne suis pas la police de la
France en 2018. Je suis l’orixa qu’ils devraient suivre, nuance. Et ils.elles le
suivraient plus facilement s’ils.elles n’avaient, tout comme moi, que leurs
crocs comme arme. Le faux-flic est aussi celui qui parle avec des armes, au
lieu de parler d’abord avec ses mots et son courage.
[Ici, l'hommage à Xavier Jugelé, par son compagnon, policier]
Mais il suffit : il est l’heure »
La voix off – Et, ce faisant, la panthère bondit,
prestement, et, un éclair, vipère, d’une rapidité ahurissante…
Moi – L’as de la chasse avance puis recule, avance puis
recule, précautionneusement, face au serpent…
La vipère –
SHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHH !!!
Moi – L’ancienne peau est bien gardée…
La voix off – L’as de la chasse avance puis recule, avance
puis recule, précautionneusement, face au serpent…
Moi – Elle l’a eue !
La vipère, triste et nostalgique : « Ô panthère,
prends soin de mon ancienne peau, tu l’as vaillamment gagnée au
combat ! »
La panthère : « Ô vipère, prends soin de ta
nouvelle peau, tu l’as vaillamment gagnée au combat ! »
La vipère : « Quel est le combat le plus
difficile ? »
La panthère : « Le tien, et non le mien, ô vipère,
car tu as eu à lutter pour te perdre toi-même, et dois lutter maintenant pour
te retrouver ! »
La vipère : « Quel est le combat le plus méritant,
ô panthère ? »
La panthère : « Le mien, et non le tien, car c’est
moi, qui risque ma peau, à quérir la tienne ! »
Moi – Ce sont les paroles rituelles…j’avais jamais vu
encore…
La voix off – Oui, ce sont les paroles rituelles, parce que
sans elles le moment serait trop difficile pour chacune. Normalement, personne
ne les entend, car la panthère va seule quérir la peau.
Moi – Et elle n’y va pas avec l’aide de Jonathan,
habituellement ?
La voix off – Habituellement, elle fait tout le trajet à
pied, depuis ses montagnes natales, sans vivres ni provisions, s’alimentant de
ce qu’elle trouve (généralement, du lichen, et de l’eau en léchant neige et
glace de sa langue car il n’existe pas d’eau liquide).
Moi – Cela fait partie de l’épreuve n’est-ce pas ?
La voix off – Oui.
Moi – Alors pourquoi avoir tronqué l’épreuve cette
fois-ci ?
La voix off – Parce qu’il y avait urgence. Tu vois bien la
situation…
On a donc appliqué la procédure dérogatoire.
Moi – Oui.
La vipère : « Que souhaite la panthère à la
vipère, ô panthère ? »
La panthère : « Je te souhaite, ô vipère, que ta
nouvelle peau te permette de retrouver ce qui compte pour toi, comme l’ancienne
te le permettait, mais de nouvelle façon.
Je souhaite à ceux et celles pour qui tu comptais, que ta
nouvelle peau ne t’ôtes pas l’envie de continuer à compter pour eux et elles.
Que souhaite la vipère à la panthère, ô vipère ? »
La vipère : « Je te souhaite, ô panthère, bon
retour et festin, et que ma peau te permette de garantir la paix en mon nom,
partout où cela est permis »
Et
la panthère dit : « með lögum skal land byggja »
Et la vipère répondit : « …en með olögum eyða »
La voix off – Cher lecteur, chère lectrice, voici enfin la
traduction de l’inscription
La panthère : « L’inscription signifie « la
loi/la règle construit la communauté/le pays, mais son dévoiement la
ravage ». Venez, il est urgent de faire inscrire cette devise sur la
nouvelle peau. L’ancienne est usée et les policiers n’y lisent plus la moindre
inscription… »
Moi – Par où rentre-t-on ?
La panthère : « Par le plus court chemin. Celui
que nous avons suivi à l’aller »
Moi – Quoi ? Mais il nous mène dans l’amphi où il y a
les CRS ?!?
La panthère : « Oui. Mais avant, nous passons par
le commissariat… »
Jonathan Livingston Le goéland : « Avant toute
chose, n’oubliez pas que vous n’avez aucune limite autre que celles que vous
fixez à votre imagination…N’oubliez pas que nous sommes
libres d'aller où bon nous semble et d'être ce que nous sommes, et que rien ne
saurait nous en empêcher…où
voulez-vous aller ? »
La panthère : « Concentre-toi sur le commissariat
où a été muté l’OPJ qui t’as interrogée en 2011. Il me reconnaîtra de
nouveau »
La voix off – Ainsi, dans un commissariat qui n’est plus
celui de feu la commune libre de Bron, la nouvelle peau reçoit le tampon
officiel qui rappelle que le détenteur du parchemin n’agit qu’au service de la
loi, et les raisons pour lesquelles ce service est important à remplir.
Moi – Eh ? On change à nouveau de lieu ?!?
La panthère : « Oui, nous revoilà dans l’amphi. Mets
le parchemin entre nous et leurs matraques, vite. Ces abrutis ne savent même
plus lire tellement ils frappent. C’est bien là la (burk) police de l’empire
(soupir…). »
La voix off - Les CRS, prenant la peau pour une
banderole renforcée, tentent de l’arracher de nos mains. Mais à cet instant, la
panthère fait les gros poils, et récite, sous forme non verbale, mais
gestuelle :
La panthère : « með lögum skal land byggja »
Les CRS, stoppant – Hein ?
La panthère : « Obéissez à votre chef. Je mène
l’enquête. Que s’est-il passé ici ? »
Monsieur Haddad, président de l’université de Tolbiac –
La violence, la drogue, et même le sexe, Monsieur le policier ! Et des centaines de milliers d'euros de dégâts !!!
André Tiran, ex-président de l'université Lyon 2 - J'ai dit le même style de choses en 2010. Cela fait toujours son effet, n'est-il pas ? Nous partageons en tout cas la même capacité à expertiser avec précision des dégâts en moins d'une journée...nous sommes forts, non ?
La panthère, agacée : « Madame le policier.
Pas Monsieur le policier »
Emmanuel Macron, intervenant – Que se passe-t-il ici ?
Pourquoi ces CRS cessent-ils l’assaut ?
La panthère, sortant tranquillement : « Parce que
je suis là, Emmanuel, et que ton mépris est insupportable »
Emmanuel Macron – Gaaaaaaaarrrrrrrrrrrrdes ! Terminez
votre travail ! Je vous l’ordonne ! Nettoyez cette fac de ces infâmes
punk à chiens ! Ceux qui ne sont rien n’ont rien à faire ici !
Marine Le Pen – Eh ! Voleur ! C’est moi qui parle
des crasseux et des punk à chiens, normalement !
Emmanuel Macron - Je n'ai nullement employé ce vocabulaire : la France mérite mieux que ça, Madame Le Pen.
J'ai juste expliqué qu'il y avait des cyniques, des extrémistes, des fainéants, et des punks à chien. Mais, nuance, je n'ai pas parlé de "crasseux" quant à moi.
Et je demande aux Compagnies Républicaines de Sécurité de reprendre leur assaut !
Les CRS – Ben, on voudrait bien, Monsieur Macron, et même,
cela ferait plaisir à titre plus personnel à certains d’entre nous de pouvoir
taper sur du gauchiste et du punk à chiens. Mais on est obligés de lui obéir à
elle, parce qu’elle a la peau et l’inscription dessus…
Emmanuel Macron, ulcéré – C’est quoi, ça ?
Theresa ! Donald ! Venez voir ! Une fronde !
Eh, ramenez vos missiles, aussi, je crois que ça peut
servir !
La panthère : « Et que feraient vos missiles sur
un peuple qui vous désavoue ?
Car si votre objectif est de nous réduire à néant parce que
nous ne sommes rien, le nôtre est simplement de vous montrer que c’est vous,
qui sans nous, n’êtes rien »
La voix off – Derrière la panthère des neiges, les
étudiant.e.s de Tolbiac, dont les blessé.e.s, réel.le.s, ou virtuel dans un autre cas
ici, se massent. Les rejoignent les cheminot.te.s, les agents hospitalier.e.s,
et d’autres professions encore, de plus en plus nombreuses…Les CRS, eux, se
contentent de rester neutres, restant en garde, bouclier devant, casques sur la
tête, mais ne pouvant intervenir. En effet : un haut gradé venu
d’Interpol, une véritable panthère, est venue leur intimer l’ordre de cesser
leur action afin de pouvoir mener l’enquête…
Les identitaires et le GUD – T’inquiète Manu, te fais pas de bile, nous on peut encore
intervenir. Venez les gars, ce soir, on met les casques de moto et on amène les
chaînes et les tessons de bouteilles !
[La vidéo de l'attaque par des militant.e.s d'extrême droite envers les étudiant.e.s
mobilisé.e.s contre la loi ORE à l'université de Montpellier.
Ils étaient également munis de tasers.
Précisons que quelques jours plus tard, leurs homologues parisien.ne.s sont venu.e.s
dire "bonjour" à Tolbiac : la violence à Tolbiac ? C'est surtout par ici semble-t-il]
[Actualisation 2022 : le doyen de la fac de droit de Montpellier, ainsi que les principaux participants au commando d'extrême droite, ont depuis été jugés et dûment reconnus coupables, et condamnés pénalement, ainsi que par procédure disciplinaire au sein de leur université, pour celles et ceux qui en relevaient : article de Ouest France ]
La voix off – Mais en face, la foule, de plus en plus
nombreuse, s’organise en réplique.
Moi – On a dépassé le format : ça fait 14 pages là…
La voix off, sursautant – Oups…y’en a déjà 4 de trop par
rapport au format normal de la publication !
Moi – Ouais mais les circonstances font que…
Dis, tu crois qu’on reverra la vipère, ou bien elle va
vraiment partir radicalement ailleurs parce qu’elle a changé de peau ?
La voix off – L’histoire ne le dit pas encore…
Moi – J’ai peur qu’on ne la revoie jamais…j’aimais bien la
visiter et échanger avec elle…
La panthère : « Tu n’aurais pas un faible pour les animaux
dangereux, quelque part ? »
Moi – Ah ? Pourquoi ?
La panthère : « je sais pas…entre moi et la
vipère, tu te sens en sécurité, en vrai ? T’as pas peur de nos
crocs ? »
Moi – Non. Par contre du faux flic, oui…vous, vous êtes
apprivoisées vis à vis de moi, on a une relation de confiance bien établie.
C’est différent. Puis vous n’avez pas peur des miens, de crocs, au fait ?
La panthère, dédaigneuse : « Peuh, moi, avoir peur
d’un humain ? Vous pourriez être mes proies si je voulais ! »
Moi – Tu as à enquêter sur cette flaque de sang effacée,
déjà…
La panthère : « Oui »
Moi – Tu vas t’appuyer sur tes rêves et tes visions pour
cela ?
La panthère : « Oui. Et sur mon flair, aussi, car
je perçois les odeurs bien avant vous autres. Et que l’expert psychiatre ne
vienne pas nous embêter avec sa Science : les odeurs et autres signes
qu’il ne perçoit pas lui, sont déjà là, et ce sont eux qui créent, si l’on est
suffisamment sensible, comme je le suis, les rêves et visions »
Emmanuel Macron et Georges Haddad – Et vous voyez une flaque
de sang qu’on efface, dans vos rêves délirants, Madame la bête ? C’est
ça ? Et vous appelez ça une preuve ?
La panthère : « Eh bien justement, ce qui
m’intrigue, c’est que je ne sens pas de traces de sang à l’endroit décrit par
ces témoignages… »
Les mêmes, toujours en chœur – Comment cela ? Vous
seriez prête à dire que cette histoire d’étudiant entre la vie et la mort,
c’est un mytho ?
Mais ce n’est pas votre intérêt pourtant !
La panthère : « Mon seul intérêt est de retrouver
la vérité, même si elle est contraire aux intérêts de ceux et celles du camp
dont je suis le plus proche. Ainsi le veut le métier d’enquêteur
impartial »
Georges Haddad, remastérisé par la voix off – Tu as vu
Manu ? Une étrangère !
Emmanuel Macron – Oui, en effet. Curieux us et coutumes que
ceux-là !
Reporterre, Libération, Marianne et Paris Luttes info – Ne prenez pas votre piètre cas pour une
généralité dans ce pays, Messieurs.
Georges
Haddad – C…comment ? On vient de nous traiter de menteurs ?!?
Giiiiiiilles ! Ramène ton surligneur !
Gilles M. – J’arrive, ô mon chef et maître…je suis tenu
d’obéir à vos ordres et consignes, sauf dans le cas où ils contreviendraient
gravement à un intérêt public. C’est la loi qui le dit. Alors qu'on ne vienne pas me traiter d'âme damnée !
Emmanuel Macron - Car cela voudrait dire que Georges Haddad, moi-même, et l'institution que nous représentons (soit l'appareil d'Etat) est le diable.
La voix off - Hem, hem, hem. Sans nous prononcer sur l'identité de l'institution ci-évoquée, je propose néanmoins de prénommer dorénavant celui qui intervient juridiquement pour le président "L'âme damnée, juriste". C'est un personnage important de l'histoire. Et il ne désigne pas une personne physique en particulier, mais ce mode d'intervention.
L'ame damnée, juriste - Je vais vous faire un procès pour cela...
La voix off - Oui, on sait. Sauf que vous, vous n'êtes qu'un personnage de mon histoire, donc vous ferez un procès si je décide que vous ferez un procès : c'est moi qui narre l'histoire, et qui décide de ce que font les personnages.
Gilles M. - Vous parlez de moi, sous couvert de créer un nouveau personnage de votre histoire. Je vais vous faire un procès pour vos accusations graves envers moi !
La voix off - Que nenni ! Vous, vous êtes cité juste ici, et les seules accusations (en effet graves) faites à votre égard, se trouvent au sein de cette pétition : nous en avons les preuves formelles (votre écriture dans le dossier). Nous n'accusons jamais sans preuves.
Moi – L’ambiance est effrayante…
Poignée de fascistes venus de toute l'Europe (environ 100)
pour bloquer le col de l'Echelle aux migrant.e.s
afin de faire le buzz alors qu'ils sont groupusculaires...
La panthère : « Un truc mortellement effrayant,
une broyeuse, mais en face, quelque chose qui se reconstruit et peut
triompher sur le moyen terme, mais la broyeuse peut faire subir de lourdes
pertes… dans la broyeuse, il y a toujours cette forte odeur de fascistes, et
d’autres voisines.
Depuis 2008, c’était la broyeuse qui montait en force
uniquement, mais aujourd’hui, quelque chose émerge peu à peu en face, dans ces
conditions très difficiles »
Moi – Eh, regarde, voilà ce qu’il y a, dans l’ambiance, en
plus des petits fachos !
La voix off – Lecteur, lectrice, nous avons fini par trouver
qui était notre adversaire : le voici, face à son image dans la glace du
parlement européen.
Georges Haddad, en arrière fond – La violence, la
drogue, et même le sexe !
[toute ressemblance avec des propos réellement tenus par l'intéressé ne serait pas fortuite, comme le montrent les articles de l'époque. Raison pour laquelle Monsieur Haddad est présent dans ce billet de blog en version originale, et non en version "remasterisée".]
Daniel Cohn-Bendit, arrivant dans les environs – Ahhhhh,
mais cette description me rappelle mes bons souvenirs de jeunesse, lol !
Dites, vous savez que c’est bientôt l’anniversaire ?
Un hippie – Faites l’amour, pas la guerre, et puis avec un
p’tit rail de LSD, ça peut même décaper…
Festival hippie de Woodstock, 1969 - aperçu
La voix off – Hem, lecteur, lectrice, ceci n’est pas un
éloge de la came : nous vous invitons à faire très attention avec les
choses illicites (le sexe n’est pas illicite, lui – sauf s’il est utilisé pour
conforter ou matérialiser un rapport d’oppression entre personnes).
Allez Dany, range ton LSD, on ferme la boutique :
***RIDEAU***
Gilles M., notant pour le dossier pénal à charge – Voyez,
Monsieur le Procureur, avec quelle familiarité totalement déplacée elle
s’adresse aux plus grandes sommités : rien ne l’arrête, dans le manque de
respect, l’outrance et l’indécence !
En outre, ses textes sont pleins de sexe, de drogue et de
violence !
(Et, prenant un surligneur, Gilles M. surligne des bouts de
phrases pour appuyer sa démonstration)
La voix off – Ah, non, la règle est la même pour tout le
monde : je ne ferai pas de passes-droit, surtout pour toi : lorsque
je dis « rideau », c’est pour tous les personnages :
***RIDEAU***
Nicolas Sarkozy, passant sa tête à travers le rideau –
Comment cela ? Gilles M. voudrait me faire de la concurrence dans
l’indiscipline lors de la fermeture du rideau ? C’est pas bien ça !
Je vais en parler à mon avocat…
Gilles M., sursautant – Hein ? Quoi ?!
Nicolas Sarkozy – J’te f’rais bien un petit procès, mec,
pour t’apprendre à passer la tête à travers le rideau après qu’il soit
fermé : c’est moi qui passe la tête à travers le rideau, ET UNIQUEMENT
MOI, tu l’apprendras.
Gilles M., d’un coup en sueur froide – Oulà, mais euh…fais
pas ça Nicolas…pitié ! Puis je ne suis pas censé être là, moi : le personnage, c'est "L'âme damnée, juriste". Moi, je suis déjà parti hein !
Nicolas Sarkozy – Ah parce qu’il faudrait avoir pitié de
toi ? C’est l’hôpital qui se moque de la charité, ou quoi ? T’as eu
de la pitié toi, avec ton surligneur, pour le dossier de Sophie ? Non.
Eh bien moi, je suis comme toi tu vois : sans pitié.
Enfin presque comme toi, parce que toi, jamais t’auras la garde à vue spéciale
VIP comme moi…
La voix off - On rappelle que Nicolas Sarkozy a été mis en garde à vue récemment, ce qui a bien fait rire tou.te.s ceux et celles qu'il a traité, jadis, de "racailles à passer au karcher". Mais ils.elles ont moins ri lorsque Monsieur Sarkozy a pu rentrer chez lui dormir, durant sa garde à vue : une inégalité de traitement qui détruit un peu plus les valeurs de la République inscrites aux frontons de nos édifices. En particulier le deuxième mot du tryptique : "égalité"...
Gilles M. – Pitié Nicolas, pitié !!
Nicolas Sarkozy – Non.
La voix off – Bon, eh bien moi non plus, je n’aurai pas de
pitié :
***RIDEAU***
(métallique qui coupe tout ce qui dépasse façon guillotine,
donc garez vos têtes chers personnages, si vous tenez à pouvoir être présents
au prochain épisode…)
Les contrevenants, évitant de justesse le rideau,
s’éclipsent, tout tremblants – Ehhhhhh !
La voix off – Bien. Le respect, il faut savoir le gagner,
avec certains.
***RIDEAU***
Post scriptum : l'article de Reporterre, l'un des articles qui mettent les choses au point par rapport au récit concernant un blessé entre la vie et la mort à l'occasion de l'évacuation de l'université de la rue de Tolbiac.On rappelle que selon les évacué.e.s, cette évacuation n'a nullement été "calme", mais au contraire, marquée comme toutes les autres effectuées durant ce mois, par une violence importante. En conséquence, 2 évacué.e.s auraient le crâne ouvert, et les évacué.e.s déplorent également des doigts cassés ainsi que des épaules cassées, cependant que la préfecture de police affirme et maintient qu'il n'y aurait eu aucun.e blessé.e.
J. F. Rouen Hier, à 12:11 · Communiqué de la Commune Libre de Tolbiac : Restons critiques et éclairé.e.s face à la décrédibilisation
Face à la déferlante médiatique que connaît aujourd'hui l'affaire de l'évacuation de la Commune Libre de Tolbiac du vendredi 20 avril, il nous semblait primordial de communiquer notre version des faits. Les occupant.e.s mènent aujourd'hui activement l'enquête pour savoir ce qui s'est passé aux alentours de 5h30 du matin au niveau de l'entrée de la rue Baudricourt du centre Pierre Mendès France. En effet, plusieurs témoins affirment et réaffirment avoir vu une personne chuter des remparts et tomber sur la tête alors qu'un agent de la Brigade Anti Criminalité de Paris lui accrochait le pied, précipitant sa chute la tête la première. De même, des étudiant.e.s maintiennent avoir vu un camion de nettoyage, une bâche et une flaque de sang à ce même endroit. Nous ne souhaitons pas nous engager dans une vendetta fictive pour le plaisir, au contraire, nous souhaiterions avoir tort. Pourtant chaque jour de nouveaux éléments apparaissent, nous poussant à ne pas démordre que quelque chose de grave s'est passé à 5h30 au centre PMF et que les autorités cherchent à le cacher. Malheureusement, face à l'énorme pression policière dont plusieurs occupant.e.s sont victimes, nous sommes tenus à la plus grande prudence et attendons d'avoir une réponse claire et assurée, qu'elle confirme ou infirme qu'il y ait un blessé grave, avant de la communiquer publiquement. De la même manière nous invitons chacun, chacune, à prendre chaque information prudemment, car étant donné que nous ne souhaitons pour le moment communiquer aucun élément, des "fake news" relayées par des grands médias comme des médias et/ou pages indépendant.e.s sont vraisemblablement à même de circuler. Nous dénonçons et condamnons l'acharnement médiatique dont plusieurs d'entre nous sont victimes, acharnement qui est un signe de l'insuffisance journalistique des médias traditionnels et dominants, et du gros problème d'égo du milieu (cf la réponse de notre camarade à la journaliste du Nouvel Obs') que nous avons constaté à plusieurs reprise depuis un mois d'occupation. Nous voulons que la décrédibilisation systématique des paroles contestant la version gouvernementale cesse. Ainsi nous appelons au doute, mais pas en notre démarche car la remise en question de la version officielle de la préfecture apparaît nécessaire et souhaitable suite aux affaires de Zyed, Bouna, Fraisse, Traoré pour ne citer qu'elles. Non, nous appelons au doute quand à toute décrédibilisation journalistique comme celles de ces derniers jours car nous parlons d'un homme, d'un camarade de lutte, qui pourrait être dans le coma, ou mort, et tant que nous ne sommes pas certain.e.s qu'il est hors de danger ou qu'il ne l'a jamais été, il est de notre devoir de continuer à se battre pour la vérité. Nous réclamons les images de la caméra ayant été placée rue Baudricourt pendant l'occupation et dont la présence a été consignées par plusieurs images, s'ils n'ont rien à cacher qu'ils nous les donnent ! De même, l'accès à la rue Baudricourt nous est interdit, pour quelles raisons ? En ce sens nous appelons aux témoignages : si vous avez vu, entendu ou êtes au courant de quelque chose communiquez-le nous ! temoignages.tolbiac@gmail.com
J. F. Rouen
RépondreSupprimerHier, à 12:11 ·
Communiqué de la Commune Libre de Tolbiac : Restons critiques et éclairé.e.s face à la décrédibilisation
Face à la déferlante médiatique que connaît aujourd'hui l'affaire de l'évacuation de la Commune Libre de Tolbiac du vendredi 20 avril, il nous semblait primordial de communiquer notre version des faits. Les occupant.e.s mènent aujourd'hui activement l'enquête pour savoir ce qui s'est passé aux alentours de 5h30 du matin au niveau de l'entrée de la rue Baudricourt du centre Pierre Mendès France. En effet, plusieurs témoins affirment et réaffirment avoir vu une personne chuter des remparts et tomber sur la tête alors qu'un agent de la Brigade Anti Criminalité de Paris lui accrochait le pied, précipitant sa chute la tête la première. De même, des étudiant.e.s maintiennent avoir vu un camion de nettoyage, une bâche et une flaque de sang à ce même endroit. Nous ne souhaitons pas nous engager dans une vendetta fictive pour le plaisir, au contraire, nous souhaiterions avoir tort. Pourtant chaque jour de nouveaux éléments apparaissent, nous poussant à ne pas démordre que quelque chose de grave s'est passé à 5h30 au centre PMF et que les autorités cherchent à le cacher. Malheureusement, face à l'énorme pression policière dont plusieurs occupant.e.s sont victimes, nous sommes tenus à la plus grande prudence et attendons d'avoir une réponse claire et assurée, qu'elle confirme ou infirme qu'il y ait un blessé grave, avant de la communiquer publiquement. De la même manière nous invitons chacun, chacune, à prendre chaque information prudemment, car étant donné que nous ne souhaitons pour le moment communiquer aucun élément, des "fake news" relayées par des grands médias comme des médias et/ou pages indépendant.e.s sont vraisemblablement à même de circuler.
Nous dénonçons et condamnons l'acharnement médiatique dont plusieurs d'entre nous sont victimes, acharnement qui est un signe de l'insuffisance journalistique des médias traditionnels et dominants, et du gros problème d'égo du milieu (cf la réponse de notre camarade à la journaliste du Nouvel Obs') que nous avons constaté à plusieurs reprise depuis un mois d'occupation. Nous voulons que la décrédibilisation systématique des paroles contestant la version gouvernementale cesse. Ainsi nous appelons au doute, mais pas en notre démarche car la remise en question de la version officielle de la préfecture apparaît nécessaire et souhaitable suite aux affaires de Zyed, Bouna, Fraisse, Traoré pour ne citer qu'elles. Non, nous appelons au doute quand à toute décrédibilisation journalistique comme celles de ces derniers jours car nous parlons d'un homme, d'un camarade de lutte, qui pourrait être dans le coma, ou mort, et tant que nous ne sommes pas certain.e.s qu'il est hors de danger ou qu'il ne l'a jamais été, il est de notre devoir de continuer à se battre pour la vérité. Nous réclamons les images de la caméra ayant été placée rue Baudricourt pendant l'occupation et dont la présence a été consignées par plusieurs images, s'ils n'ont rien à cacher qu'ils nous les donnent ! De même, l'accès à la rue Baudricourt nous est interdit, pour quelles raisons ? En ce sens nous appelons aux témoignages : si vous avez vu, entendu ou êtes au courant de quelque chose communiquez-le nous ! temoignages.tolbiac@gmail.com
- Les communard.e.s qui enquêtent -