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jeudi 4 octobre 2012

Variations autour de la voix off - II - Dédié à Jean-Hugues Déchaux, sociologue spécialiste reconnu ès parenté


(on trouvera des précisions sur Jean-Hugues Déchaux, faites par lui en personne, ici)


Courriel du 11 juillet 2010, 19h07


« Etant donné que ce qui est premier pour moi, ce sont précisément des récurrences, étant donné également qu’il me semblait difficile de faire de nombreux entretiens de durée « classique », car j’avais l’impression qu’ils ne me permettraient pas d’aller au-delà de ces récurrences « évidentes » entre anciennes victimes d’inceste, je compte dans ce mémoire, comparer bien sûr, mais en prenant soin, à l’inverse, de bien relever aussi les singularités, les différences. Ceci me rapproche plus, finalement, d’approches en lien avec l’Histoire, telles celle développée par Franco Ferrarotti : « J’étais particulièrement frappé par le caractère synthétique du récit auto-biographique en tant que pratique de vie. Mais je percevais en même temps le danger de la littéralité, c’est à dire que j’étais freiné et tourmenté par le fait incontestable que la biographie singulière était après tout le récit d’un destin unique et irréductible. » (Franco Ferrarotti, 1983, p. 41), mais, en fait, « Chaque vie humaine se révèle jusque dans ses aspects les moins généralisables comme synthèse verticale d’une histoire sociale. Chaque comportement et acte individuel apparaît dans ses formes les plus uniques comme la synthèse horizontale d’une structure sociale. Combien faut-il de biographies pour atteindre une « vérité » sociologique, quel matériel biographique sera le plus représentatif et nous donnera le premier des vérités générales ? Ces questions n’ont peut-être aucun sens. Parce que – en toute lucidité, allons jusque-là – notre système social est tout entier dans tous nos actes (…), et l’histoire de ce système est tout entière dans l’histoire de notre vie individuelle » (Franco Ferrarotti, 1983, p. 50). » (Perrin,2008, p 13)

là, tout en bas, c’est donc juste un bout d’histoire, c’est l’histoire de quelques auvergnat/e/s et de quelques habitant/e/s  d’un village des Alpes.

Etrange, ce vocabulaire

Employé par ma mère :

« Crétin des Alpes ! », « Ah, ce crétin des Alpes ! ».

Elle était originaire des Alpes.
Les Alpes, c’est, vous savez, cet endroit peuplé de sauvages jusque dans les années 1950 à peu près.
Des sauvages qui dormaient avec leurs bêtes, tout l’hiver, et tou/te/s dans le même lit, si ça se trouve : imaginez le niveau de civilisation !

Crétin des Alpes : le mot est faible, pour qualifier ces indigènes de l’intérieur.

Et la voix off reprend de plus belle : « les enfants doivent jouer, pas travailler ! Ils ne doivent pas dormir à plusieurs dans le même lit, pas voir leurs parents faire des choses, pas ceci, pas cela ! ».

Eh, la voix off, tu t’calmes un peu !

T’as qu’à y aller, toi, habiter dans les montagnes, et tu comprendras qu’on a nos raisons.
Et que p’t’êt’ le fumier,

Ca sent bon.

Et que p’t’êt’ que les enfants, ils jouent en travaillant, ou ils travaillent en jouant.
Et que p’t’êt’ que la montagne est dure, et qu’il faut tout le monde pour y faire face.
Surtout l’été, surtout l’hiver …

Et que sûrement ce ne sont pas des enfants au sens où tu l’entends toi.
Mais c’est parce que tu crois

Que l’enfance se doit d’être la même partout : la même que celle que tu offres à tes enfants.

Mais moi j’aimerais mieux participer, peu à peu, de plus en plus, à la vie de la communauté,

Que rester

Dans cette école séparée de la vie, de ma vie.
Mais t’as pas écouté.
La voix off, c’est pas son fort d’écouter.
Elle entend que du bruit, faut croire …

Pi elle parle même pas l’patois.
Alors forcément, qu’elle comprend pas ce qu’on lui dit.

Y’a des choses qu’on peut dire en patois

Mais pas dans ta langue à toi.


La voix off, elle se prend un peu pour le centre du monde.

Allez, refrain : « Cessez ces mails ! Vous ne savez pas à qui vous vous adressez, ou quoi ? Votre ton est déplacé ! Vous n’êtes plus étudiante à Lyon 2, vos mails, je les considère comme du SPAM ! ».


Oh, hé, ho, stop. Ca suffit la voix off.
T’as assez causé : allez, hop, scénario.

C’est une table un peu pleine de boutons, tous alignés.
Si c’était téléphonique, ce pourrait être un commutateur.
Mais c’est pas un commutateur. C’est une table de mixage.
Bien. Voilà le nouveau cadre.

Je tourne le bouton de la voix off sur « off », et j’ouvre un autre bouton pour laisser parler une autre voix.

Chacun/e son tour, d’abord …

Et l’autre voix raconte l’histoire de l’Auvergnat : « Sèm d’auvernat, lachem pas ! ». Tel était le sous titre d’un journal local, la galipote.

« Aïe ! Ca fait mal ! ».
Comme un coup de règle sur les doigts : « il est interdit de parler patois à l’école, mademoiselle ».
Tiens, revoilà la voix off qui, par ruse, a changé de bouton et s’est incrustée dans le canal que je viens d’ouvrir … tenace, pugnace, collante, la voix off.

Allez, spéciale dédicace à Michèle Cros, enseignante-chercheuse en anthropologie à Lyon 2, qui pourrait nous parler mieux que moi, de la honte qu’il y avait à être auvergnat/e, à une époque peut-être pas si ancienne. La honte aujourd’hui reconvertie en fierté, produits du terroir, coutumes montrées aux touristes visiteurs qui achètent volontiers le joli couteau auvergnat, sont baba devant les vieilles granges, etc, etc, etc..

L’Auvergne, c’est un peu comme les Alpes : tou/te/s des crétin/e/s pas civilisé/e/s.
D’ailleurs, l’inceste, c’est bien connu, dans ces endroits là …


Enfin bref. Spéciale dédicace à Jean-Baptiste Martin, membre fondateur du laboratoire d'anthropologie de Lyon 2, qui connaît beaucoup mieux le patois que moi (la méthode Assimil de franco-provençal, c’est lui, c’est pas moi).


Faut-il ajouter que pendant que les gens des plaines étaient tou/te/s des illetré/e/s, durant cette sombre époque qu’était le Moyen Age (« eh, on s’croirait au Moyen Age ! »), dans les Alpes du sud, les villageois/es avaient mis en place un système d’instruction avec instituteurs/trices itinérant/e/s (heu… instituteurs, plutôt que instituteurs/trices, je crois), qui permettait que tou/te/s soient des lettré/e/s.

Mais on dit toujours « crétin des Alpes », et jamais « crétin des plaines ».

A l’époque, tou/te/s les crétin/e/s des Alpes du sud, sans exception aucune, savaient écrire « crétin des Alpes ».
Les gens des plaines en étaient incapables.

Avant de commencer toute une série de spéciales dédicaces qui font suite à la citation de Franco Ferrarroti, et introduisent mon mémoire de master 2 (accessible ici), je me permets d’ajouter une spéciale dédicace à Olivier Givre, enseignant-chercheur en anthropologie à Lyon 2, qui s’y connaît mieux que moi en montagnes.

C’est que dans ces montagnes-là, les architectes auraient été bien en mal de construire des plans de maisons adaptées à l’environnement local … d’ailleurs, il devait y avoir trop de neige et trop de verglas pour qu’ils montent jusque là.

Eh oui, Bouygues résiste pas au gel au-delà de –8°.


Spéciales dédicaces.


Je dédie cette recherche à la mémoire d’Emilienne Mallet, née en 1893 à Cournon d’Auvergne, employée de bureau à Paris, veuve de Georges Etienne décédé le 17 mai 1915, durant la guerre.

Emilienne Mallet a quitté ville et profession pour épouser Alfred S. en 1922, puis a fui cet époux et sa violence en lui laissant leurs deux enfants, vers 1928, retournant à Paris, sans que l’histoire ne dise si elle aurait pu les soustraire eux aussi à cette violence1.

Je dédie également cette recherche à la mémoire de Marguerite, la « domestique » effrayante de « la marraine ».
La marraine, peut-être surnommée ainsi parce qu’elle avait été marraine de guerre, a été la nouvelle compagne d’Alfred S. après le départ d’Emilienne Mallet.

Marguerite était effrayante car « débile mentale ».

Je dédie un peu cette recherche à la mémoire d’Yvonne S., cette enfant aperçue sur une photo noir et blanc prise par son père, le photographe Alfred S.
A côté d’elle, sur la photo, sa petite soeur, née en 1927.

Sur la photo, toutes deux sont mignonnes, souriantes : des enfants heureuses.

Mais Yvonne S. n’aurait pas du avoir de soeur : Alfred S., du moins c’est ce que raconte l’histoire qui m’est parvenue, ne voulait pas de cette enfant et aurait donc tenté de faire avorter, par ses propres moyens, son épouse, Emilienne Mallet.

L’enfant est née tout de même, et sourit sur la photo noir et blanc.

Et devint « débile ».

Je dédie donc une seconde fois cette recherche à la mémoire de Marguerite, dont je n’ai pu comprendre qu’après sa mort qu’elle s’appelait Marguerite S.

Je souhaite à Alfred S. que les vers s’occupent de sa dépouille avec toute la tendresse qu’il mérite, sincèrement, afin qu’il renaisse en jolie fleur.

Je dédie cette recherche aux enfants d’Yvonne S., ainsi qu’à l’enfant héroïque qui est l’enfant de l’une d’elles.

Enfin, je dédie cette recherche à tous les hommes partis en 1914, avec la fleur au fusil ou la mort dans l’âme.

A ceux qui ne sont jamais revenus, morts fusillés pour désertion ou morts « pour la France » dans ces tranchées où il n’y avait même plus de vers, pour accueillir leurs dépouilles.

A ceux qui sont revenus, portant peut-être avec eux la violence initiée là - à moins qu’à l’inverse, elle n’ait été portée jusque dans ces tranchées par leurs pas ?

Je dédie également cette recherche à la mémoire de ceux qui n’ont pas de mémoire car pas de langage : au chat blanc, alias le lion, Léon, et d’autres noms encore, dont les yeux vert clairs étaient si tristes ce lundi matin d’avril 2010, un matin d’adieu.
A Osiris, dont j’ai partagé le toit durant 19 ans (à moins que ce ne soit l’inverse ?), qui a trompé la mort cent fois avant qu’elle le rattrape, et dont la présence puis l’absence hantent ce travail.

A Plume, qui a préféré ne pas revenir, trop ébloui par les phares d’une voiture ou par l’attrait des souris dans les broussailles, on ne sait.

A Titounette la vieille, et à tou/te/s les sauvages rencontré/e/s quand les civilisé/e/s pourvu/e/s de langage me jetaient des pierres, sur le chemin de l’école, me hélant sous les noms de « Sophie le chat » ou encore « la sorcière », cependant qu’au moins les sauvages, eux, ne disaient que « miaou » et étaient doux avec moi ...



Ecrire contre l'oubli


1 L’Histoire dit juste que jusqu’à la loi du 4 juin 1970, l’autorité sur le foyer était détenue par un « chef de
famille » : le père. En particulier, les mineur/e/s étaient donc dépendant/e/s de la « puissance paternelle », et
non, comme c’est le cas aujourd’hui, à une « autorité parentale » conjointe des père et mère.

11 commentaires:

  1. aaaaaaaa é e é e é enu é e ele aaaaaaaaa

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  2. Commentaire sur votre commentaire :

    Plus articulé, ce serait mieux, non ?
    Si vous savez dessiner, venez aussi parler, parce que vous savez aussi le faire. Et parce que cette parole a de la valeur.
    Merci.

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  3. grrrrr é e é e é e é ele é e é e grrrrrr

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  4. Ce soir, Béa Grincheuse a écrit ce récit sur un autre blog : http://etude-relation-aide-victime-inceste.blogspot.fr/2012/12/blog-post.html?utm_source=feedburner&utm_medium=feed&utm_campaign=Feed:+LaRelationDaideParLinternetPourLesVictimesDeViolsParInceste+%28La+relation+d%27aide+par+l%27Internet+pour+les+victimes+de+viols+par+inceste%29

    Je me trompe, ou bien il est proche de ceux-là ?

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    1. Je suis passée par les doudous. Elle sort la nuit entre le samedi et le dimanche. Elle va chercher son doudou. Quel doudou ? Quelle âge avez-vous ? Racontez l'histoire des doudous et c'est le texte précédent. On découvre qu'elle a vingt ans. On découvre que c'est le cadeau de Yannick. qui est Yannick ? Le texte. "Je n'ai jamais raconté cela, ce n'est pas important." a-t-elle conclu. aujourd'hui je vais essayer de lui faire faire des liens. Je pense à une identification à l'agresseur, il a vingt ans, il ne veut pas qu'elle parle. Il peut être le Grr Grr mais attention au "bon cas " et si ce n'était pas lui ?

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  5. CREA'tif bonjour ,
    Et bien oui c'est moi , béa grincheuse , moi ma personnalité qui sait écrire , et qui va vous répondre , bon , je vous l'avoue , de voir ces commentaires me fait mal , et me met en colère , mais bon , vous avez choisie de l'adopter cette autre personnalité de moi sur votre blog pourquoi pas , si vous pouvez aussi l'aider pourquoi pas aussi ! si vous voulez aussi l'apprivoiser , pourquoi pas aussi , peut être à force , elle se montrera disons docile , à voir , et à suivre , alors je vous remercie ! merci de ne pas l'envoyer balader , merci , à bientôt enfin moi ! celle qui sait écrire ! pour l'autre je ne sais pas ...

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  6. grrrrrrr é e é ele é e é e e t e u é e é ele é e grrrrrr

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  7. Alors voilà, petite explication pour mes lecteurs/trices : Béa Grincheuse a été victime, tout comme moi, d'actes horribles.
    Pour y survivre psychiquement, elle n'a pas eu d'autre solution que d'être en quelque sorte fragmentée en plusieurs personnalités distinctes, et qui ignorent jusqu'à l'existence les unes des autres. Il est possible que cette fragmentation ait permis "d'isoler", "d'enkyster" en quelque sorte, la douleur insupportable produite par les abus subis.
    Ces personnalités sont : Béa grincheuse (celle qui sait écrire, donc), Béatrisse (brusque changement d'écriture : Béa grincheuse se met à faire plein de fautes d'orthographe, par exemple elle va écrire "Béatrisse", ou encore "sévisse", et ne se souviendra pas de ce que Béatrisse a ainsi écrit), et la personnalité la plus étrange : "Grrr Grrrr" ou "le Grrrr Grrrr".
    C'est cette dernière personnalité qui a pris le temps, pendant que Béa Grincheuse n'était pas là, de lire attentivement mon blog, et de venir y poser ses commentaires.
    Mais comme Grrrr Grrrrr ne sait (ou ne peut ?) parler avec des mots, il s'exprime par ces suites étranges pour nous, de caractères, dont la plus récurrente semble en effet être ces "grrrr" en début et fin de phrase.
    Je ne sais pas si c'est une écriture cryptée, ou ce que cela veut dire. Je remarque juste l'aspect généralement symétrique : cela fait, dessine, comme des motifs avec les caractères de l'alphabet. Ca n'est pas du tout tapé au hasard, ni rageusement puisqu'au contraire, Grrr Grrr prend le temps de taper caractère par caractère, en plaçant soigneusement des espaces entre chaque (en tout cas entre chaque voyelle ou série de voyelles).
    Donc c'est là, et comme cela semble étrange, Grrr Grrr fait un peu peur. Grrrr Grrrr se permet aussi (on ne sait pas pourquoi) d'effacer des commentaires sur le blog d'Emmanuelle Césari (entraide par internet pour les victimes d'inceste). Bref, il semble inquiétant et incontrôlable... comme, de mon côté, j'ai trouvé un lecteur attentif et intéressé à mon blog, je lui ai dit que ses commentaires y étaient les bienvenus, qu'il pouvait revenir en faire, et c'est ce qu'il a fait.
    Et qu'on essayerait de comprendre ce qu'il veut nous dire là, ou peut-être plutôt nous montrer ?

    Béa, Grrr Grrr est apprivoisable (et n'oubliez pas que sur votre dessin, il indique le nord, comme une boussole ;-) ), mais je ne suis pas sûre qu'il puisse être docile.
    Et, à vrai dire, je ne suis pas sûre d'avoir envie qu'il le soit, docile ;-)
    Mais en même temps, je conçois que porter une telle personnalité, hors de son contrôle à soi, doit être une position moins confortable que la mienne ici.
    J'espère qu'on va faire meilleure connaissance avec Grrr Grrr, et je lui ajoute un nouveau lien ici en dessous, vers vos écrits.

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  8. Avant le lien, j'ajoute aussi un commentaire d'anthropologue : en ethnopsychiatrie, on connait ce genre de choses.
    On sait qu'il existe même des cultes où cette dissociation de personnalités, si elle est préexistante, est canalisée dans le culte, voire créée ou accentuée (par des initiations très éprouvantes, voire traumatiques) : cela donne les états de transe, qu'on trouve par exemple dans les cultes du candomblé brésilien, décrits par Roger Bastide (http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/assr_0335-5985_1977_num_43_2_2120_t1_0209_0000_2 ).
    Durant ces transes, la personne, le "moi" est absent (il ne se souviendra de rien), et c'est une autre personnalité qui s'exprime : ici, un esprit ou une divinité du culte, avec son caractère à lui. Puis, la transe finie, la personnalité "habituelle" reviendra, totalement amnésique de ce que l'esprit ou la divinité aura fait durant son absence...durant, en général, la cérémonie religieuse prévue pour déclencher, dans un cadre codifié, cette transe.

    On peut aussi regarder par exemple là pour en savoir un peu plus : http://agoras.typepad.fr/regard_eloigne/transe_et_possession/
    et/ou lire "le candomblé de Bahia" de Roger Bastide par exemple.

    Et ensuite, revenir sur le blog d'Emmanuelle Cesari pour à la fois, comprendre ce qui se passe là (et pas dans un culte collectif où tout cela est en quelque sorte "transformé"), et aussi lire, en bas, tout en bas, notamment le commentaire en deux parties fait par l'anthropologue Illel Kieser El Baz, qui pose bien les questions qui font "lien" entre nos personnalités ici agissantes, et le regard anthropologique, qui peut sembler très éloigné, sur ce qui est finalement un mode de constitution du "soi" marginal dans notre société, mais bien connu et "domestiqué" dans d'autres...attention je ne suis pas en train de dire "l'inceste c'est bien parce que ça crée des personnalités différentes". Je dis que ça existe, de manière non pathologique (et régulée), dans d'autres sociétés (et même cela a parfois existé ainsi en Occident). Illel le dit d'ailleurs mieux que moi je crois... voici le billet où tout est dit (à ce moment-là, moi, je n'avais pas encore compris ce qui était ici de la "dissociation") : http://etude-relation-aide-victime-inceste.blogspot.fr/2012/08/dissociation.html?showComment=1346841120447

    Voilà.

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  9. Je reviens enfin à Grrr Grrr, pour ajouter, au dur chapitre "écrire contre l'oubli", la suite de l'histoire avec Yannick.
    Une suite terrible, très triste, marquée par le silence entre les ex amis, créé par le viol par Yannick de Béatrice. Ce que cela casse d'une relation importante pour elle...dont il restera le, précieux, doudou.
    Et la fin de tout cela, extrêmement triste, avec la mort de Yannick dans ce silence sur ce viol, qui ne sera donc plus jamais rompu entre eux : http://etude-relation-aide-victime-inceste.blogspot.fr/2012/12/un-trou-aoa.html

    Lorsque j'ai lu ce passage, j'ai pleuré, parce que j'ai trouvé cela extrêmement triste, en plus de la violence du viol.
    Comment est-ce possible de détruire une relation avec une femme importante pour soi, à ce point, par un acte aussi terrifiant, destructeur pour elle ?
    Quel gâchis.

    Je reviens écrire mes questions sous ce billet-ci : celui sur les doudous --> http://etude-relation-aide-victime-inceste.blogspot.fr/2012/11/blog-post_2556.html

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  10. Bonsoir , CREA'tif
    Merci pour tous ces commentaires , un peu désorientée avec tout cela.. mais je trouve sympa de vous intéresser à mon autre partie de moi ! et merci de me comprendre aussi et de votre soutien .
    Maintenant pour Yannick , je me dis que il n'était pas lui dans ces moments.. mais je crois aussi que c'est loin d'être réglé dans ma tête !
    Bonne soirée .

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