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mardi 29 octobre 2013
Verdict du procès d’appel de Sophie Perrin : Lyon 2 déboutée de sa plainte
Bonjour,
Je remercie tous ceux et toutes celles qui sont venu.e.s (moins de 10 personnes pour ce rendu de verdict, mais c’était important en tant que soutien moral, qu’elles soient là, pour moi dans ce type de moment).
Le verdict est le suivant : Lyon 2 est cette fois totalement déboutée de sa plainte contre moi.
En revanche, sur l’inculpation d’appels téléphoniques malveillants, issue elle de la plainte de Marie-Carmen Garcia associée à celle de Lyon 2, la 4e Chambre correctionnelle d’Appel a fait le choix de croire Marie Carmen Garcia, sociologue à Lyon 2 (et maintenant en mutation-promotion à Toulouse), sans l’ombre d’une preuve réelle.
La Cour aurait-elle du mal à entendre que la piétaille peut être innocente face à un.e accusateur.trice socialement haut situé.e ? Pense-t-elle que le mal vient forcément de la piétaille, et jamais des puissants ? Peut-être bien...
Sur ce dernier point du verdict, je suis en train de voir les possibilités de cassation avec mon avocat.
En me souvenant des « conseils avisés » reçus de camarades et d’ami.e.s, autour du thème « tu ne devrais pas faire appel, c’est suicidaire vu ce qu’est la Cour d’Appel à Lyon : tout ce que tu risques, c’est d’empirer ton verdict ! », sans compter les, violents pour moi, « mais ça pourrait t’être profitable, non, de consulter un.e psy comme ils te condamnent à devoir le faire, vu comme tu vas mal ? », je suis plutôt satisfaite de cette victoire même si elle reste en demi-teinte.
La situation qui m’a été faite par Lyon 2 a de facto eu pour effet d’instiller un climat de peur, tendant à paralyser l’action militante audacieuse en son sein durant ces 3 ans : il est temps que cette peur, elle change de camp.
A cet égard, les lacrymos et les pains dans la figure reçus par les étudiant.e.s lorsqu’ils.elles envahissent un CA, en 2011, ou encore le saccage, par le président lui-même, en 2007, des locaux syndicaux de syndicats jugés coupables de « trop déranger » la direction, participent selon moi du même système d’intimidation.
Le délire anti-étudiant.e.s, ainsi que le délire anti-« dangereux éléments extérieurs qui viennent forcément pour casser notre université », ça suffit !
La loi de la trique qui tape dès que ça bouge à l’université, ça a assez duré !
Que l’accès au doctorat se fasse au bon vouloir de barons locaux, vis à vis desquels il faudrait ramper servilement en se la bouclant même quand on se fait évincer et maltraiter, pour espérer peut-être un jour avoir un strapontin dans ce « si petit monde », ça suffit aussi !
Respect pour tou.te.s !!
"Nul devoir ne s’impose au prof ; Le droit du diant diant est un mot creux. C’est assez languir en tutelle, L’égalité veut d’autres lois ; « Pas de droits sans devoirs, dit-elle, « Egaux, pas de devoirs sans droits ! " (l’Internationale version universitaire)
A bientôt pour construire la suite
Sophie
Pour rappel : le compte rendu de l’audience, avec notamment les dires autour de l’inculpation pour appels téléphoniques malveillants
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Et sur l'histoire des abus de pouvoir de la présidence dans Lyon 2 :
- Le saccage des locaux syndicaux et associatifs pour "ranger l'université" lors du puissant mouvement contre la réforme Pécresse de fin 2007 - et la vidéo tournée lorsque nous avons trouvé le président, et son adjoint responsable des campus, en plein ouvrage, dans ce sinistre matin brumeux d'automne (je peux attester que les locaux étaient en parfait état la veille, avec cloisons et mobilier, car j'ai participé à aller y chercher nourriture et tambouille, vers 22h) :
- Les brutalités et le climat violent lors du CA du 18 novembre 2011, où à la violence des vigiles répondent des dégradations, par colère, d'étudiant.e.s présent.e.s, et où en outre, cela ne dérange pas la présidence de faire de nouveau voter le CA sur un point déjà tranché par un vote antérieur en CA : est-ce à dire que lorsque le vote du CA n'est "pas le bon", il suffit de le refaire jusqu'à aboutir au résultat désiré, pour pouvoir se qualifier de "démocratie universitaire" ?
- Le CA suivant, le 25 novembre 2011 : entrée dans "le meilleur des mondes", pour la liste d'enseignant.e.s chercheurs.euses PAU, et récit de la brutalité (gazage en espace clos, notamment), qu'ont rencontré les étudiant.e.s opposé.e.s au nouveau vote en force décidé par la présidence, le deuxième en quinze jours.
En résumé de ces deux CA :
"Quoi que dise la Présidence de notre Université, ces deux votes ont eu lieu dans des conditions détestables. Deux semaines de suite les membres du Conseil d'Administration ont été encadrés par des vigiles d'une société privée pour les "protéger" d'une manifestation étudiante dont l'ambition légitime était de protester contre l'éventualité du passage aux RCE et de l'acceptation de l'IDEX. S'il y a eu des incidents violents, il faut rappeler ici que ce sont les vigiles, sans aucune connaissance de notre milieu et des pratiques politiques des militants étudiants, mais de toute évidence avec l'autorisation de la Présidence, qui ont fait usage d'armes de deuxième catégorie (bombes lacrymogènes) au sein même des locaux de l'Université contre les usagers de cette Université. On est surpris du peu de réaction que cette agression envers nos étudiants a suscité."
C'est le même syndicat étudiant, la FSE, dont les locaux avaient été ciblés en 2007, qui a vu ses militant.e.s gazés en 2011. Aucune poursuite n'a été engagée suite à ce saccage, comme si saccager des locaux syndicaux, du moment qu'ils sont "étudiants", c'était normal. En somme, la violence envers les syndicalistes étudiant.e.s qui déplaisent à la direction, c'est normal ?
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Envahissement d'un CA sans les lacrymos, et donc sans violence, octobre 2013 :
Etudiant.e.s militant.e.s, pas racailles !
Assez de dénigrements de nos engagements, de nos luttes !
vraiment content que tu aies gagné! et je dois dire bravo pour le combat, faut reconnaître c'est une belle victoire contre la répression sur la fac. mais par contre je suis désolé mais lire "Etudiant.e.s militant.e.s, pas racailles !" ça m'a un peu donné envie de gerber.. en fait ça rappelle complètement les t-shirts CGT "militant pas voyou". au final on ne rompt pas du tout avec cette séparation qu'opère le pouvoir entre bonnes et mauvaises manières de lutter (les bonnes étant bien souvent les non violentes bien évidemment et les mauvaises, à coup sûr les violentes). Et on comprend assez vite qu'en fait -même s'il ne faut pas réduire les moyens de luttes efficaces aux seuls moyens qui seraient violents, loin de là- les moyens légitimés socialement sont les moyens où l'on est désarmés! (on peut faire grève, mais faut pas bloquer la production, faut pas perturber le bon fonctionnement de l'entreprise quoi.. ) Où l'on doit abandonner la logique du rapport de force, pour préférer le dialogue qui serait noble, donc "légitime". Vincent Peillon a exhorté par exemple en ce début de semaine les lycéens à ne pas bloquer les lycées contre les expulsions. Bref vous pouvez être contre, mais pour vous, ne troublez pas l'ordre des choses quand même. On a entendu que vous étiez contre, c'est bien vous vous êtes exprimé, merci, on verra ce qu'on en fera.. Donc désolé mais ta position elle conduit en fait d'une à accepter le fait qu'il y ait des racailles/gens pas biens/ dont on doit légitimement se désolidariser, les casseurs, les violents. Mais les autres les militants/ qui dialoguent, qui s'expriment (parce que bien souvent ils peuvent s'exprimer parce qu'ils ont un certain bagage). Donc en fait on continue à accepter les bases sur lesquelles le pouvoir décide de nous diviser ? et on refait bellecour 2010 les "racailles" enfermées, les syndiqués libérés?
vraiment content que tu aies gagné! et je dois dire bravo pour le combat, faut reconnaître c'est une belle victoire contre la répression sur la fac.
RépondreSupprimermais par contre je suis désolé mais lire "Etudiant.e.s militant.e.s, pas racailles !" ça m'a un peu donné envie de gerber.. en fait ça rappelle complètement les t-shirts CGT "militant pas voyou".
au final on ne rompt pas du tout avec cette séparation qu'opère le pouvoir entre bonnes et mauvaises manières de lutter (les bonnes étant bien souvent les non violentes bien évidemment et les mauvaises, à coup sûr les violentes).
Et on comprend assez vite qu'en fait -même s'il ne faut pas réduire les moyens de luttes efficaces aux seuls moyens qui seraient violents, loin de là- les moyens légitimés socialement sont les moyens où l'on est désarmés! (on peut faire grève, mais faut pas bloquer la production, faut pas perturber le bon fonctionnement de l'entreprise quoi.. )
Où l'on doit abandonner la logique du rapport de force, pour préférer le dialogue qui serait noble, donc "légitime".
Vincent Peillon a exhorté par exemple en ce début de semaine les lycéens à ne pas bloquer les lycées contre les expulsions. Bref vous pouvez être contre, mais pour vous, ne troublez pas l'ordre des choses quand même. On a entendu que vous étiez contre, c'est bien vous vous êtes exprimé, merci, on verra ce qu'on en fera..
Donc désolé mais ta position elle conduit en fait d'une à accepter le fait qu'il y ait des racailles/gens pas biens/ dont on doit légitimement se désolidariser, les casseurs, les violents. Mais les autres les militants/ qui dialoguent, qui s'expriment (parce que bien souvent ils peuvent s'exprimer parce qu'ils ont un certain bagage).
Donc en fait on continue à accepter les bases sur lesquelles le pouvoir décide de nous diviser ? et on refait bellecour 2010 les "racailles" enfermées, les syndiqués libérés?
Je vais bien sûr prendre le temps de te rédiger une réponse, c'est un débat important que tu ouvres là.
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