Que mon public juge, sur pièce, encore une fois.
La rédaction du courriel-compte rendu d'entretien ci-dessous reproduit, le 13 septembre 2010, fut l'issue que Sophie trouva pour cesser de souffrir de ce qui venait de se passer, en publicisant ainsi la violence de cet "entretien", au lieu de continuer à envoyer des SMS d'insomniaque comme elle l'avait fait durant ces trois jours...qui plus est à quelqu'un qui faisait silence, uniquement silence, après être arrivée en retard à la soutenance de Sophie en expliquant : "j'avais failli oublier que c'était aujourd'hui".
C'est hélas tout simplement pathétique et affligeant, pour l'image ainsi donnée d'elle-même par la Justice : une Justice qui nomme "malveillance" le fait d'envoyer, lors de trois nuits blanches d'affilée, passées en larmes après tout un été de lutte pour obtenir cet entretien du 10 septembre, des SMS qui disent à l'ex-codirectrice de mémoire de master ce qu'elle est en effet devenue, à ce stade, par son silence : "une lâcheuse", "une traître", "une traître qui pue", "Marie-Carmen Garcia que j'ai connue à Lyon 1 [en 1995 lors du premier cursus étudiant de Sophie], elle est morte. Une traître l'a remplacée".
Parce qu'un labo, ce n'est pas qu'un lieu de ressources humaines et matérielles. C'est aussi des gens qu'on aime, pour qui l'on a admiration, affection, et plein d'autres choses de ce type, inévitables entre humains normaux.
"Sans souci pour vos larmes sur le monde que vous êtes en train de perdre"...
(1) La 4e Cour d'Appel correctionnelle de Lyon est réputée pour sa sévérité, au point que même aux innocent.e.s, les avocat.e.s ne conseillent pas forcément de faire appel...le fait que l'université y ait été entièrement déboutée de sa plainte, en est d'autant plus fort de sens car c'est une Cour très peu encline à innocenter. Le fait, jugée coupable d'appels malveillants, de voir les dommages et intérêts passer de 500 euros en première instance, à 1000 euros devant cette Cour, fait partie des choses normales et usuelles en termes de pratiques judiciaires locales.
Mais d'où vient la malveillance, la vraie, au fait ?
Un tour dans le dictionnaire peut être utile pour rappeler le sens des mots:"malveillance, nom féminin | ||
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"La malveillance trouve toujours de mauvais motifs aux bonnes actions." |
Thomas Fuller |
Regardons maintenant comment ça s'est passé, autour du 10 septembre 2010...à travers cette pièce présentée comme "à charge" par la fac.
Objet : André Tiran et quelques autres, "rencontré.e.s" autour du 10 septembre 2010
25 personnes, enseignant/e/s-chercheurs/euses (de Lyon 2 et hors Lyon 2), doctorant/e/s, étudiant/e/s, mais aussi professionnel/le/s ayant été ou étant encore mes collègues de travail, ont envoyé ce courriel à Monsieur Tiran, président de l'université Lyon 2, et Monsieur Lussault, président du PRES de Lyon.
Je pensais que, en 25 exemplaires, Monsieur le président saurait lire ce qu'on lui écrivait. Quelle naïveté.
En vérité, Monsieur le président semble, en la matière, illetré.
Alors quoi ? Vous revenez de congés, et c'est ainsi que vous soutenez "une étudiante" ?
Et ensuite, lorsque je parviens - enfin - à vous joindre (par téléphone puisque par mail on dirait que vous ne savez plus m'écrire), vous me dites qu'on peut se rencontrer mais que vous "ne m'avez pas fait de mal".
Vous ne m'avez pas fait de mal, là ?
Quelle honte. Je vous ai connu dans de meilleurs jours, et celui que je vois là ne peut s'appeler Laplantine.
Enfin … presque. Puisque le 7 septembre à 16h30, je suis destinataire du message suivant de la part du secrétariat de la présidence :
Ceci pour lui expliquer que, pour qu'il puisse m'accompagner, il devrait avoir une responsabilité syndicale, comme élu étudiant à un conseil, etc.
Je tente d'entrer dans la conversation en faisant remarquer : "il a été élu au CEVU, il est doctorant de Lyon 2, il est syndiqué".
Monsieur le président, qui n'a serré la main à aucun de nous deux, fait alors un geste de sa main, qui est placée comme un barrage ou un couvercle entre moi et lui, et appuie ses paroles qui interrompent les miennes : "mademoiselle, c'est moi qui fais les règles".
Je ne parviens pas à en placer une, ce qui, pour les gens qui me connaissent, est exceptionnel. Ceci pour la simple raison qu'à chaque phrase que je commence, je rencontre la main de mon "interlocuteur", qui refait barrage, tout en ponctuant de "mademoiselle, c'est moi qui fais les règles", cependant qu'il continue de s'adresser exclusivement à mon accompagnateur dont il dit ne pas vouloir …
Au final, comme nous insistons, il accepte qu'il soit présent, "en tant qu'observateur muet".
J'accepte la proposition. Nous entrons.
Là, autour d'une grande table ovale, en face de moi et de mon accompagnateur, se trouvent alors : Monsieur le président, Madame la vice-présidente responsible de la recherche, et … une troisième personne, non annoncée au programme. Le président prend l'immense peine de nous le présenter : il s'agit du responsible des services juridiques.
Sûrement l'interlocuteur le plus adapté pour résoudre le problème - humain, éthique et non juridique - posé depuis le mois de juin.
Sans me laisser le temps d'en placer une, champion du lave plus vite et plus propre que moi tu meurs (il faut bien lui reconnaître ça), Monsieur le président enchaîne sur le thème :
"l'objectif de cet entretien est de rappeler les règles"
puis il passe au rappel des règles, en l'occurrence :
1) Une candidature aux allocs doctorales nécessite l'existence d'un directeur de thèse pressenti, or vous n'en aviez pas.
2) Etc.
Je tente de tendre le courriel du 14 juin et la réponse faite par le directeur de l'école doctorale, qui montre que si j'avais alors un directeur pressenti, il était de toute façon invalidé par le directeur de l'école doctorale (avant de s'auto-invalider, honteusement, par son courriel du 2 septembre dernier).
Monsieur le président, d'un geste qui restera gravé dans l'histoire via le présent compte-rendu, refuse de le regarder. Je le tends alors à sa voisine, la vice-présidente responsable de la recherche, qui dans un élan de conformisme bien pensé, fait le même geste, et même le répète.
Monsieur le président est en train de réciter que je reste "libre de chercher un directeur de thèse France entière", que si j'estime qu'il y a eu vice de procédure, je peux porter plainte au tribunal administratif, mais que les jurys sont souverains c'est une constante du Conseil d'Etat.
Durant tout ce temps, il ne me regarde pas une fois en face, ce que je finis par me permettre de lui faire remarquer : "monsieur le président, quand on s'adresse à un interlocuteur, la moindre des politesses, c'est de le regarder, de temps en temps".
Monsieur le président continue sa litanie de règles … regardant et s'adressant en fait à mon accompagnateur, tenu de toute façon au silence puisqu'il a été admis ici "en tant qu'observateur muet" !
Alors de mon côté, je regarde la vice-présidente de la recherche, qui se met à regarder ailleurs, et je l'interpelle : "Madame la vice-présidente, vous n'avez pas honte ?".
"Ce n'est pas le sujet, mademoiselle"
"C'est précisément le coeur du sujet, madame".
Monsieur le président commençant à clore son speech en disant "les règles ayant été rappelées, l'entretien est terminé", je lui rétorque : "vous osez appeler ça un ENTRETIEN ?". Comme Monsieur le président a l'air d'avoir des difficultés auditives, je répète : "vous osez appeler ça un ENTRETIEN ?".
Monsieur le président, robotique, fait la gestuelle de celui qui clot un entretien et ouvre la porte de sortie, avec le commentaire ad hoc : "Mademoiselle, l'entretien est terminé, je vais vous demander de sortir".
Cependant que je range mes affaires dans mon sac, je réitère : "vous osez appeler ça un ENTRETIEN, monsieur le président ? Vous n'avez pas honte, monsieur le président ?".
Le robot a l'air d'être quelque peu grippé, vous savez, comme ces mécanismes déréglés et qui répètent du coup toujours le même geste.
Bon, eh bien le robot refait, plusieurs fois à l'identique, le geste d'ouverture de la main, presque le geste auguste du semeur, assorti du commentaire verbal : ""Mademoiselle, l'entretien est terminé, je vais vous demander de sortir".
Terminant de ranger mes affaires, je répète obstinément : "vous osez appeler ça un ENTRETIEN, monsieur le président ? Vous n'avez pas honte, monsieur le président ?".
Puis je sors, avec la personne qui m'accompagnait, cependant que Monsieur le président prétend ainsi avoir répondu aux demandes exprimées dans les 25 courriels qu'il a reçus durant l'été dans sa boîte mail …
C'est pourquoi, Monsieur le président, j'attends à ce jour l'entretien demandé via ces courriels, et des solutions réelles et justes aux problèmes qu'ils évoquent et posent sur la table.
J'estime votre réception indigne d'une présidence soucieuse du respect des personnes et de l'éthique au sein de l'université.
En attendant qu'il soit répondu à mes légitimes attentes, je suis au regret de vous annoncer, chers lecteurs, chères lectrices, que ce que j'ai appelé "la halte lyonnaise" est, par suite de l'incurie présidentielle, prolongée pour une durée indéterminée.
A bon entendeur, salut.
Sophie Perrin, plus connue sous le nom de "le problème", qui ne se laissera pas enterrer comme ça, c'est moi qui vous le dit.
PS pour François Laplantine : faisant suite à notre discussion téléphonique, je vous confirme que vous pourrez me rencontrer quand vous vous appelerez de nouveau Laplantine.
Ultime remarque : malgré le geste auguste du semeur, Monsieur le président n'a ni serré la main de ses interlocuteurs/trices, ni prononcé le mot "au revoir", toutes civilités qui clôturent normalement un entretien digne de ce nom avec des êtres humains commes vous et moi.
quelle horreur... c'est véritablement répugnant. Tu es restée très digne et respectueuse, étant donné les circonstances. Et pourtant, venant de l'université paris 7 diderot (psychologie clinique) j'en ai vu et entendu, des choses horribles et répugnantes
RépondreSupprimerBelle histoire poétique, quelques ressemblances à la Baudelaire ;-)
RépondreSupprimerBelle démonstration que la violence appelle à la violence, merci pour la justification de Gandhi ;-)
Ignorant, le point de vue du président, ceci semble aller dans un seul sens et fait place à l'imaginaire qui est plus important que la connaissance ;-)
Poétique...je ne sais pas.
RépondreSupprimerA moins qu'ici
Poétique
Ne rime avec
Pathétique... ?
Gandhi cela fait allusion à des échanges en privé que les lecteurs.trices d'ici ne connaissent pas, suite à la journée du 21 novembre 2013 à Lyon 2 (où j'ai refusé de venir).
Mon interlocutrice m'expliquait que la violence appelle la violence.
Je lui ait répondu que la non violence vue par Gandhi (et telle que je la défends moi aussi), était plus complexe qu'un "simple" refus de la violence. Je lui ai également répondu que la non violence pouvait générer, en retour, la violence tout autant que l'aurait fait la violence... : exemple l'action non violente du CREA'tif, et la réaction d'extrême violence de l'université.
On est responsable de ses choix, mais non des choix des autres en réponse aux siens.
Le passage complet de Gandhi, c'est :
"Je n'hésite pas à dire que là où le choix existe seulement entre la lâcheté et la violence, il faut se décider pour la solution violente. Ainsi, mon fils aîné m'a demandé ce qu'il aurait dû faire s'il avait été témoin de l'attentat qu'il faillit me coûter la vie en 1908 : fallait-il s'enfuir et me laisser assassiner ou recourir à la force physique pour me venir en aide. Je luis répondis qu'il eut été de son devoir de me défendre, au besoin pas la violence. Cette explication n'est pas sans rapport avec ma participation à la Guerre des Boers puis à ce qu'on a appelé la révolte des Zoulous et enfin à la première guerre mondiale. C'est pour la même raison que je recommande l'entraînement militaire à ceux qui ne croient qu'à la violence. J'aimerais mieux que l'Inde défendit son honneur pas la force des armes plutôt que de la voir assister lâchement et sans se défendre à sa propre défaite.
Mais je n'en crois pas moins que la non-violence est infiniment supérieure à la violence et que la clémence est autrement plus noble que le châtiment. Le pardon est la parure du guerrier. Mais l'absence de violence ne signifie clémence que s'il y a possibilité de punir. Elle se trouve au contraire dénuée de toute signification dès lors qu'on n'a aucun moyen pour riposter. L'idée ne nous viendrait pas que la souris est clémente parce qu'elle se laisse dévorer par le chat".
Tous les Hommes sont Frères, Gallimard, p. 182-183.
Et je crois que le 21 novembre, le choix n'était pas entre la violence et la lâcheté, mais d'ouvrir sa porte ou de la barricader, notamment...