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dimanche 24 novembre 2013

André Tiran et quelques autres, "rencontré.e.s" autour du 10 septembre 2010

Le courriel ci-dessous reproduit a été mis comme pièce à charge dans le dossier pénal constitué contre son auteure, Sophie Perrin. Il est censé y illustrer sa violence, sa virulence, sa volonté de harcèlement moral envers l’université Lyon 2 et/ou ses membres, etc, par l’envoi « de centaines de messages électroniques à une liste mail constituée de centaines de destinataires ». Il constitue ainsi les pages 153 à 157 d’un dossier de 200 pages de ces insupportables courriels qu’il faut à tout prix faire cesser, soit 2,5% de ce dossier, ce qui, cumulé avec les pièces précédentes, nous mène à 24,5% de ce volume.
    Ca, une pièce à charge ? Des propos condamnables pénalement ?
    Que mon public juge, sur pièce, encore une fois.



Et qu'il se souvienne que cet entretien avec André Tiran, le 10 septembre 2010, est la "charnière" qui précipite ensuite Sophie en enfer : les 4 SMS pour lesquels elle reste condamnée en appel pénal à se faire "soigner psychiatriquement" durant 18 mois sous peine d'aller en prison durant deux mois, et également à verser 1000 euros de dommages et intérêts à Marie-Carmen Garcia (1), sociologue qui co-dirigeait ses travaux et lui avait donné, à titre personnel (affinitaire et non universitaire) son n° de portable, datent du 11, 12 et 13 septembre 2010.

La rédaction du courriel-compte rendu d'entretien ci-dessous reproduit, le 13 septembre 2010, fut l'issue que Sophie trouva pour cesser de souffrir de ce qui venait de se passer, en publicisant ainsi la violence de cet "entretien", au lieu de continuer à envoyer des SMS d'insomniaque comme elle l'avait fait durant ces trois jours...qui plus est à quelqu'un qui faisait silence, uniquement silence, après être arrivée en retard à la soutenance de Sophie en expliquant : "j'avais failli oublier que c'était aujourd'hui".


Qu'un Parquet, puis un tribunal à un juge, puis une Cour d'Appel correctionnelle, puissent croire que ces SMS sont constitutifs "d'appels téléphoniques malveillants réitérés" pourrait être comique, si c'était un film.
C'est hélas tout simplement pathétique et affligeant, pour l'image ainsi donnée d'elle-même par la Justice : une Justice qui nomme "malveillance" le fait d'envoyer, lors de trois nuits blanches d'affilée, passées en larmes après tout un été de lutte pour obtenir cet entretien du 10 septembre, des SMS qui disent à l'ex-codirectrice de mémoire de master ce qu'elle est en effet devenue, à ce stade, par son silence : "une lâcheuse", "une traître", "une traître qui pue", "Marie-Carmen Garcia que j'ai connue à Lyon 1 [en 1995 lors du premier cursus étudiant de Sophie], elle est morte. Une traître l'a remplacée".



A l'Université d'aujourd'hui, ne comptez jamais sur personne : vous êtes à Dallas, les gens sont interchangeables. Et jetables. Ne vous attachez à personne : les gens sont des objets et il ne faut pas avoir d'affects. Juste un projet de carrière, qui, si on vous refuse en thèse arbitrairement dans votre université, devrait être poursuivi "ailleurs"...sans souci pour votre difficulté encore accentuée, à construire alors une nouvelle relation de confiance avec un.e nouveau.elle directeur.trice pour vos travaux. Sans souci pour vos larmes sur le monde que vous êtes en train de perdre. 
Parce qu'un labo, ce n'est pas qu'un lieu de ressources humaines et matérielles. C'est aussi des gens qu'on aime, pour qui l'on a admiration, affection, et plein d'autres choses de ce type, inévitables entre humains normaux.
"Sans souci pour vos larmes sur le monde que vous êtes en train de perdre"... 

Vos larmes d'ailleurs, pourraient bien être, ultérieurement, une preuve de plus de la nécessité de vous faire soigner psychiatriquement...aux yeux de la Justice et de son expert psychiatre, par exemple.
Soyez de fer, déshumanisé.e, si vous voulez être jugé.e normal.e par les institutions universitaires puis judiciaires.

(1) La 4e Cour d'Appel correctionnelle de Lyon est réputée pour sa sévérité, au point que même aux innocent.e.s, les avocat.e.s ne conseillent pas forcément de faire appel...le fait que l'université y ait été entièrement déboutée de sa plainte, en est d'autant plus fort de sens car c'est une Cour très peu encline à innocenter. Le fait, jugée coupable d'appels malveillants, de voir les dommages et intérêts passer de 500 euros en première instance, à 1000 euros devant cette Cour, fait partie des choses normales et usuelles en termes de pratiques judiciaires locales.

Mais d'où vient la malveillance, la vraie, au fait ?

Un tour dans le dictionnaire peut être utile pour rappeler le sens des mots:"malveillance, nom féminin
Sens 1 Intention de nuire.
Sens 2 Animosité à l'égard d'autrui"

"La malveillance trouve toujours de mauvais motifs aux bonnes actions."
Thomas Fuller

Regardons maintenant comment ça s'est passé, autour du 10 septembre 2010...à travers cette pièce présentée comme "à charge" par la fac.

Objet : André Tiran et quelques autres, "rencontré.e.s" autour du 10 septembre 2010
Envoyé : Lundi 13 septembre 2010 


Compte rendu de l'entretien du vendredi 10 septembre 2010, 
bâtiment Erato, quais du Rhône

Depuis début août, un courriel-type concernant ma situation -inacceptable d'un point de vue moral- avait été confectionné, puis envoyé à la présidence.
25 personnes, enseignant/e/s-chercheurs/euses (de Lyon 2 et hors Lyon 2), doctorant/e/s, étudiant/e/s, mais aussi professionnel/le/s ayant été ou étant encore mes collègues de travail, ont envoyé ce courriel à Monsieur Tiran, président de l'université Lyon 2, et Monsieur Lussault, président du PRES de Lyon.

Ces courriels ont été nécessaires à Monsieur Tiran pour me proposer un entretien et, tout simplement, s'intéresser à ce qui est couramment dénommé "l'affaire".
En effet, j'avais envoyé un courriel à cette personne, pourvue de hautes responsabilités, dès le 14 juin dernier, et n'ai jamais eu de réponse, ne serait-ce que du balayeur du bâtiment Erato !
Voilà donc comment Monsieur le président considère l'étudiant/e lambda, sans lequel/laquelle pourtant son université n'existerait même pas.

Quelques jours après, courant juin, nous recevions tou/te/s à Lyon 2 un envoi de Monsieur le président concernant les relations entre Lyon 2 et l'institut de sciences politiques, problème gravissime du point de vue du respect des personnes s'il en est, et qui nécessitait de mobiliser tout le landernau via cet envoi de courriel à plus de 20000 personnes (étudiant/e/s + personnel de Lyon 2).

Bref. Recevant en juin ce courriel, qui n'était nullement une réponse à mes problèmes au sein de l'université, j'ai compris :

1)      que le président de Lyon 2 n'était pas un être virtuel, qu'il existait bel et bien puisqu'il était capable, dans certains cas jugés par lui cruciaux, d'agir

2)      que manifestement, l'étudiant/e lambda n'avait pas l'importance des relations avec sciences po, voire était quantité négligeable et, j'ose le mot : méprisable. Même pas comparable à une fiente de pigeon sur le vénérable bâtiment Erato, car la fiente, elle, on la remarque, et le balayeur est sommé de s'en occuper.

A titre subsidiaire, remarquez, chers lecteurs, chères lectrices, que si Monsieur le président avait daigné s'intéresser au -grave- problème humain qui se posait dans l'université dont il a la charge et la responsabilité dès le mois de juin :

1)      Vous n'auriez pas eu à passer votre été à me supplier de vous désinscrire, pour un certain nombre d'entre vous, de la présente mailing list.
2)      J'aurais pu postuler pour les allocations recherche, ainsi que pour l'INED, et peut-être je les aurais eues … à l'heure actuelle, je reviendrais comme tout le monde de tranquilles congés d'été, me préparant à mon entrée en thèse.

Donc vous et moi, pouvons remercier Monsieur le président de Lyon 2 d'avoir, par son inaction, permis que nous connaissions vous et moi cet été si inoubliable.
Merci donc, Monsieur le président de l'université Lyon 2, mille fois merci.

Spéciale dédicace à sciences politiques en passant, d'ailleurs si sciences po voulait bien soutenir ma cause, sûrement que je pourrais cesser d'importuner tout le landernau universitaire et enfin me reposer …

Bref.

Il a fallu à Monsieur le président de l'université Lyon 2  25 courriels dans sa boîte mail pour enfin me proposer un RDV !
Le propos de ces courriels n'était pas de demander la mise au pilori d'un quelconque adversaire, mais

1)      De demander à ce que les textes ministériels (Décret n°2009-460 du 23 avril 2009 - art. 37), qui  n'interdisent pas la direction d'une thèse (y compris nouvelle) par un professeur émérite, soient rappelés à des personnes qui manifestement ne les ont pas lus et connaissent mal la loi française qu'ils/elles sont chargé/e/s d'appliquer.

2)      De pointer l'absurdité de la situation qui m'a été faite concernant les allocations doctorales : du fait d'un bulletin de notes rendu définitif postérieurement à la date limite pour les dossiers de candidature aux allocs doctorales, celui-ci n'a tout simplement pas été examiné, conduisant à mon éviction des auditions pour ces allocs, ceci, comme cela a si brillamment été rappelé (chapeau !) courant juillet par le directeur de l'école doctorale "de façon absolument indépendante de mes résultats". Bref, je suis coupable des carences de l'université concernant la tenue des délais.

3)      De pointer le fait que, au final, cet ensemble d'attitudes (application de "règles" dont certaines fausses ; non réponse, sur le fond, des instances responsables de l'université, etc) tend à m'obliger à un départ de la faculté d'anthropologie de Lyon 2, voire de l'université Lyon 2, alors que je ne suis ni une délinquante, ni une sauvage, mais une personne comme vous qui me lisez, et étais en outre étudiante dans cette faculté depuis 4 ans.
(que les délinquant/e/s et les sauvages m'excusent de mon manichéisme à deux francs, insultant à leur égard : c'est juste pour me faire comprendre de mes interlocuteurs/trices …)

4)      De dénoncer des comportements inadmissibles, tels le courriel envoyé le 22 juillet à environ 80 personnes par le directeur de l'école doctorale, qui montre une volonté inquiétante de disqualification de mes dires, via des "diagnostics" tels : " nous avons affaire à une personne souffrant de graves troubles psychiques.". Le directeur de l'école doctorale n'est pas psychiatre, mais anthropologue de profession, nuance.

5)      En conséquence, point central et nodal, il était demandé à la présidence de s'enquérir de ce qui se passe réellement autour de cette affaire, qui dépasse, manifestement, de loin le tolérable en matière de relations humaines au sein de l'université.


Voilà.
Je pensais que, en 25 exemplaires, Monsieur le président saurait lire ce qu'on lui écrivait. Quelle naïveté.
En vérité, Monsieur le président semble, en la matière, illetré.
Ou un peu sourd, autre hypothèse à examiner ...

Donc tout début septembre, nous prenons RDV, le RDV est fixé pour le 10 septembre. Monsieur le président souhaite voir le directeur de l'école doctorale d'ici là, et me recevoir accompagné de la vice présidente responsable de la recherche.
Sachant que cette dernière m'a déjà vue une fois, et me désigne par le nom "le problème" (à enterrer plutôt qu'à analyser et à résoudre …), j'ai répondu que je viendrai moi aussi accompagnée d'une personne.
La secrétaire, chargée de la prise de RDV, me demande alors de lui donner l'identité de la personne, ce que je fais. Il s'agit d'un doctorant de Lyon 2, syndiqué.

Mais le jeudi 2 septembre, je reçois copie du courriel envoyé par François Laplantine à tout son réseau + à la présente liste, me désignant par le terme "une étudiante" (comme si on ne se connaissait pas …).
François, vous aviez mon adresse mail, vous aviez mon numéro de téléphone (via le secrétariat) si nécessaire.
Alors quoi ? Vous revenez de congés, et c'est ainsi que vous soutenez "une étudiante" ?
Et ensuite, lorsque je parviens - enfin - à vous joindre (par téléphone puisque par mail on dirait que vous ne savez plus m'écrire), vous me dites qu'on peut se rencontrer mais que vous "ne m'avez pas fait de mal".
Vous ne m'avez pas fait de mal, là ?
Quelle honte. Je vous ai connu dans de meilleurs jours, et celui que je vois là ne peut s'appeler Laplantine.
Laplantine était soucieux d'éthique, du respect des personnes, quitte à bousculer un chouilla les règles, mais vous vous souvenez, je suppose ?

Donc la planche du RDV -durement- obtenu avec Monsieur le président étant ainsi opportunément savonnée en dernière minute, nous voici rendu/e/s au vendredi 10 septembre, au pied du bâtiment Erato, devant la sonnette.

Enfin … presque. Puisque le 7 septembre à 16h30, je suis destinataire du message suivant de la part du secrétariat de la présidence :
Je vous confirme votre rendez-vous avec le Président le vendredi 10 septembre à 14h.
Toutefois, je suis chargée de vous rappeler qu'il s'agit d'un entretien
privé entre vous et le Président, et qu'il vous recevra seule."
En retour, comme ce "rappel" n'était pas conforme du tout à ce qui avait été convenu, je demande si "seule", cela signifie sans mon accompagnateur mais avec le président + la vice présidente à la recherche (dont je ne dis pas, mais pense très fort, qu'elle me nomme "le problème" au lieu de me désigner, comme ce serait normal, par mes nom et prénom …), ou bien avec le président "seul" lui aussi.
Je n'ai aucun retour sur ma demande de clarification, et simplement, le 9 septembre au soir, un message est posé sur mon téléphone portable m'indiquant que si je voulais être accompagnée, il fallait que ce soit par un vice-président étudiant. J'écoute le message à 2h du matin, il a été posé à 18h30 … à la fin, il m'est précisé que je peux rappeler le lendemain matin pour en discuter … ben voyons.
Et comme je ne rappelle bien sûr pas, la secrétaire me rappelle en fin de matinée pour me répéter tout cela. Je lui réponds qu'on en discutera plutôt tout à l'heure tous ensemble avec le président, de vive voix …
Donc cette fois, nous y voilà - notez le nombre de lignes qu'il vous a fallu lire avant d'y arriver avec moi … - devant le vénérable bâtiment érato, et sa petite sonnette toute discrète, le 10 septembre 2010 à 14h.
Sur la sonnette, il est marqué "présidence", mais si on sonne à présidence, ça ne répond rien. Le truc c'est de sonner à "secrétariat général", juste au-dessus, et là on a quelqu'un qui ouvre la porte … bref, la présidence, c'est hard, à Lyon 2, d'y accéder.
Ensuite, moi et mon accompagnateur accédons à la porte du secrétariat général, en haut de l'escalier monumental (mêmes sonnettes, même principe).
Puis au couloir où se trouvent les bureaux des membres de l'équipe présidentielle (les fauteuils sont moins moelleux que ceux dans un couloir précédemment décrit, la vice présidente responsable de la recherche m'en est témoin).
Lorsque Monsieur le président vient nous voir, il s'adresse de suite à l'interlocuteur dont il ne veut pas : mon accompagnateur.
Ceci pour lui expliquer que, pour qu'il puisse m'accompagner, il devrait avoir une responsabilité syndicale, comme élu étudiant à un conseil, etc.

Je tente d'entrer dans la conversation en faisant remarquer : "il a été élu au CEVU, il est doctorant de Lyon 2, il est syndiqué".

Monsieur le président, qui n'a serré la main à aucun de nous deux, fait alors un geste de sa main, qui est placée comme un barrage ou un couvercle entre moi et lui, et appuie ses paroles qui interrompent les miennes : "mademoiselle, c'est moi qui fais les règles".

Je ne parviens pas à en placer une, ce qui, pour les gens qui me connaissent, est exceptionnel. Ceci pour la simple raison qu'à chaque phrase que je commence, je rencontre la main de mon "interlocuteur", qui refait barrage, tout en ponctuant de "mademoiselle, c'est moi qui fais les règles", cependant qu'il continue de s'adresser exclusivement à mon accompagnateur dont il dit ne pas vouloir …

Au final, comme nous insistons, il accepte qu'il soit présent, "en tant qu'observateur muet".
J'accepte la proposition. Nous entrons.

Là, autour d'une grande table ovale, en face de moi et de mon accompagnateur, se trouvent alors : Monsieur le président, Madame la vice-présidente responsible de la recherche, et … une troisième personne, non annoncée au programme. Le président prend l'immense peine de nous le présenter : il s'agit du responsible des services juridiques.

Sûrement l'interlocuteur le plus adapté pour résoudre le problème - humain, éthique et non juridique - posé depuis le mois de juin.

Sans me laisser le temps d'en placer une, champion du lave plus vite et plus propre que moi tu meurs (il faut bien lui reconnaître ça), Monsieur le président enchaîne sur le thème :

"l'objectif de cet entretien est de rappeler les règles"

puis il passe au rappel des règles, en l'occurrence :

1) Une candidature aux allocs doctorales nécessite l'existence d'un directeur de thèse pressenti, or vous n'en aviez pas.
2) Etc.

Je tente de tendre le courriel du 14 juin et la réponse faite par le directeur de l'école doctorale, qui montre que si j'avais alors un directeur pressenti, il était de toute façon invalidé par le directeur de l'école doctorale (avant de s'auto-invalider, honteusement, par son courriel du 2 septembre dernier).
Monsieur le président, d'un geste qui restera gravé dans l'histoire via le présent compte-rendu, refuse de le regarder. Je le tends alors à sa voisine, la vice-présidente responsable de la recherche, qui dans un élan de conformisme bien pensé, fait le même geste, et même le répète.

Monsieur le président est en train de réciter que je reste "libre de chercher un directeur de thèse France entière", que si j'estime qu'il y a eu vice de procédure, je peux porter plainte au tribunal administratif, mais que les jurys sont souverains c'est une constante du Conseil d'Etat.

Durant tout ce temps, il ne me regarde pas une fois en face, ce que je finis par me permettre de lui faire remarquer : "monsieur le président, quand on s'adresse à un interlocuteur, la moindre des politesses, c'est de le regarder, de temps en temps".
Monsieur le président continue sa litanie de règles … regardant et s'adressant en fait à mon accompagnateur, tenu de toute façon au silence puisqu'il a été admis ici "en tant qu'observateur muet" !

Alors de mon côté, je regarde la vice-présidente de la recherche, qui se met à regarder ailleurs, et je l'interpelle : "Madame la vice-présidente, vous n'avez pas honte ?".

"Ce n'est pas le sujet, mademoiselle"
"C'est précisément le coeur du sujet, madame".

Monsieur le président commençant à clore son speech en disant "les règles ayant été rappelées, l'entretien est terminé", je lui rétorque : "vous osez appeler ça un ENTRETIEN ?". Comme Monsieur le président a l'air d'avoir des difficultés auditives, je répète : "vous osez appeler ça un ENTRETIEN ?".

Monsieur le président, robotique, fait la gestuelle de celui qui clot un entretien et ouvre la porte de sortie, avec le commentaire ad hoc : "Mademoiselle, l'entretien est terminé, je vais vous demander de sortir".

Cependant que je range mes affaires dans mon sac, je réitère : "vous osez appeler ça un ENTRETIEN, monsieur le président ? Vous n'avez pas honte, monsieur le président ?".

Le robot a l'air d'être quelque peu grippé, vous savez, comme ces mécanismes déréglés et qui répètent du coup toujours le même geste.

Bon, eh bien le robot refait, plusieurs fois à l'identique, le geste d'ouverture de la main, presque le geste auguste du semeur, assorti du commentaire verbal : ""Mademoiselle, l'entretien est terminé, je vais vous demander de sortir".
Terminant de ranger mes affaires, je répète obstinément : "vous osez appeler ça un ENTRETIEN, monsieur le président ? Vous n'avez pas honte, monsieur le président ?".

Puis je sors, avec la personne qui m'accompagnait, cependant que Monsieur le président prétend ainsi avoir répondu aux demandes exprimées dans les 25 courriels qu'il a reçus durant l'été dans sa boîte mail …

C'est pourquoi, Monsieur le président, j'attends à ce jour l'entretien demandé via ces courriels, et des solutions réelles et justes aux problèmes qu'ils évoquent et posent sur la table.

J'estime votre réception indigne d'une présidence soucieuse du respect des personnes et de l'éthique au sein de l'université.

En attendant qu'il soit répondu à mes légitimes attentes, je suis au regret de vous annoncer, chers lecteurs, chères lectrices, que ce que j'ai appelé "la halte lyonnaise" est, par suite de l'incurie présidentielle, prolongée pour une durée indéterminée.

A bon entendeur, salut.


Sophie Perrin, plus connue sous le nom de "le problème", qui ne se laissera pas enterrer comme ça, c'est moi qui vous le dit.

PS pour François Laplantine : faisant suite à notre discussion téléphonique, je vous confirme que vous pourrez me rencontrer quand vous vous appelerez de nouveau Laplantine.

Ultime remarque : malgré le geste auguste du semeur, Monsieur le président n'a ni serré la main de ses interlocuteurs/trices, ni prononcé le mot "au revoir", toutes civilités qui clôturent normalement un entretien digne de ce nom avec des êtres humains commes vous et moi.

3 commentaires:

  1. quelle horreur... c'est véritablement répugnant. Tu es restée très digne et respectueuse, étant donné les circonstances. Et pourtant, venant de l'université paris 7 diderot (psychologie clinique) j'en ai vu et entendu, des choses horribles et répugnantes

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  2. Belle histoire poétique, quelques ressemblances à la Baudelaire ;-)
    Belle démonstration que la violence appelle à la violence, merci pour la justification de Gandhi ;-)
    Ignorant, le point de vue du président, ceci semble aller dans un seul sens et fait place à l'imaginaire qui est plus important que la connaissance ;-)

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  3. Poétique...je ne sais pas.
    A moins qu'ici
    Poétique
    Ne rime avec
    Pathétique... ?

    Gandhi cela fait allusion à des échanges en privé que les lecteurs.trices d'ici ne connaissent pas, suite à la journée du 21 novembre 2013 à Lyon 2 (où j'ai refusé de venir).
    Mon interlocutrice m'expliquait que la violence appelle la violence.
    Je lui ait répondu que la non violence vue par Gandhi (et telle que je la défends moi aussi), était plus complexe qu'un "simple" refus de la violence. Je lui ai également répondu que la non violence pouvait générer, en retour, la violence tout autant que l'aurait fait la violence... : exemple l'action non violente du CREA'tif, et la réaction d'extrême violence de l'université.
    On est responsable de ses choix, mais non des choix des autres en réponse aux siens.

    Le passage complet de Gandhi, c'est :

    "Je n'hésite pas à dire que là où le choix existe seulement entre la lâcheté et la violence, il faut se décider pour la solution violente. Ainsi, mon fils aîné m'a demandé ce qu'il aurait dû faire s'il avait été témoin de l'attentat qu'il faillit me coûter la vie en 1908 : fallait-il s'enfuir et me laisser assassiner ou recourir à la force physique pour me venir en aide. Je luis répondis qu'il eut été de son devoir de me défendre, au besoin pas la violence. Cette explication n'est pas sans rapport avec ma participation à la Guerre des Boers puis à ce qu'on a appelé la révolte des Zoulous et enfin à la première guerre mondiale. C'est pour la même raison que je recommande l'entraînement militaire à ceux qui ne croient qu'à la violence. J'aimerais mieux que l'Inde défendit son honneur pas la force des armes plutôt que de la voir assister lâchement et sans se défendre à sa propre défaite.

    Mais je n'en crois pas moins que la non-violence est infiniment supérieure à la violence et que la clémence est autrement plus noble que le châtiment. Le pardon est la parure du guerrier. Mais l'absence de violence ne signifie clémence que s'il y a possibilité de punir. Elle se trouve au contraire dénuée de toute signification dès lors qu'on n'a aucun moyen pour riposter. L'idée ne nous viendrait pas que la souris est clémente parce qu'elle se laisse dévorer par le chat".

    Tous les Hommes sont Frères, Gallimard, p. 182-183.

    Et je crois que le 21 novembre, le choix n'était pas entre la violence et la lâcheté, mais d'ouvrir sa porte ou de la barricader, notamment...

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