Vidéos, articles de presse, jugements des
tribunaux relaxant des personnes mises en cause injustement et divers
autres documents en attestent : ni la destruction de locaux associatifs
et syndicaux, ni la destruction du matériel d’autrui, ni le fichage
illégal, ni la prise d’arrêtés visant à proscrire l’entrée du campus à
une étudiante sans respecter le principe du contradictoire, ni l’emploi
brutal de la force par des agents de sécurité privés lourdement armés,
ni le signalement aux services de police sur la base de faits imputés
calomnieusement à telle ou tel militant-e connu-e n’ont par le passé
fait reculer les présidences successives. Ces faits répétés, qui
témoignent du climat très particulier de l’Université Lyon 2, ne doivent
pas être passées sous silence. Nous sommes prêts à en constituer
l’historique, documents à l’appui. Car ce climat, cet historique, éclairent d’une lumière toute différente les allégations de la Présidence en matière de répression.
Il est primordial que ces pièces soient
consultées par toute autorité, qu’elle soit judiciaire ou administrative
qui aurait à traiter de « plaintes » émanant de cette Université, ainsi
que par tout journaliste qui aurait à en relater les suites : Leur
dévoilement, ne laissant aucune place pour le doute, a en effet conduit à
la crise chacune des présidences successives. L’ancienne se voyant
toujours évincé par une nouvelle, a promis la main sur le cœur d’être à
l’écoute du mouvement social et d’abandonner les pratiques illégales –
pour renouer quelques mois plus tard avec celles-ci.
Il
y a visiblement, de ce point de vue, un problème structurel au sein de
cette Université – allant bien au-delà de la personnalité changeante du
président du moment. Nous apprenons maintenant que trois
militant-e-s syndicalistes sont à nouveau mis en cause pour une action
collective visant à dénoncer l’application de la réforme Fioraso,
s’étant déroulé le 21 novembre 2013. Ces dernier-e-s sont accusées des
habituels faits de « violence » qu’on reproche usuellement aux
syndicalistes investis, auxquels s’ajoutent parfois l’incrimination pour
« rébellion » dont les études statistiques et de nombreuses enquêtes
journalistiques montrent qu’elle est devenue récurrente chez certains
agents de police sur la base de motivations très discutables, et, bien
souvent, arbitraire.
Nous souhaitons indiquer par cette
tribune ouverte que nous nous tenons à disposition pour apporter les
précisions utiles sur chacune des affaires mentionnées ci-dessus, au
cours desquelles les représentants de l’institution se sont non
seulement départis en toute occasion de la probité normalement attachée à
leur fonction, mais encore ont contrevenu à de nombreuses reprises à la
loi. Nous pensons quoi qu’il en soit utile à l’autorité judiciaire de
connaître ces éléments, de sorte à ce qu’elle traite des plaintes
formulées par l’Université Lyon 2 à l’égard d’étudiant-e-s avec toute la
circonspection nécessaire s’agissant d’une situation institutionnelle
de récidive dans le mensonge, la violence et la répression des libertés
syndicales.
Signataires :
Alexandre Maupin militant FSE, ancien élu
au conseil de faculté de droit et science politique, poursuivi en 2009
par l’université à l’occasion de la mobilisation étudiante contre la
LRU. Relaxé. Syndicaliste CGT.
Tayeb Tounsi : militant FSE, poursuivi
par l’université en 2009 à l’occasion de la mobilisation étudiante
contre la LRU. Relaxé. Syndicaliste CGT.
Florent Pénicaut : militant FSE, ancien
porte-parole à l’international pour la Fédération, ancien élu suppléant
au Conseil d’Administration de l’Université, convoqué au commissariat en
2013 sur la base d’un dossier fournie par les services juridiques de
l’université. Jamais poursuivi.
Rémi Pages : militant et ancien président
de la FSE, ancien élu au Conseil d’Administration de Lyon 2, convoqué
au commissariat en 2010 sur plainte du Directeur Général des Services de
l’Université et témoignages des agents de sécurité incendie pour avoir
« fumé dans l’enceinte de l’université ». Interrogé pour ses activités
syndicales. Non fumeur. Classé sans suite.
Samy Dichy : ancien élu FSE au Conseil
d’Administration de Lyon 2, convoqué en 2007 devant le Conseil de
Discipline en raison de ses activités syndicales. « Avertissement ».
Florian Marcellin : militant FSE, inculpé en 2007 à l’occasion de la première mobilisation étudiante contre la LRU. Relaxé.
Sophie Perrin : salariée en reprise d'études, élue en conseil d'UFR sociologie-anthropologie sur liste UNEF (pour la tendance TUUD) de 2008 à 2010, interdite d'accès aux campus de Lyon 2 par arrêté présidentiel du 29 novembre 2010 au 7 mai 2013, poursuivie par l'université Lyon 2 de décembre 2010 à octobre 2013, pour avoir voulu défendre le droit d'accès au doctorat atteint pour tou.te.s à travers son exemple. Résultat : Lyon 2 totalement déboutée en appel, mais condamnation à verser 1000 euros de dommages et intérêts à Marie-Carmen Garcia, sociologue "féministe", pour "appels téléphoniques malveillants" (un unique appel pour lui demander si elle trouvait normal que les vigiles profèrent des menaces de violences physiques à l'encontre de Sophie en cas de nouvelle venue sur les campus...).
Syndicaliste CGT depuis fin 2000. Militante libertaire depuis 1991.
Lettre ouverte
tirée du site de Solidaires étudiants (ex-FSE), avec la dernière signature en moins (ajoutée ce jour).
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