Le 4 octobre 2017 :
tou.te.s à l’audience en soutien à Sophie !
TGI, 67 Rue Servient,
Lyon 3e, 8e chambre correctionnelle, à partir de 14h
Sophie Perrin, salariée, militante syndicaliste à la CGT
depuis 2001, libertaire, féministe, a repris des études à l’université Lyon 2
et soutenu un mémoire de master recherche anthropologie intitulé
« l’inceste : consistance du silence » (noté 18/20 et lauréat du
prix scientifique de la CNAF) en 2010.
Depuis, pour avoir voulu y défendre, en
vain, sa possibilité d’accéder au doctorat, elle est l’objet d’un véritable
harcèlement judiciaire de la part de certains des membres (ou ex-membres) de
cette université.
Il s’agit ici de la troisième
procédure pénale intentée contre Sophie à l’initiative de ces personnes depuis
2011.
Sommaire :
1)
Qui sont les plaignant.e.s ?
2)
C’est quoi cette plainte ?
3)
C’est
quoi ce verdict ?
1) Qui sont les plaignant.e.s ?
MARIE-CARMEN
GARCIA, professeure en sociologie, « féministe », qui a notamment déclaré dans ses
PV de police comme élément à charge à propos de Sophie que « Je vous informe
qu’elle est très impliquée dans le mouvement syndicaliste et anarchiste. »,
et donc que « Elle adore contrer les règles. Par
exemple, elle est exclue des locaux et du coup elle ne fait que venir à
l’université d’où elle se fait raccompagner par les agents de sécurité se
faisant passer pour une pauvre étudiante que l’on empêche de poursuivre ses
études. »
André Tiran, professeur en économie, qui est l’auteur de
l’interdiction, prise fin 2010, depuis reconnue comme abusive et annulée
par la justice administrative, de tout accès aux locaux de l’université Lyon
2 durant plus de 2 ans subie par Sophie alors qu’il en était président.
Lionel Obadia, professeur en anthropologie, qui a interdit
abusivement à Sophie de concourir pour l’embauche en contrat doctoral
ministériel alors qu’il était directeur de l’école doctorale, en abusant de la
confiance que lui faisaient ses pairs.
Gilles Maletras, le juriste de l’université en charge de la
confection concrète du dossier falsificateur monté pour la traîner en justice.
L’université Lyon 2 est non plaignante ici,
ce qui évite d’avoir à faire accepter cette plainte par son conseil
d’administration, instance toujours plus collégiale que son service
juridique…Elle n’est « que » sponsor financier des plaignant.e.s.
2) C’est quoi cette plainte ?
C’est une plainte de septembre 2015, pour
« mails (soit-disant) malveillants », pour laquelle Sophie avait été
auditionnée par la police début janvier 2016. Après une discussion téléphonique
d’une demi-heure, pas moins, avec le Parquet, la policière revenait avec la
décision suivante : cette plainte serait jointe à celle faite en Chambre
de la presse et prévue pour audience prochaine, étant donné qu’il s’agissait en
partie des mêmes mails, ce qu’avait omis de préciser l’université.
Mais à l’audience, dix jours plus tard environ, le
Procureur avait eu le temps de lire les pièces annexées par Sophie à son
PV : gêné, il propose « non mais en fait…heu…on peut retirer ce
dossier hein ».
C’est pourtant le Procureur lui-même qui est
l’auteur de la citation directe qui, sur la base de ce même dossier, convoque
Sophie en audience correctionnelle pour le 4 octobre prochain. Pourquoi ce
revirement ?
Rien de nouveau au dossier, sauf…la décision de la 4e
Cour d’appel correctionnelle du 22 juin dernier, qui a du être utilisée par les
plaignants et leur Conseil pour retourner le Parquet.
Sophie avait fait appel de l’ensemble du verdict de
première instance. L’université avait sollicité, en vain, le procureur pour
qu’il fasse appel, à l’issue de ce verdict de première instance. Et avait fait
appel de ce qu’elle pouvait : les « dispositions civiles », à
savoir les dommages et intérêts, malingres, obtenus en première instance.
3) C’est quoi ce verdict ? Autopsie d’une
« sévérité » légendaire.
En
matière pénale, peut-on vraiment faire appel à Lyon ? La jurisprudence de la
quatrième chambre de la Cour d’appel de Lyon, célèbre pour sa sévérité, s’est
adoucie ces dernières années. Pourtant les avocats continuent de déconseiller à
leurs clients d’aller en appel. Ils ont bien raison : comme le montrent
six mois d’arrêts rendus par la « Quatrième » et analysés par
Rue89Lyon, le taux d’aggravation de la peine rendue en première instance est
énorme. Et les chances du condamné d’obtenir gain de cause, bien faibles.
Les dommages et intérêts de
chacun des plaignants passent de 1 euro, voire 0 euros, sur les 2000 qu’ils
demandaient chacun, à 500 euros chacun, « toutes sources de préjudices
confondues ».
Pour les juristes :
bien que le Parquet n’ait pas fait appel, la 4e Cour correctionnelle
d’appel remet en cause le verdict pénal, puisqu’elle écrit que Sophie a tenu
des propos diffamatoires, et tient un raisonnement de droit pénal pour
l’affirmer ( !). En revanche, aucun raisonnement de type civil n’est
présent dans le jugement : la faute civile n’est pas montrée par un
raisonnement juridique tenu selon les critères du droit civil, aucun raisonnement
ne montre non plus comment cette supposée faute civile était bien la cause d’un
préjudice civil pour les plaignant.e.s.
Prenons l’exemple, bien
représentatif, d’André Tiran, qui avait 0 euros de dommages et intérêts en
première instance, et sur lequel Sophie avait relaxe complète.
Déjà en première instance,
malgré cette relaxe complète, étrangement, Sophie était condamnée à…payer 500
euros des frais d’avocat de ce Monsieur, ce qui est impossible en droit.
En appel, on ne fait plus
d’erreurs : on assume.
Monsieur Tiran n’a été
l’objet d’aucun « gros mot » de la part de la prévenue. En revanche,
elle l’a accusé d’avoir :
-
tenté
de faire inculper pour avoir fumé dans les locaux un étudiant syndicaliste non
fumeur fin 2010,
-
détourné
de l’argent alors qu’il était président de l’université Lyon 2,
Dit l’accusateur.
Sur le premier point, était
présent au dossier le témoignage de l’étudiant, devenu depuis journaliste
parisien :
« Fin 2010, après le mouvement social sur la réforme
des retraites qui avait mobilisé les étudiants et le personnel de l’université
Lumière Lyon 2, j’ai reçu une convocation d’un commissariat de Lyon. Un
policier m’y informe qu’une plainte à mon encontre a été déposée par
l’université, m’accusant de fumer à l’intérieur des locaux de l’université et
que j’avais été vu fumer par le personnel de sécurité incendie.
Après avoir informé le
policier que j’étais non fumeur et que c’était impossible et que donc je
contestais ces accusations, le policier a mis un terme à l’audition. Je n’ai
ensuite plus jamais entendu parler de cette plainte et de ces accusations à mon
encontre.
Après l’audition j’ai
informé le syndicat étudiant FSE (Fédération Syndicale Etudiante). »
Sur le second point, il suffisait de lire
correctement le mail pour comprendre que Sophie citait pêle-mêle toutes les
actions indignes des présidents successifs de l’université Lyon 2 depuis Claude
Journès :
« A Lyon 2, c’est normal de pourrir les
syndicalistes étudiants, c’est normal, quand on est président, de pratiquer
détournements de sous et autoritarisme, de faire re-voter le passage aux RCE
quand le premier vote sur ce sujet a été dans le « mauvais » sens et
d’accueillir les étudiants venus envahir le CA par des vigiles qui font usage
de lacrymo en espace clos dans une enceinte universitaire – ça s’appelle la
démocratie et l’apprentissage des valeurs civiques par l’exemple, si si. A
Lyon 2, c’est aussi normal, en tout cas l’impunité est garantie, de saccager
les locaux syndicaux (essentiellement FSE, quel hasard) et associatifs (…). »
Claude Journès, président de l'université, et son adjoint, Alexis Schwetzoff, veulent "ranger l'université" en 2007, lors du mouvement contre la réforme Pécresse. Pour ce faire, ils viennent ici de vider totalement les locaux syndicaux du campus de Bron (fait découvert par les étudiant.e.s à 1min52 de la vidéo).
Si cela n’y suffisait pas, il suffisait de lire le
mail suivant (lui aussi cité à charge), qui expliquait, concernant les
détournements financiers : « j’écris cela en 2014, je ne l’aurais pas
écrit en 2010 ».
Il n’a cependant, malgré ces aveux, été quant à lui
l’objet d’aucune procédure pour ce détournement de plus de 26 000 euros
d’argent public.
Le verdict de la cour d’appel est donc, en ayant eu
bonne connaissance de ces pièces :
« Il résulte à nouveau
suffisamment du dossier et des débats que les courriels adressés [aux
plaignants] contiennent en eux-mêmes des propos portant atteinte à l’honneur et
à la considération des personnes visées [c’est à dire leur font diffamation],
soit :
-
Pour André Tiran, l’allégation selon laquelle il est à l’origine de
« détournements de sous » (donc de poursuite pénale potentielles et
de condamnation de ce chef) ou bien selon laquelle il fait « inculper pour
fumette dans les couloirs de Bron un étudiant non fumeur » (donc
poursuivre l’intéressé de façon injuste ou factice »
Et donc que Sophie doit verser, non zéro, mais 500
euros de dommages et intérêts à André Tiran « toutes causes de préjudices
réunis ».
Est-ce encore de la « sévérité »
excessive, ou bien sommes-nous ici passés à autre chose ?
C’est en s’appuyant sur ce verdict, qui fera foi
auprès des autres magistrat.e.s, que les plaignant.e.s reviennent à la charge
et convainquent le Parquet de produire une convocation par citation directe de
Sophie sur le dossier classé, pour le 4 octobre prochain
A ce jour, depuis 2012, avec un salaire d’agent de
catégorie B de la fonction publique, Sophie a eu à financer un total de
15 000 euros de frais d’avocat, amendes, dommages et intérêts et frais de
justice.
La collecte de solidarité, sur la même période, a
rapporté 2 200 euros.
En outre, il faut noter qu’après avoir soigneusement
occulté la situation professionnelle de Sophie dans leurs premières procédures
pour mieux pouvoir rendre crédible à son propos leur portrait de
« folle-marginale-délirante-véhémente-violente », les plaignants
insistent désormais, dans leurs écrits en justice, sur sa situation
professionnelle de fonctionnaire. Situation professionnelle qui détonne avec ce
portrait, désormais gravé dans le marbre par les premières erreurs judiciaires
obtenues la concernant. En somme, il est choquant que Sophie puisse encore
continuer à être fonctionnaire, soufflent les plaignant.e.s au tribunal.
--> Soyons tou.te.s
présent.e.s en soutien le 4 octobre à partir de 14h, 8e Chambre
correctionnelle, 67 Rue Servient, Lyon 3e
--> Soutien financier pour
aider Sophie à payer ses frais d’avocat : chèques à l’ordre de la CGT
éduc’action, Bourse du Travail, 69422 Cedex 03, mention : solidarité Sophie
Perrin, ou encore par virement sur le compte de la CGT éduc'action du Rhône :
n°10278 07390 00019010840 74 avec mention en objet « solidarité Sophie Perrin.
».
--> Préparons ensemble
l’action pour que Lyon 2 cesse de soutenir le harcèlement judiciaire à
l’encontre de Sophie : réunion le 4 octobre après l’audience.
Le comité de soutien :
Fred, militant à la
CGT éduc’action, membre du collectif "troubles fête, malgré nous" de
lutte contre les violences sexuelles incestueuses ; Françoise,
anarchiste, ex-membre de la Fédération Anarchiste, enseignante en mathématiques
certifiée bi-admissible à l’agrégation (en retraite), bénévole associative
"chiens visiteurs", membre de l’AIVI (Association Internationale des
Victimes de l’Inceste) ; Sam, militant à la CGT éduc’action ; Anita,
syndicaliste CGT, membre du collectif "troubles fête, malgré nous" de
lutte contre les violences sexuelles incestueuses ; Dominique,
ancienne militante à Solidaire inspection du travail, militante CGT inspection
du travail, retraitée, membre du collectif "troubles fête, malgré
nous" de lutte contre les violences sexuelles incestueuses ; Samy,
ex-étudiant syndicaliste FSE à Lyon 2 ; Sacha, rédacteur
et dessinateur pour le journal satirique foutou’art
Premières organisations et collectifs
signataires : CGT Sanofi Pasteur Neuville, Groupe Graines d’Anar
de la Fédération Anarchiste, Organisation Communiste Futur Rouge
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