En 2012, Sophie Perrin,
salariée en reprise d’études à Lyon 2 depuis 2006, a été condamnée à deux
mois de prison en sursis mise à l’épreuve durant 18 mois, avec obligation de
soins psychiatriques, l’expert ayant diagnostiqué un « délire de
persécution » dont « la dimension revendicative et de combat est
évidente » (sic).
Interdite, par ailleurs, de
tout accès aux campus de Lyon 2 depuis fin novembre 2010 par arrêtés du
président de cette université, c’est après deux ans et demi de cette
exclusion physique que Sophie peut de nouveau y venir.
Ce, car ces arrêtés ont été annulés en appel par le
tribunal administratif, le 7 mai 2013, en reconnaissance de l’illégalité
caractérisée de leur mise en œuvre (non respect du contradictoire).
Cette situation infligée à Sophie Perrin constitue un
précédent au sein du monde universitaire lyonnais.
Pourquoi ?
Rappel des faits.
En juin 2010, Sophie, salariée en reprise d’études, et par ailleurs élue
syndicale en Conseil de faculté à la date de son éviction, soutient son mémoire de
recherche en anthropologie noté 18/20 et qui sera de surcroît primé par la
CNAF : elle obtient son master 2 (DEA) d’anthropologie, mention très bien.
Contre toute attente, elle est évincée de l'accès en thèse dans sa faculté.
C’est la protestation de Sophie contre
cette injustice, par voie de mails et d'affiches citant des extraits de
ses travaux en les reliant à l'actualité, que la direction de l'université
d’alors va tenter de faire taire. D'abord par une censure (illégale) de ces
mails. En la décrivant constamment comme « folle »
« violente » « menaçante » « harcelante ». En la
poussant à bout. Puis par un arrêté d'interdiction d'accès à l'université. Par
une suggestion au maire de Lyon d’utiliser ses prérogatives d'hospitalisation
psychiatrique d'office. Et enfin, par la constitution d'un volumineux dossier
pénal pour « harcèlement moral » envers l’université Lyon 2 et ses
membres. Tout cela pour renverser les responsabilités, tenter de la
décrédibiliser, la faire taire.
De ce volumineux dossier, restent finalement 4 sms et un appel téléphonique
adressés à son ex-codirectrice de mémoire de master 2, que Sophie a confirmé
avoir effectués. Et présentés par l’université comme preuve indubitable de sa «
volonté de nuire ».
De manière structurelle, c’est l’absence de recours,
de réels contre-pouvoirs institutionnels au sein de l’Université d’aujourd’hui,
qui conduisent à cette normalisation des abus de pouvoir. Il suffit en fait de
la décision unilatérale d’un.e responsable, pour qu’un.e étudiant.e lambda soit
mis.e à l’index. Et considéré.e, s’il.elle conteste cette décision arbitraire,
comme le.la réel fauteur de trouble.
Sophie est fonctionnaire et risque donc la révocation en cas de condamnation pénale définitive. Ce,
pour avoir voulu défendre son droit à continuer son travail de recherche sur un
thème peu étudié en sciences sociales : son projet de thèse s’intitulait
« l’inceste, entre impunité et luttes pour la reconnaissance ».
Rassemblement
en soutien, jeudi 12 septembre,
12h45 – 16h au Palais des 24 colonnes (St Jean) !
Signataires : CGT éduc’action
Rhône, OC-FR, LDH Rhône, CE Lyon, SUD éducation Rhône, CGA groupe de Lyon, SUD
travail UT 69, CGT Vinatier, Ni putes ni soumises
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