En juin 2010,
Sophie, salariée en reprise d’études depuis 2006 à Lyon 2, et par ailleurs
élue syndicale en Conseil de faculté à la date de son éviction, soutient son
mémoire de recherche en anthropologie noté 18/20 et qui sera de surcroît primé
par la CNAF : elle obtient son master 2 (DEA) d’anthropologie, mention
très bien. Contre toute attente, elle est évincée de l'accès en thèse dans
sa faculté.
C’est la
protestation de Sophie contre cette injustice, par voie de mails et d'affiches
citant des extraits de ses travaux en les reliant à l'actualité, que la
direction de l'université d’alors va tenter de faire taire.
D'abord par
une censure (illégale) de ces mails. En la décrivant constamment comme
« folle » « violente » « menaçante »
« harcelante ». En la poussant à bout.
Puis par un
arrêté d'interdiction d'accès à l'université. Par une suggestion au maire de
Lyon d’utiliser ses prérogatives d'hospitalisation psychiatrique d'office.
Et enfin, par
la constitution d'un volumineux dossier pénal pour « harcèlement
moral » envers l’université Lyon 2 et ses membres. Tout cela pour
renverser les responsabilités, tenter de la décrédibiliser, la faire taire.
De manière
structurelle, c’est l’absence de recours, de réels contre-pouvoirs
institutionnels au sein de l’Université d’aujourd’hui, qui conduisent à cette
normalisation des abus de pouvoir. Il suffit en fait de la décision
unilatérale d’un.e responsable, pour qu’un.e étudiant.e lambda soit mis.e à
l’index. Et considéré.e, s’il.elle conteste cette décision arbitraire, comme
le.la réel fauteur de trouble.
En 2012, en
première instance pénale, Sophie a été condamnée à deux mois de
prison en sursis mise à l’épreuve durant 18 mois, avec obligation de soins
psychiatriques, l’expert ayant diagnostiqué un « délire de
persécution » dont « la dimension revendicative et de combat est
évidente » (sic).
Le tribunal
administratif déclarait quant à lui son interdiction de tout accès aux
campus de Lyon 2, par arrêtés du président de Lyon 2, depuis fin novembre 2010,
tout à fait légale et légitime.
Ces arrêtés ont finalement été annulés
en appel par la Cour d’Appel Administrative, le 7 mai 2013, en
reconnaissance de l’illégalité caractérisée de leur mise en œuvre (non respect
du contradictoire). Sophie a donc été interdite de tout accès à Lyon 2 de fin
2010 à cette date, soit durant plus de 2 ans !!
Cette
situation infligée à Sophie Perrin constitue un précédent au sein du monde
universitaire lyonnais.
Sophie est
fonctionnaire et risque donc la
révocation en cas de condamnation pénale définitive. Ce, pour avoir voulu défendre son droit à continuer son
travail de recherche sur un thème peu étudié en sciences sociales : son
projet de thèse s’intitulait « l’inceste, entre impunité et luttes pour la
reconnaissance ».
L’audience pénale d’appel a eu lieu le 12 septembre dernier.
Venez nombreux.euses en soutien, vendredi 25 octobre à
13H30, au rendu du verdict, au Palais des 24
colonnes (St Jean) !
Signataires :
CGT éduc’action Rhône, OC-FR, LDH Rhône, SUD éducation Rhône, CGA groupe de
Lyon, SUD travail UT 69, CGT Vinatier, Ni putes ni soumises
De tout coeur avec toi.
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