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vendredi 29 novembre 2013
Droit de réponse du syndicat FSE Lyon, et alentours, suite au CA de Lyon 2 du 22 novembre 2013
Voici tout d'abord la communication de la présidence :
Le CREA'tif, bien conscient des enjeux de cette communication(1), et habitué depuis 3 ans déjà à la répression et aux mensonges présidentiels et mandarinaux de la part de Lyon 2, et nonobstant en l'occasion l'attitude plus que légère de ce syndicat (FSE) depuis 2010 dans l'affaire Sophie Perrin/Lyon 2(2), ouvre sa tribune au syndicat FSE en réponse.
Le CREA'tif, s'il n'a rien contre la police en tant que profession (eh oui), vomit et exècre les violences policières telles celles décrites ci-dessous. Il rappelle aux policier.e.s concerné.e.s que l'autorité de leur profession siège dans le képi, pas dans la matraque. L'usage abusif de cette dernière, même accompagnée d'un commissaire muni d'une bande tricolore, n'apprendra pas "les valeurs de la République aux jeunes racailles inciviles de Lyon 2".
Seul le respect, qui n'enlèvera pourtant rien au souvenir des coups injustement reçus et autres brimades associées, pourrait mettre la police sur la voie du dialogue avec, non des racailles inciviles, mais des étudiant.e.s militant.e.s, dont personnellement je désapprouve qu'ils.elles aient forcé une porte (et je le dis), mais dont je participe, aussi, à défendre le droit au respect par toutes les autorités de cette ville.
Affichette scotchée, parmi d'autres affichettes sur l'histoire des luttes étudiantes des années 2000 et leur répression, par Sophie Perrin à Lyon 2 Bron le 10 juin 2011 : son inculpation par le Parquet de Lyon pour, notamment, "intrusions dans les campus de Lyon 2" date du lendemain, le 11 juin 2011...
Si les autorités locales veulent que leurs instances soient respectées, qu'elles commencent par se comporter de manière respectable !
Un envahissement de CA, lorsqu'il n'y a pas de porte à forcer (c'est à dire pas de vigiles devant), cela peut se passer sans violence : c'est un acte qui fait partie du répertoire militant étudiant classique, la preuve, même la personne rédigeant les présentes lignes, l'a fait à Lyon 1 il y a quelques années !
îles Shetland
Note : toutes les images dans le texte ci-dessous sont ajoutées par les soins du CREA'tif
(1) Lorsque le président affirme qu'il y a eu "des coups portés, je ne vous dis pas où, je ne vous dis pas comment, mais j'ai des agents sérieusement blessés", il faut confronter cela à la version d'étudiant.e.s qui expliquent que "le" vigile "grièvement blessé" au genou durant le forçage de l'entrée du Congrès, était encore en poste plus d'une heure après, face à eux (!). Ces mêmes étudiant.e.s assument leurs actes ("on a forcé le passage", "la porte du bâtiment on a du l'ouvrir nous-même"...), ne cherchent pas à les dissimuler. Dès lors, que penser du grave blessé ? Utilisé par la présidence, mais jusqu'à la corde puisque "elle" le laisse en poste pour ensuite le présenter comme "grièvement blessé" et hospitalisé ? Ou bien blessé au genou, simplement, mais pas au point où ça a été dit dans les média...ce qui voudrait dire que la communication présidentielle sur les vigiles blessés et les dégâts matériels, est en fait du même type que celle de son prédécesseur en 2010 : salissante pour les étudiant.e.s mobilisé.e.s ? Ce que ni le président, ni TLM, ne disent, et qui est tout aussi choquant, c'est que par exemple, un des inculpés a manifestement été blessé par morsure par un vigile...ce qui est le plus inquiétant, à mon sens, dans cette journée, c'est qu'aucun des camps n'ait eu, devant un tel niveau de violence nécessaire pour "tenir sa position", la décence de reculer. Ce qui est le plus inquiétant, à mon sens, c'est cette banalisation-occultation des rapports violents au sein de l'université - à cet égard, pour que les étudiant.e.s de la FSE parlent de "violences policières", en ne mentionnant même pas que l'un des leurs a aussi été mordu par un vigile, c'est qu'il a du vraiment y avoir un haut niveau de violence par ces policiers. J'avais exprimé mes plus grandes réserves sur cette action, et annoncé que je n'y participerai pas, dans les termes suivants : "Je précise, concernant mon désaccord avec l'envahissement préparé du CA voté en AG, qu'il ne s'agit pas d'une opposition aux envahissements du CA car ils bousculeraient ce pauvre CA. Il s'agit d'une opposition car je pense que dans le contexte actuel (CA en crise, "coutumes relationnelles" brutales vigiles/militant.e.s notamment sur les quais, bien établies aujourd'hui et désamorcées uniquement avec moi depuis juillet dernier), ça risque plus de nous isoler, s'il y a du gaz, que d'attirer d'autres étudiant.e.s
En bref je pense qu'il faut d'abord attirer d'autres étudiant.e.s et ensuite monter en puissance sur les actions.
Un autre inconvénient de passer tout de suite sur des actions "dures", c'est de griller toutes ses cartouches d'un coup (une fois que t'as bloqué la fac et tout, qu'est-ce que tu peux faire de plus hormis "tenir le siège le plus longtemps possible" ? Rien."
Le fait que cet envahissement et sa répression aient donné au contraire, ensuite, une AG de 500 personnes (quintuplement de l'effectif mobilisé sur Lyon 2 !) ne me fait pas changer d'avis : dans ce contexte de présidence en crise et de coutumes relationnelles vigiles-militant.e.s marquées, à Lyon 2 quais, par une banalisation inadmissible de la violence, dont les blessés des deux "camps" lors de leur rencontre du 21 sont un des indices, vouloir envahir le CA est forcément extrêmement coûteux humainement.
Respectons-nous et ne nous considérons pas comme de la chair à canons : nous méritons de gagner, mais pas à ce prix lorsqu'on peut faire autrement ! Respectons nos adversaires et ne les considérons pas non plus comme de la chair à canons : c'est toute l'année, que nous devrons ensuite vivre ensemble en continuant à partager les mêmes murs ! En outre, tactiquement, je serais pour aller là où on ne nous attend pas : envahir le CA du PRES, comme cela a été réussi à Grenoble, par exemple, ou d'autres instances universitaires locales, serait tout à fait pertinent et pourrait provoquer un effet de surprise. A Lyon 2 quais l'enjeu est au contraire de réduire la tension (tension que j'ai pu moi-même"palper" en juillet dernier), pour pouvoir un jour envahir de nouveau le CA sans risquer d'avoir à forcer un passage bien gardé du fait qu'on est prévisibles...
(2)Le syndicat FSE a vu son action sur cette affaire caractérisée par une grande inconstance, une irrégularité aux conséquences désastreuses, puis, ensuite, un renoncement total, qui s'est effectué entre l'audience de première instance pénale (mi-mai 2012) et le rendu du verdict de cette audience (11 juin 2012, date de naissance du présent blog). Pour un syndicat "de combat", c'est une attitude pour le moins un peu légère, en plus d'être incorrecte. Ainsi, par exemple, en deux ans et demi d'interdiction d'accès aux campus, au sein de Lyon 2, pas un rassemblement de soutien n'a été tenté, un seul collage (d'appel à l'audience pénale de mi-mai 2012) fut réalisé. Le prétexte avancé "Sophie tu es agressive", "Sophie quand on n'est pas d'accord avec toi, c'est pas possible de travailler ensemble car tu nous fais criser", puis les ragots relayés "Sophie Perrin affirme qu'elle mérite plus que d'autres de faire une thèse, car elle a eu de bonnes notes, or, nous on est contre l'élitisme, donc on n'est pas d'accord, donc on ne soutient pas son histoire", "Sophie Perrin ne pense qu'à sa pomme, c'est une vilaine égoïste imbue d'elle-même parce qu'elle parle tout le temps de son affaire", et, bientôt, juste après avoir lu le présent billet de blog précisément, certain.e.s pourront ajouter, si si, "Sophie Perrin ne veut même pas répéter avec nous qu'un bon flic est un flic mort, quel scandale dans toute l'extrême gôôôôche mon dieu !!!", ressemble surtout à une rupture totale du pacte de camaraderie militante qui normalement, nous unit tou.te.s dans la solidarité et le respect du à chacun.e de nous par chaque autre. Il rend d'autant plus laid ce lâchage : comme si finalement, c'était plus commode de participer à répandre de la boue, à son tour, sur "la perdante", que de rester solidaires avec elle face aux violences qui lui sont infligées au nom de Lyon 2 ? C'est une question. Bien sûr, il ne peut être fait l'impasse sur PAU, qui refusa de prendre position, sur l'UNEF-majo, qui s'éclipsa pour ne pas avoir à prendre position, ainsi que sur quelques autres carpes locales à Lyon 2 : la FSE a, au moins, eu l'audace d'avoir une action sur le sujet, même si elle fut minime et donc fortement critiquable.
Face à la communication de la présidence : droit de réponse de la FSE
"Congrès élargi" : le président fuit…
Dès l’entame du Conseil d’Administration ce vendredi 22 novembre, la présidence de l’université s’est montrée isolée et aux abois. Suite à un vote à bulletin secret, demandé par des élus, et contre la volonté du président Jean-Luc Mayaud, la majorité des présents a voté pour le bouleversement de l’ordre du jour, afin d’évoquer les événements du jeudi 21 novembre, qui ont fait l’objet d’une communication incontrôlée de la part de la présidence.
Devant les imprécisions factuelles et les attaques diffamatoires à l’encontre de notre organisation, répétées à nouveau lors de ce Conseil par le président, nous sommes intervenus fermement pour rappeler les faits, et l’interprétation politique que nous en faisons.
Jeudi 21 novembre, un rassemblement à l’appel d’un comité de mobilisation des étudiants de Lyon 2 - auquel nous prenons part, parmi d’autres étudiants – s’est tenu, afin de protester contre les manœuvres d’une présidence qui prétendait pouvoir résoudre une crise dont elle est un rouage, et ce autour d’un cercle restreint d’élus et de responsables. Nous soutenions pleinement cet appel.
Ce rassemblement visait expressément à faire surgir dans un congrès en fait bien restreint la voix des étudiants mobilisés.
L'Allthing, assemblée générale réunissant tous les "thing" - ou assemblées locales - en Islande
Les étudiants présents ont envahi successivement le grand amphithéâtre, puis le bâtiment administratif. Ils n’ont à aucun moment rencontré de réponse à leurs demandes, et ont fait face au jusqu’au-boutisme d’un président qui a refusé de s’exprimer devant les étudiants, préférant coûte-que-coûte maintenir son congrès restreint en se réfugiant en catimini dans une salle du bâtiment administratif.
… et déchaîne la brutalité policière
Nous avons occupé ce bâtiment, et nous sommes assis afin de discuter de la manière dont nous souhaitions organiser la suite de la mobilisation à Lyon II. Nous formulions notamment comme revendication à la présidence la possibilité de communiquer auprès de l’ensemble des étudiants et personnel au nom des étudiants mobilisés présents.
Les personnels présents, qui ont amorcé une discussion avec nous, et les membres du conseil qui sont passés parmi les étudiants peuvent témoigner du calme qui régnait, en totale contradiction avec le discours du président, qui décrit un sentiment de peur généralisé, censé avoir été provoqué par des slogans et des tambourinements sur la porte menant à la présidence (!).
Nous souhaitons dénoncer la violence de l’intervention policière déclenchée sur demande expresse de Jean-Luc Mayaud, via un appel téléphonique au préfet Carenco. Dans les minutes qui ont vraisemblablement suivi cet appel, une quinzaine de camions de police ont encerclé l’université, et une quarantaine de policiers en tenue anti-émeute sont entrés dans le campus, avant de surgir simultanément des différents étages du bâtiment où nous étions réunis. Il nous a immédiatement été ordonné de nous disperser.
Illustration parue dans Le canard enchaîné lors du mouvement breton des "bonnets rouges" contre l'écotaxe
L’intervention a eu lieu alors que les présents terminaient de voter le communiqué à adresser aux étudiants et personnels, qui venait d’être discuté une heure durant. Nous avions commencé à nous disperser dès la première sommation. En bas du bâtiment, une véritable souricière avait été mise en place. De nombreux agents de la BAC et de la police nationale nous attendaient dans la cour de l’université, et nous avons été escortés jusqu’à la sortie. Dès lors que la police était parvenue à nous pousser dehors, à l’abri des regards des étudiants présents sur le campus, les coups se sont mis à pleuvoir. Des étudiants ont été insultés, frappés, tirés par les cheveux, mis à terre, et 6 d’entre eux interpellés. Nous sommes actuellement en train de rassembler témoignages, photos, vidéos et certificats médicaux rendant compte de cette violence répressive.
La défense des personnels, vraiment ?
Monsieur Mayaud a beau jeu de prétendre défendre le personnel, dont ses agents "hygiène et sécurité" : c’est lui qui les met dans la position de seuls interlocuteurs face aux étudiants en lutte. Il a été demandé à plusieurs reprises de parler à un représentant de la présidence, ce qui nous a toujours été refusé. Nous réaffirmons que les vigiles n’ont pas à être les médiateurs politiques d’une présidence qui n’assume pas ses responsabilités, et les maintient dans la précarité en multipliant les embauches de contractuels sans titularisations.
Pour cette raison, les témoignages d’une partie des personnels "sécurité incendie", en contrat précaire et subordonnés à la Présidence, doivent être considérés avec précaution, à la lumière de l’insistance de Jean-Luc Mayaud à attribuer au plus vite un ensemble de faits à notre organisation.
La FSE, cible de la répression (?)
Parmi les 6 personnes interpellées figurent entre autres l’élu FSE au Conseil d’Administration, la présidente et la secrétaire de la FSE. Ce "ciblage" pose un certain nombre de questions quant au déroulé des arrestations.
Il semble s’agir clairement d’une répression ciblée, d’arrestations antisyndicales dont l’unique but est d’intimider les étudiants mobilisés et de casser l’opposition à la politique du gouvernement. Le soutien immédiat de la ministre de l’enseignement supérieur Geneviève Fioraso au président de l’Université en est l’illustration. Cette attaque en règle contre les libertés démocratiques et le syndicalisme à l’Université doit être mise en échec !
Monsieur le Président ne peut par ailleurs en aucun cas évoquer des "faits" auxquels il n’a pas pu assister, puisqu’il a fui le débat et les étudiants à deux reprise, et a choisi de se barricader dans une salle avec le cercle réduit de ses derniers fidèles. Monsieur le Président a tu la brutalité qu’il a déchaînée, sous les yeux d’enseignants, de personnels, d’étudiants et de passants. Monsieur le Président a fait le choix d’attaquer par voie de presse, puis lors du Conseil d’Administration, notre organisation syndicale.
Il n’a pas eu la décence de se taire, préférant répandre une version biaisée des événements de jeudi. Jean-Luc Mayaud a perdu tout sang-froid. Nous en prenons acte.
Affiche réalisée en soutien à Sophie Perrin, juillet 2013, par des camarades maoïstes
Moments de solitude
Nous relevons par ailleurs l’isolement grandissant de Jean-Luc Mayaud, fortement critiqué par ses anciens soutiens.
Nous ne nous prononcerons pas sur les enjeux politiques que ces critiques expriment. Nous ne croyons pas qu’un changement de majorité, de président, changera quoi que ce soit à la dégradation de nos conditions de vie et d’étude, que nous constatons au quotidien.
Les sinueuses interventions des derniers soutiens du président, fébriles face aux critiques, montrent bien que l’équipe présidentielle est, sous sa forme présente, en sursis.
Nous avons évoqué la responsabilité individuelle de M. Mayaud, bien qu’il ne soit pas seul : sa responsabilité est cependant celle d’un relais d’une politique de crise et de rigueur budgétaire ; elle est celle d’un président qui a choisi d’imposer par la force sa politique en envoyant les flics contre les étudiants de Lyon II. Elle sera demain celle de celui ou celle qui choisira de servir la politique réclamée par les gouvernements successifs
Nous combattrons sans relâche les véritables dégradations, commises par cette politique, et qui frappent nos conditions de vie, d’étude et de travail !
Les tentatives de museler l’opposition ne nous arrêterons pas !
Tous en Assemblée Générale !
Ils privatisent on rend public !
S’ils ferment les portes, nous les ouvrirons !
La vraie violence c’est nos conditions de vie, d’étude et de travail misérables !
La vraie violence c’est leur pseudo-démocratie qui nous est imposée par des policiers armés !
En ce qui nous concerne, nous n’avons que notre force collective !
Affichette scotchée, parmi d'autres affichettes sur l'histoire des luttes étudiantes des années 2000 et leur répression, par Sophie Perrin à Lyon 2 Bron le 10 juin 2011 (il s'agit ici de la panthère des neiges, personnage fictif central du CREA'tif, en charge notamment d'enquêter sur les aspects sombres et occultés de l'histoire locale lyonnaise...) : son inculpation par le Parquet de Lyon pour, notamment, "intrusions dans les campus de Lyon 2" date du lendemain, le 11 juin 2011...
"með lögum skal land byggja en með ólögum eyða" : "La loi -entendue au sens de "règle issue des délibérations collectives d'une assemblée"- construit la communauté, mais le dévoiement de cette loi ravage la communauté"
með lögum skal land byggja est la devise qui figure sur toutes les voitures de police islandaises.
La devise complète est, quant à elle, issue de la saga de Njals le brûlé.
Cette saga raconte "le déroulement d'une série de querelles sanglantes. On pense que son auteur est un habitant du Sud-Est de l'île. Il a la réputation d'être le plus grand auteur de sagas. Le champ très large de ses sujets et l'immensité de ses références montrent qu'il devait s'agir de quelqu'un de très cultivé.
La saga détaille ce qui s'est passé entre 930 et 1020, période qui couvre la christianisation de l'île, en l'an 1000, ainsi que la Bataille de Clontarf, près de Dublin, en 1014.
Bien que le texte corresponde dans les grandes lignes avec l'histoire connue par d'autres sources et que les localités dont il parle ont pu être retrouvées, les chercheurs essayent encore de déterminer quelle part du texte relève de l'histoire et quelle part est fictive. La saga montre notamment la nature destructrice des innombrables querelles, et la manière dont les Islandais résolvaient ces querelles." (Source wikipedia).
Toute ressemblance avec des procédés employés dans la narration du CREA'tif serait, bien sûr, totalement fortuite et involontaire ... (notamment concernant les intrications fiction - réalité). Quant à la vaste érudition de l'auteur, le CREA'tif s'incline bien bas devant son prédécesseur, en la matière...
Enfin, pour le CREA'tif, un bon flic n'est pas plus un flic mort, qu'un bon indien n'est un indien mort : un bon flic, c'est un flic qui participe à la recherche réelle de la vérité, et fait ainsi oeuvre de gardien de la paix.
Et celui-là, même dans une société libertaire, il sera là (3), n'en déplaise au chat noir émeutier et à quelques autres camarades, qui confondent, à notre sens, changement radical de société pour construire un monde sans dieu ni maître, et petites recettes à deux francs pour un monde sans foi ni loi.
Dans l'article ci-référencé, on voit combien des sites comme "le chat noir émeutier", en réagissant par généralisation d'une situation particulière, la faisant passer pour inéluctable car "la police c'est par essence des salauds à la gachette facile", se et nous trompent :
"Après avoir évacué son immeuble, la police a tenté en vain d'établir un contact, puis lancé des grenades au gaz à travers les fenêtres. Une équipe d'intervention spécialisée a finalement pénétré dans l'appartement vers 7 heures, accueillie par de nouveaux tirs qui se sont fichés dans le casque d'un policier et dans le gilet pare-balles d'un autre. Les agents ont répliqué et touché l'homme, qui a succombé à ses blessures à l'hôpital dans la matinée.
« La police regrette cet incident et présente ses condoléances à la famille », a déclaré lors d'une conférence de presse à Reykjavik son directeur national, Haraldur Johannessen. L'lslande, pays de 323 000 habitants, connaît l'une des criminalités les plus faibles au monde et seuls quelques dizaines de ses 600 policiers possèdent une arme de service."
L'Islande connaît une des criminalités les plus faibles au monde, mais aussi des inégalités économiques et sociales parmi les plus faibles au monde...ce qui enlève peut-être tout un pan de brutalité, et donc la tentation de carrières de braqueurs de banques, et autres parcours déviants qui débouchent sur la nécessité de violence pour se protéger (prise d'otages, armes pour le cas de rencontre avec la police en chasse des braqueurs qu'on est, etc !). On en sait beaucoup moins sur les violences intra-familiales (violences conjugales, agressions sexuelles...), qui peuvent peut-être être égales aux autres pays, ce qui pourrait apparaître en filigrane d'une phrase de l'article : "les homicides dans l'île restent rares. Si certaines années il n'y en a aucun, comme en 2003, 2006 et 2008, ils se comptent généralement sur les doigts d'une main, et sont le plus souvent le fait d'un proche de la victime." (les proches de la victime, c'est qui ?).
On voit en tout cas qu'une police sans armes, et ce dans un pays où les armes sont de possession très fréquente dans la population (beaucoup de gens détiennent des fusils de chasse), n'est pas moins efficace et pas moins respectée qu'une police surarmée dans un pays où les gens n'ont pas même le droit d'emporter leur canif dans l'espace public ! On voit d'ailleurs, qu'une telle police s'avère de fait elle-même plus respectueuse que d'autres, puisqu'elle présente spontanément ses condoléances et ses regrets de n'avoir pu faire, ici, autrement ! On attend toujours cela en France : pas d'excuses par le chef des voltigeurs pour Malik Oussekine, pas de sanctions pour les auteurs, rien. Ce n'est manifestement pas la même tradition ici et là-bas !!!
L'erreur du chat noir émeutier, c'est de croire que "la police" est inéluctablement ce qu'elle est chez nous ou en Grèce (ou à Gènes...) : une police marquée par une histoire coloniale matinée d'anti-communisme (cas de Gènes par exemple, pour l'anti-communisme haineux aux graves conséquences pratiques : http://crea-tifs.blogspot.fr/2013/10/projection-debat-autour-du-film-diaz-un.html), qui toujours assassina Zyed, Bouna, Wissam et tous les autres, et donc, toujours les assassinera.
En Islande, il n'y a pas d'histoire coloniale (ou plutôt, l'Islande fut une colonie, mais jamais colonisatrice agressivement elle). Il y a des inégalités économiques et sociales réduites comme je viens de le dire. Un système de sécurité sociale et une médecine presque dignes du Cuba...mais pas du tout le même régime politique (et l'économie est bel et bien capitaliste, et pas qu'un peu !). Un régime politique qui, justement, s'est toujours caractérisé par un rapport au pouvoir d'où "l'autorité transcendante de droit divin" était absente : l'autorité, avant la colonisation par le Danemark, venait des thing, assemblées des "notables" du village (sachant ce que peut être "notable" dans un village islandais de l'an 1000...déjà alors, les inégalités économiques n'étaient pas très fortes sur ce bout de caillou volcanique...le notable était, concrètement, l'homme adulte chef de famille, parce que c'était une société patriarcale, tout de même). Puis l'autorité que tou.te.s reconnaissaient, venait des décisions législatives (et judiciaires) de l'althing, qui était la réunion annuelle de tous les thing (concrètement, d'une délégation de chaque thing), et se tenait alors en plein air sur le site de thingvellir, situé à la jonction exacte des plaques américaines et européennes (d'où le relief space sur la peinture posée dans le billet). Vu les conditions météo, c'était autre chose que notre assemblée nationale dans ses lambris (entre 0 et 10°, avec un vent généralement à décorner les boeufs et un "temps breton" mais où les averses sont plus intenses).
Il n'y avait ni président, ni roi, mais une personne chargée de "retenir et dire la loi" (du temps qu'il n'y avait pas encore d'écriture en Islande...), mandatée pour 3 ans par l'assemblée : "Outre sa fonction de “récitant de la loi” et de président de la cour, le lögsögumaður n’avait pas de vrai pouvoir, mais était souvent nommé comme arbitre dans les nombreuses disputes naissantes." (source : http://fr.wikipedia.org/wiki/L%C3%B6gs%C3%B6gumad).
Le régime islandais étant lui-même issu des traditions nordiques d'alors, il faut préciser que même lorsque dans un pays nordique, il y avait un "roi" ("koenig"), en fait, il n'avait rien à voir avec ce que nous, en français, on entend par là : le "koenig", dans les pays nordiques continentaux de l'an 1000, étaient élus par un procédé complexe (ils devaient passer dans chaque thing et être approuvés par chacun : faire consensus). Ils ne représentaient pas Dieu, mais l'union entre les différents thing qui le reconnaissaient ainsi...et...il était révocable par eux ! Notamment en cas d'infraction de sa part à la loi (pas d'immunité présidentielle ou royale ici, donc, mais tout au contraire, un devoir d'exemplarité sous peine d'être non seulement révoqué, mais presque plus fortement sanctionné que le pékin lambda !).
Donc l'Islande et son Etat sortent de tout ça, et cela donne une police (en l'an 1000, il n'y avait pas de police) qui est très différente des carabinieri de Gênes. Et sur laquelle j'ai pris exemple pour constituer mon personnage policier dans le CREA'tif, alias la panthère des neiges, celle qui ne cesse de répéter : "je n'ai pas d'arme, car je fais la police, je garde la loi, cependant que tou.te.s les citoyen.ne.s de ma vallée sont armé.e.s, eux, et peuvent me contrôler physiquement ainsi si je dérape de mon mandat de police"...
Un ensemble de réflexions, suscités par une société à l'histoire et aux pratiques de pouvoir différentes de la nôtre, qui ouvre des perspectives plus affinées que le projet de Daniel Bance, concernant le droit pénal et la police qu'il dit "police anarchiste"... :
Daniel Bance réduit le rôle policier à ce qu'on en connaît généralement en tant que manifestant.e.s. A savoir le rôle de "service d'ordre de l'Etat" (le terme service d'ordre est employé par les policiers en charge de ce rôle eux-mêmes, pour se désigner). Et, par extension, au rôle de "service d'ordre au service d'une souveraineté" (qui peut être une souveraineté d'une assemblée libertaire, et non d'un Etat, par exemple). C'est un premier pan de fonctions sur lequel il apporte des questions et des tentatives de réponses, qu'on peut saluer (parce qu'ignorer le problème du droit de la force, pour des libertaires, c'est quand même un comble...Proudhon s'en retourne dans sa tombe mes camarades, et c'est le CREA'tif qui le dit !).
Mais le rôle d'enquêteur impartial, qui s'inscrit dans les fonctions plus globales de "gardien de la paix" (et non "forces de l'ordre" comme dans les fonctions de service d'ordre ci-dessus rappelées), il ne réalise ni son existence, ni son importance.
Or, c'est précisément ce rôle, qu'il convient de construire avec précision et réflexion, y compris dans une société libertaire. Parce que justement, face à un groupe qui, selon qu'il soit proche d'un.e auteur.e présumé.e d'atteinte aux personnes, ou proche de la victime présumée, va réagir à charge ou à décharge...ceci pouvant parfois aller jusqu'au lynchage ou à l'ostracisation d'une des deux personnes par ce groupe, avoir quelqu'un qui est en marge, un peu extérieur aux groupes impliqués par l'événement...et qui sera donc en position d'enquêter pour déterminer un peu objectivement qui a fait quoi ou pas...c'est important.
C'est important parce qu'un projet de société juste, ne peut reposer sur l'acceptation du remplacement de l'arbitraire des groupes dominants d'une société inégalitaire, par l'arbitraire des groupes localement dominants lors d'un conflit ou d'une agression.
Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si, dans un conflit entre une université de gauche et une étudiante membre de ce même monde militant, l'enquêteur de police a pu remplir son office d'impartialité, alors que profs et membres de ce monde réagissaient majoritairement par la mise à l'isolement de la "fauteuse de troubles" présumée...les mandarins universitaires étant ensuite secourus par une institution (le Parquet) actuellement plus prompte à voir chez la piétaille quelque chose qui rime si bien avec racaille, qu'à faire oeuvre d'impartialité.
Le régime de la preuve et de l'enquête constitue, tout de même, un progrès historique important sur celui du ouie dire qui conduit à la mise à mort sociale arbitraire...et c'est bien une fonction de police, que celle-ci soit étatique dans une société à Etat, ou non étatique, dans une société sans Etat. La recherche de la vérité sur des faits graves, ça n'est pas un travail d'amateur. Et quant aux sanctions, on peut bien sûr en rester au refus de punir...mais on peut aussi se questionner sur le caractère hautement punitif des mises à l'index, des formes de bannissement...et se dire qu'une régulation sociale de tout ça, c'est peut-être mieux. Après, il peut, il doit, même, y avoir des régulations sociales plus constructives que la Justice actuelle. Mais il faut y réfléchir autrement qu'en répétant juste "salauds d'juges", assorti de l'inéluctable "ACAB" qui fait la paire. Commencer à y réfléchir, ce serait déjà bien, d'ailleurs...
C''est en tout cas mon avis, et donc ce que j'essaie de participer à construire en y apportant mes quelques pierres. Bien sûr il ne s'agit pas d'idéaliser d'anciens systèmes sociaux (ni de les mépriser au nom d'une supériorité civilisatrice des temps modernes bien discutable...), mais montrer leurs apports et les traces qu'ils laissent aujourd'hui dans les sociétés qui en sont issues, permet de commencer à élaborer d'autres perspectives que le, triste et résigné : "un bon flic est un flic mort", "avec sa tête au bout de ma pique", "au lendemain du Grand Soir qui ne vient pas encore...et en attendant ce Grand Soir, tout est inéluctable, parce que c'est le capitalisme et qu'il n'y a pas de choix".
Etre révolutionnaire, à mon sens, ce n'est pas tenir un discours de résignation. C'est tenir un discours et construire une pensée qui montre que, dès aujourd'hui, un autre monde concret est possible. Parce que la révolution, ça n'est pas un Grand Soir précédé d'une vie dans l'enfer terrestre comme dans la Bible : la révolution, c'est un processus, un processus long de transformation sociale, qui à un moment, devient visible, et c'est ce moment là que généralement, l'on va nommer "révolution", parce que c'est un moment de basculement entre l'ancien, devenu coquille vide, et le nouveau, plein depuis quelques temps déjà. Ce nouveau qui, lorsqu'on le construit, nous sort de l'enfer sans attendre la Jérusalem Céleste !
Ce nouveau qui n'enlèvera jamais qu'on meurt tou.te.s à la fin, et que capitalistes, prolos, flics et présumées racailles, gentils et méchants, nous terminons rongé.e.s par les mêmes vers, et que ça, ça ne changera jamais. Et que c'est tout ce qu'on vit avant ce moment, qu'on peut changer. Parce qu'après, on n'existe plus...il n'y a pas de raisons que l'humanité, ça soit toujours un monde de cons et d'exploiteurs, un monde de souffrance et de malheurs, un monde infernal et destructeur. On n'est condamné.e.s ni à la guerre, ni aux inégalités, ni à vivre écrabouillé.e.s à l'ombre d'un pouvoir écrasant et arbitraire d'une minorité d'entre nous. Ni, surtout, à collaborer à ce pouvoir destructeurs ad vitam aeternam. On est responsable de ce que l'on crée.
Dans l'article ci-référencé, on voit combien des sites comme "le chat noir émeutier", en réagissant par généralisation d'une situation particulière, la faisant passer pour inéluctable car "la police c'est par essence des salauds à la gachette facile", se et nous trompent :
RépondreSupprimerhttp://www.lemonde.fr/europe/article/2013/12/02/la-police-islandaise-tire-sur-un-homme-pour-la-premiere-fois_3524256_3214.html
"Après avoir évacué son immeuble, la police a tenté en vain d'établir un contact, puis lancé des grenades au gaz à travers les fenêtres. Une équipe d'intervention spécialisée a finalement pénétré dans l'appartement vers 7 heures, accueillie par de nouveaux tirs qui se sont fichés dans le casque d'un policier et dans le gilet pare-balles d'un autre. Les agents ont répliqué et touché l'homme, qui a succombé à ses blessures à l'hôpital dans la matinée.
« La police regrette cet incident et présente ses condoléances à la famille », a déclaré lors d'une conférence de presse à Reykjavik son directeur national, Haraldur Johannessen. L'lslande, pays de 323 000 habitants, connaît l'une des criminalités les plus faibles au monde et seuls quelques dizaines de ses 600 policiers possèdent une arme de service."
L'Islande connaît une des criminalités les plus faibles au monde, mais aussi des inégalités économiques et sociales parmi les plus faibles au monde...ce qui enlève peut-être tout un pan de brutalité, et donc la tentation de carrières de braqueurs de banques, et autres parcours déviants qui débouchent sur la nécessité de violence pour se protéger (prise d'otages, armes pour le cas de rencontre avec la police en chasse des braqueurs qu'on est, etc !).
On en sait beaucoup moins sur les violences intra-familiales (violences conjugales, agressions sexuelles...), qui peuvent peut-être être égales aux autres pays, ce qui pourrait apparaître en filigrane d'une phrase de l'article : "les homicides dans l'île restent rares. Si certaines années il n'y en a aucun, comme en 2003, 2006 et 2008, ils se comptent généralement sur les doigts d'une main, et sont le plus souvent le fait d'un proche de la victime." (les proches de la victime, c'est qui ?).
On voit en tout cas qu'une police sans armes, et ce dans un pays où les armes sont de possession très fréquente dans la population (beaucoup de gens détiennent des fusils de chasse), n'est pas moins efficace et pas moins respectée qu'une police surarmée dans un pays où les gens n'ont pas même le droit d'emporter leur canif dans l'espace public !
On voit d'ailleurs, qu'une telle police s'avère de fait elle-même plus respectueuse que d'autres, puisqu'elle présente spontanément ses condoléances et ses regrets de n'avoir pu faire, ici, autrement !
On attend toujours cela en France : pas d'excuses par le chef des voltigeurs pour Malik Oussekine, pas de sanctions pour les auteurs, rien. Ce n'est manifestement pas la même tradition ici et là-bas !!!
L'erreur du chat noir émeutier, c'est de croire que "la police" est inéluctablement ce qu'elle est chez nous ou en Grèce (ou à Gènes...) : une police marquée par une histoire coloniale matinée d'anti-communisme (cas de Gènes par exemple, pour l'anti-communisme haineux aux graves conséquences pratiques : http://crea-tifs.blogspot.fr/2013/10/projection-debat-autour-du-film-diaz-un.html), qui toujours assassina Zyed, Bouna, Wissam et tous les autres, et donc, toujours les assassinera.
RépondreSupprimerEn Islande, il n'y a pas d'histoire coloniale (ou plutôt, l'Islande fut une colonie, mais jamais colonisatrice agressivement elle). Il y a des inégalités économiques et sociales réduites comme je viens de le dire. Un système de sécurité sociale et une médecine presque dignes du Cuba...mais pas du tout le même régime politique (et l'économie est bel et bien capitaliste, et pas qu'un peu !). Un régime politique qui, justement, s'est toujours caractérisé par un rapport au pouvoir d'où "l'autorité transcendante de droit divin" était absente : l'autorité, avant la colonisation par le Danemark, venait des thing, assemblées des "notables" du village (sachant ce que peut être "notable" dans un village islandais de l'an 1000...déjà alors, les inégalités économiques n'étaient pas très fortes sur ce bout de caillou volcanique...le notable était, concrètement, l'homme adulte chef de famille, parce que c'était une société patriarcale, tout de même). Puis l'autorité que tou.te.s reconnaissaient, venait des décisions législatives (et judiciaires) de l'althing, qui était la réunion annuelle de tous les thing (concrètement, d'une délégation de chaque thing), et se tenait alors en plein air sur le site de thingvellir, situé à la jonction exacte des plaques américaines et européennes (d'où le relief space sur la peinture posée dans le billet).
Vu les conditions météo, c'était autre chose que notre assemblée nationale dans ses lambris (entre 0 et 10°, avec un vent généralement à décorner les boeufs et un "temps breton" mais où les averses sont plus intenses).
Il n'y avait ni président, ni roi, mais une personne chargée de "retenir et dire la loi" (du temps qu'il n'y avait pas encore d'écriture en Islande...), mandatée pour 3 ans par l'assemblée : "Outre sa fonction de “récitant de la loi” et de président de la cour, le lögsögumaður n’avait pas de vrai pouvoir, mais était souvent nommé comme arbitre dans les nombreuses disputes naissantes." (source : http://fr.wikipedia.org/wiki/L%C3%B6gs%C3%B6gumad).
Le régime islandais étant lui-même issu des traditions nordiques d'alors, il faut préciser que même lorsque dans un pays nordique, il y avait un "roi" ("koenig"), en fait, il n'avait rien à voir avec ce que nous, en français, on entend par là : le "koenig", dans les pays nordiques continentaux de l'an 1000, étaient élus par un procédé complexe (ils devaient passer dans chaque thing et être approuvés par chacun : faire consensus). Ils ne représentaient pas Dieu, mais l'union entre les différents thing qui le reconnaissaient ainsi...et...il était révocable par eux ! Notamment en cas d'infraction de sa part à la loi (pas d'immunité présidentielle ou royale ici, donc, mais tout au contraire, un devoir d'exemplarité sous peine d'être non seulement révoqué, mais presque plus fortement sanctionné que le pékin lambda !).
Donc l'Islande et son Etat sortent de tout ça, et cela donne une police (en l'an 1000, il n'y avait pas de police) qui est très différente des carabinieri de Gênes. Et sur laquelle j'ai pris exemple pour constituer mon personnage policier dans le CREA'tif, alias la panthère des neiges, celle qui ne cesse de répéter : "je n'ai pas d'arme, car je fais la police, je garde la loi, cependant que tou.te.s les citoyen.ne.s de ma vallée sont armé.e.s, eux, et peuvent me contrôler physiquement ainsi si je dérape de mon mandat de police"...
Un ensemble de réflexions, suscités par une société à l'histoire et aux pratiques de pouvoir différentes de la nôtre, qui ouvre des perspectives plus affinées que le projet de Daniel Bance, concernant le droit pénal et la police qu'il dit "police anarchiste"... :
Daniel Bance réduit le rôle policier à ce qu'on en connaît généralement en tant que manifestant.e.s. A savoir le rôle de "service d'ordre de l'Etat" (le terme service d'ordre est employé par les policiers en charge de ce rôle eux-mêmes, pour se désigner). Et, par extension, au rôle de "service d'ordre au service d'une souveraineté" (qui peut être une souveraineté d'une assemblée libertaire, et non d'un Etat, par exemple).
RépondreSupprimerC'est un premier pan de fonctions sur lequel il apporte des questions et des tentatives de réponses, qu'on peut saluer (parce qu'ignorer le problème du droit de la force, pour des libertaires, c'est quand même un comble...Proudhon s'en retourne dans sa tombe mes camarades, et c'est le CREA'tif qui le dit !).
Mais le rôle d'enquêteur impartial, qui s'inscrit dans les fonctions plus globales de "gardien de la paix" (et non "forces de l'ordre" comme dans les fonctions de service d'ordre ci-dessus rappelées), il ne réalise ni son existence, ni son importance.
Or, c'est précisément ce rôle, qu'il convient de construire avec précision et réflexion, y compris dans une société libertaire.
Parce que justement, face à un groupe qui, selon qu'il soit proche d'un.e auteur.e présumé.e d'atteinte aux personnes, ou proche de la victime présumée, va réagir à charge ou à décharge...ceci pouvant parfois aller jusqu'au lynchage ou à l'ostracisation d'une des deux personnes par ce groupe, avoir quelqu'un qui est en marge, un peu extérieur aux groupes impliqués par l'événement...et qui sera donc en position d'enquêter pour déterminer un peu objectivement qui a fait quoi ou pas...c'est important.
C'est important parce qu'un projet de société juste, ne peut reposer sur l'acceptation du remplacement de l'arbitraire des groupes dominants d'une société inégalitaire, par l'arbitraire des groupes localement dominants lors d'un conflit ou d'une agression.
Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si, dans un conflit entre une université de gauche et une étudiante membre de ce même monde militant, l'enquêteur de police a pu remplir son office d'impartialité, alors que profs et membres de ce monde réagissaient majoritairement par la mise à l'isolement de la "fauteuse de troubles" présumée...les mandarins universitaires étant ensuite secourus par une institution (le Parquet) actuellement plus prompte à voir chez la piétaille quelque chose qui rime si bien avec racaille, qu'à faire oeuvre d'impartialité.
Le régime de la preuve et de l'enquête constitue, tout de même, un progrès historique important sur celui du ouie dire qui conduit à la mise à mort sociale arbitraire...et c'est bien une fonction de police, que celle-ci soit étatique dans une société à Etat, ou non étatique, dans une société sans Etat.
La recherche de la vérité sur des faits graves, ça n'est pas un travail d'amateur. Et quant aux sanctions, on peut bien sûr en rester au refus de punir...mais on peut aussi se questionner sur le caractère hautement punitif des mises à l'index, des formes de bannissement...et se dire qu'une régulation sociale de tout ça, c'est peut-être mieux.
Après, il peut, il doit, même, y avoir des régulations sociales plus constructives que la Justice actuelle. Mais il faut y réfléchir autrement qu'en répétant juste "salauds d'juges", assorti de l'inéluctable "ACAB" qui fait la paire.
Commencer à y réfléchir, ce serait déjà bien, d'ailleurs...
C''est en tout cas mon avis, et donc ce que j'essaie de participer à construire en y apportant mes quelques pierres.
RépondreSupprimerBien sûr il ne s'agit pas d'idéaliser d'anciens systèmes sociaux (ni de les mépriser au nom d'une supériorité civilisatrice des temps modernes bien discutable...), mais montrer leurs apports et les traces qu'ils laissent aujourd'hui dans les sociétés qui en sont issues, permet de commencer à élaborer d'autres perspectives que le, triste et résigné : "un bon flic est un flic mort", "avec sa tête au bout de ma pique", "au lendemain du Grand Soir qui ne vient pas encore...et en attendant ce Grand Soir, tout est inéluctable, parce que c'est le capitalisme et qu'il n'y a pas de choix".
Etre révolutionnaire, à mon sens, ce n'est pas tenir un discours de résignation.
C'est tenir un discours et construire une pensée qui montre que, dès aujourd'hui, un autre monde concret est possible.
Parce que la révolution, ça n'est pas un Grand Soir précédé d'une vie dans l'enfer terrestre comme dans la Bible : la révolution, c'est un processus, un processus long de transformation sociale, qui à un moment, devient visible, et c'est ce moment là que généralement, l'on va nommer "révolution", parce que c'est un moment de basculement entre l'ancien, devenu coquille vide, et le nouveau, plein depuis quelques temps déjà.
Ce nouveau qui, lorsqu'on le construit, nous sort de l'enfer sans attendre la Jérusalem Céleste !
Ce nouveau qui n'enlèvera jamais qu'on meurt tou.te.s à la fin, et que capitalistes, prolos, flics et présumées racailles, gentils et méchants, nous terminons rongé.e.s par les mêmes vers, et que ça, ça ne changera jamais.
Et que c'est tout ce qu'on vit avant ce moment, qu'on peut changer. Parce qu'après, on n'existe plus...il n'y a pas de raisons que l'humanité, ça soit toujours un monde de cons et d'exploiteurs, un monde de souffrance et de malheurs, un monde infernal et destructeur. On n'est condamné.e.s ni à la guerre, ni aux inégalités, ni à vivre écrabouillé.e.s à l'ombre d'un pouvoir écrasant et arbitraire d'une minorité d'entre nous. Ni, surtout, à collaborer à ce pouvoir destructeurs ad vitam aeternam.
On est responsable de ce que l'on crée.