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mercredi 2 octobre 2013

Ambiances urbaines comparées, et conséquences.

Un mot de mise au point de la part de Sophie Perrin


Chers lecteurs, chères lectrices, bonjour.

Je vous écris ici pour vous faire part de ma honte et de mon indignation face à ce que j'ai découvert très récemment, et qui est sur la photo ci-dessous.

Voici la dernière marque d'irrespect dont j'ai été victime :


 
La vitre photographiée est celle de l'ascenseur pour les personnes en situation de handicap, situé devant la BU du campus de l'université de Lyon 2 Bron.
L'autocollant qu'on n'arrive plus à lire, car il a été surcollé, est l'autocollant qui a été conçu par mon comité de soutien, et collé un peu partout dans la fac à son initiative.
Les autocollants qui le recouvrent, sont un autocollant "antifasciste Saint Etienne", et un autocollant "antifasciste" tout court (ce qui ne veut pas dire que ce sont des antifa qui les ont collés là, attention aux déductions trop rapides).
 
Je rappelle que la norme, dans le monde militant, c'est qu'on ne surcolle que nos adversaires. Ainsi, même l'UNEF n'a pas à subir de surcollages de la part de celles et ceux qui collent des autocollants antifascistes.

Mais l'autocollant qui réclame ma réhabilitation, par contre, oui (les auteur.e.s de cette action ne sont pas forcément les auteurs de ces autocollants, attention donc à ne pas jeter la faute sur les antifas  parce que ce sont des autocollants issus d'eux, je me répète pour bien être entendue).
Est-ce à dire que je sois considérée comme fasciste par mes propres camarades étudiant.e.s militant.e.s, pour subir un tel mauvais traitement de leur part ?
J'ose espérer que non, après plus de 20 ans de militantisme plutôt du côté très opposé à ces dernier.e.s.
 
Il n'en reste pas moins que la seule action militante visible dans les campus, de la part de certain.e.s, à l'égard des graves traitements qui m'ont été infligés au sein de Lyon 2, n'aura pas été un rassemblement de soutien dans la fac. Non. La voilà, l'action militante : surcoller les autocollants de mon comité de soutien ! La honte sur ceux.celles qui ont fait ça !
Vraiment, la honte sur vous, mes camarades qui avez fait ça. La honte.
 
Voilà ce qu'est, aujourd'hui, la solidarité à la lyonnaise : tu te fais virer de ta fac, interdire d'accès aux campus pendant deux ans et demi alors que tu voulais juste faire une thèse, et in fine, non seulement tu n'auras qu'un soutien très ténu dans ta fac (parce que soit les gens croient les bobards propagés sur ton compte en ton absence, soit ils ont les pétoches de te rejoindre dehors s'ils se l'ouvrent pour te soutenir, disons-le), mais en plus, on va participer à faire disparaître ce qui est fait en solidarité avec toi. Bref, on va faire le travail de la fac.
 
Je rédige donc ce mot pour vous informer, tous et toutes, de combien j'ai honte d'appartenir à un monde militant capable de comportements pareils. Ce, qu'ils me visent ou qu'ils visent toute autre personne victime de répression et d'éviction injuste comme il se trouve que je l'ai été.
Je rédige ce mot aussi pour faire remarquer aux surcolleurs.euses qu'ils.elles sont des petits joueurs. Des petites frappes. Parce que pendant que "on" fait mumuse à surcoller des "Halte aux mandarins, réhabilitation de Sophie Perrin" (au lieu d'être solidaire), on laisse le mur situé un peu plus loin, celui qui est la "vitrine" du campus de Lyon 2 Bron (le mur du parking étudiant, pour être précise), dans l'état ci-dessous :
 
 
Là, encore, ça ressemble à un mur normalement tenu de Lyon 2.


 
Mais très rapidement, on voit des écrits relou, et même pas recouverts, comme ce symbole de rebeyne (les identitaires lyonnais.es), en jaune, en haut à gauche, là :


Et les "Europe debout", ou "l'Europe aux européens", n'ont rien à envier au "la France debout", "la France aux français", classiques maintenant éculés du FN...


 
 
A certains endroits du mur, la lutte existe : le "au boulot gaucho", à gauche, est venu remplacer le "flics, fachos", comme candidat à être "sbires du capital"...

 
Globalement, on voit bien que, dans ce fief de gauchistes qu'est Lyon 2, bah désolée, sur le mur, c'est les fafs qui tiennent majoritairement le terrain désormais.


En plus pour dire quoi ? "Communiste je te hais".

 
Pire encore, des graffitis lourds de sous-entendus, se rapportant à des leaders étudiants qui ne sont plus à Lyon depuis plusieurs années maintenant, ce qui souligne leur ancienneté et durée de vie (aux graffitis) n'ont nullement été recouverts par les camarades (ou effacés par la fac...) : "Welcome Alex", de la part des fafs, ça n'est pas vraiment pour lui souhaiter la bienvenue. Ca serait plutôt de l'ordre de la menace, que ça ne m'étonnerait pas, voyez.
Mais ni la présidence, ni les camarades, ne se préoccupent d'effacer cet insupportable graffiti.
 
 
Les appels à la vendetta n'y changent rien...

 
D'ailleurs, il y a récidive notoire ensuite : "Shafak = marathon", un mot sympa de la part de rebeyne, à Shafak, antifasciste lyonnais.

 
Mais à Lyon 2, depuis 2010, on ne s'occupe pas de mettre un coup de peintures et affiches salutaire sur ce mur. Non.
C'est vachement plus important d'utiliser les autocollants antifa pour contribuer à effacer davantage le nom de Sophie Perrin de l'université.
Au pays des cons, il faut savoir se donner des priorités si l'on veut gagner le concours, n'est-ce pas ?
L'excellence, en cette matière comme dans d'autres, n'attend pas, ma bonne dame, et a dores et déjà fait ses victimes, il faut croire !
 
Je précise qu'une visite dans le campus, m'a montré une absence globale d'affichages militants, hormis quelques résidus d'affiches FSE dans le légendaire bâtiment K, quelques courageuses affiches OC-FR devant la BU, et des autocollants Front de gauche et autres disséminés.
Une visite dans les campus, puisque maintenant, et pas grâce à une solidarité militante Lyon 2iène restée virtuelle, mais grâce à la Cour d'Appel Administrative et, plus encore, aux camarades essentiellement extérieur.e.s à Lyon 2 qui sont venu.e.s montrer au jury, par leur présence, que je n'étais pas ce que la fac disait de moi, je peux de nouveau y mettre les pieds.
 
Changeons maintenant de ville, et allons faire un tour, au mois d'août 2013, aux alentours du campus de l'université de Toulouse le Mirail. J'ai bien dit les alentours (en août, l'intérieur n'est pas accessible).
 

 
Ici, les affiches et le graff ne sont pas l'œuvre du rebeyne local, à preuve, zoom sur les détails de la photo :


 
Le moindre recoin est graffé, tagué, affiché :



On notera la pluralité des affichants, leur diversité à l'extrême gauche.

 
Et même un partage de logos (les poissons, normalement, c'est la CNT...)
 


Mais surtout, et c'est cela ma conclusion, située au-dessus d'un distributeur de billets : avec cette diversité où chacun.e apporte ses affiches, également, une capacité à mener campagne tous ensemble : l'affiche ci-dessous à droite, "contre le fascisme, offensive métisse et populaire", est co-signée de toute l'extrême gauche locale, du NPA aux maos en passant par les anars et les anti-fa.

 
Eh bien mes camarades, j'attends la même, sur la vitre de l'ascenseur de la BU de Lyon 2 Bron, et aussi sur le distributeur de billets pas loin.
J'attends toujours...
 
Parce qu'à Lyon, contrairement à Toulouse, on préfère surcoller les autocs' de soutien à une camarade, qu'en être solidaire concrètement. On préfère se faire la gueule parce qu'on n'est pas tout à fait d'accord avec l'orga voisine qui sont "des cons". On préfère se trucider entre voisin.e.s, quoi, que de s'occuper de faire face et de tenir, tou.te.s ensemble, les murs, les revendications, l'action et le terrain.
 
Mes camarades, j'ai honte de cela. Honte, et encore honte.
J'ai honte de vous.
 
Et je ne peux même pas me mettre dans ce "vous". Parce que ce putain de mur du parking de Lyon 2, moi, pendant que certain.e.s d'entre vous surcollaient les autocollants demandant ma réhabilitation, et alors que j'étais encore interdite d'accès aux campus, j'ai essayé de le surcoller entièrement.
Seule, faute d'autres combattant.e.s (et cela, pas faute d'avoir demandé alentours).
Si j'y ai renoncé, c'est uniquement après avoir constaté qu'un faf était passé décoller mes premières affiches avant que la colle n'ait séché, soit vers 19h un soir de semaine : donc qu'un faf étudiant de Lyon 2 "tenait" ce mur et le surveillait attentivement.
Seule, c'était trop risqué de continuer, du coup.
Mais jamais personne n'a répondu à mes propositions de faire collage collectif...était-on trop occupé à contribuer à m'effacer encore plus de Lyon 2 pour cela ?
Je le crains.

Tristesse de la collaboration et de l'auto-sabotage.

3 commentaires:

  1. pfiou faut le faire d'écrire un tel pavé pour décrire ce qui aurait pu être écrit en trois lignes...Et pour dire d'un côté je n'accuse pas les camarades et de l'autre, honte à vous camarades...Et puis des propos tellement réducteurs et caricaturaux en conclusion: collage collectif et réappropriation du campus de Bron versus un autocollant recouvert.

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  2. Dis-donc vous seriez pas un petit peu paranoiaque par hasard?

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  3. Cher.e(s?) anonyme(s?), moi ce que j'admire, c'est votre capacité à dénigrer en trois p'tites phrases à peine, toute une réaction construite, et argumentée.
    Franchement, je m'incline : faut le faire, de passer son temps à l'affut des nouveaux billets de ce blog, de les lire en entier, et, pendant ce temps, de peaufiner les trois p'tites phrases pour qu'elles percutent bien le lecteur/la lectrice, à la fin.
    Suis-je un peu paranoïaque ? Mwwwooffff...faut voir. Ca se discute.

    Mais ce qui est sûr, en revanche, c'est que ce sont vos propos qui, en trois phrases, parviennent à être, de manière outrancière et inqualifiable, réducteurs et totalement caricaturaux des miens.

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