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samedi 29 novembre 2014

Manifestation contre le FN du 29 novembre 2014, à Lyon : un compte rendu

La voix off - Lecteur, lectrice, le 29 et 30 novembre 2014, à Lyon, avait lieu le 15e congrès du Front National, à la Cité Internationale, à Lyon.

La cité internationale, à Lyon



Un manifestant - C'est pour ça que nous, on a appelé à une manif "offensive contre le FN", le 29 novembre (un samedi) à Lyon.



Un RG - C'est pour ça que nous, on a bien préparé les choses.




La commissaire responsable du maintien de l'ordre dans la ville de Lyon, remasterisée par la voix off - Oui. On y a mis le paquet. Parce que bon, les anarcho-autonomes terroristes et les blacks blocs qui ne respectent ni les biens ni les personnes, on va les calmer vite fait.








Un autre manifestant - Nous, on a appelé à une grande manif pacifique et unitaire et nationale, à Lyon, contre le FN.



Le RG - Précisons qu'un seul et unique parcours a été déposé à la Préfecture...

Moi - J'arrive à la manif vers 15h30 (son départ était prévu de Jean Macé à 14h).
Je sors du métro à Saxe Gambetta, et vois au loin, direction Jean Macé, les gyrophares des camionnettes de gendarmerie mises devant la manif : c'est bon, je les attends là.


Une manifestante, habillée avec une veste et des chaussures de sport, un sac à dos sur le dos - Moi je suis arrivée à 14h passées, à Jean Macé. A la sortie du métro, des policiers étaient postés et m'ont demandé de leur montrer le contenu de mon sac, pour me laisser sortir de la station puis rejoindre la manif.

Une manifestante, habillée "en fille" - Moi je suis arrivée en même temps que toi, et ces policiers ne m'ont pas demandé d'ouvrir mon sac (à main féminin...).

Moi - Je rallie la manif dix minutes après mon arrivée environ, quand la tête de cortège arrive à hauteur de Saxe.

Là, je discute pour commencer avec les gens que je connais autour de la banderole de tête. Puis peu avant Guillotière, leur explique que je les laisse pour remonter la manif et voir qui il y a comme cortèges derrière.

Je suis d'abord accompagnée par une nana du SGEN CFDT qui vient de parvenir à se faire remplacer à la tenue de la banderole de tête.

La nana du SGEN - J'avais moi aussi envie de voir les cortèges.

Moi - On voit un cortège de l'UNEF, un de la LDH, un de Ras le Front, un de la CFDT...

La nana du SGEN - La CGT n'est pas là...

Moi - Ouais. Y'a carence en ce moment, mais c'est sur tout donc je pense que ça doit être des répercussions de la crise confédérale interne. J'irai dire à mes camarades que la CFDT était bien présente, ça pourrait les aider à se remettre debout...

Un cégétiste - Ou alors c'est qu'on est trop occupé.e.s par les élections, en ce moment...

Un anarchiste - "Elections, piège à cons. L'urne, cercueil de tes illusions."

La voix off - Sur ces entrefaites un camarade stalinien vient taper la bise et la conversation...

Le RG - Nan mais elle fricote avec tout le monde celle-là ??? On n'y comprend plus rien !!!

Rebellyon - Nous, on a compris. On l'a virée. Son compte de rédactrice, exit !

Moi - Je me suis longtemps demandée comment on pouvait porter des pin's de Staline aujourd'hui...m'enfin maintenant je sais.

Le maoiste stalinien - Et comment elle peut être à la CFDT, elle, hein ? Comment on peut être à la CFDT, c'est pas un syndicat, c'est une association confessionnelle ce truc-là !

Moi - Chacun me pose ce genre de questions sur les autres...mais dans cinq minutes, on va tou.te.s être, plus ou moins, dans la même galère...


La voix off - La nana du SGEN s'est éclipsée pendant que tu discutes actualité avec le camarade maoïste-stalinien-punk-à-chien-etc.

Moi - La tête du cortège de SUD est pas loin quand une personne qui remonte vers la tête de la manif nous informe que "ça commence à se taper, derrière".
On ne voit pas encore l'arrière, tout semble en bon ordre comme dans une manif normale.
Puis, peu après, en effet des signes deviennent suspects avec cette info : des groupes de gens remontent rapidement avec leurs drapeaux, sur les bords de manifs, pour aller plus vers l'avant de la manif. Genre ils pourraient bien fuir quelque chose qui se passe derrière...


La panthère des neiges : "C'est là que j'interviens.
Parce que je mène l'enquête.
Rapidement, on voit des gens sans drapeaux ni badges ni slogans, plutôt athlétiques de gabarits, genre la trentaine dynamique, et vêtus de noir sans signes distinctifs autres qu'une cagoule ou support ayant la même fonction, de couleur noire aussi."

Les gens sans drapeaux ni badges ni slogans (hormis ceux qu'ils ont graffé sur les banques croisées en chemin bien sûr, en plus d'avoir étoilé les vitrines au marteau)


Moi - Là ça y est je visualise la fin de la manif : après le cortège SUD, je vois que ceux qui ferment la manif, ce sont mes camarades anarchistes, et qu'après, il n'y a plus rien hormis les gyrophares de police de l'arrière.

La panthère des neiges : "Pendant que tu regardes ça, sur les bords des cortèges SUD et anars de l'arrière, les jeunes hommes dynamiques vêtus de noir tapent sur les commerces présents dans la rue".

Moi - Putain, c'est des provos ciblés sur les cortèges de l'arrière !!
C'est pas des antifa, c'est pas des anars, y'en a aucun de chez nous, qui ressemble à ce gabarit ! C'est qui ces gens ?!?

La panthère des neiges : "Regarde. Leur action est structurée. Ils agissent en groupe, de concert"

Moi - Quand je vois l'un d'eux taper avec un marteau sur un rideau de fer d'un pauvre magasin miteux, je comprends qu'il s'agit d'une forme de guet apens ciblé sur deux cortèges dans la manif : SUD et les libertaires, les anarchistes.
Et je me remémore ce qui a été dit sur nous dans les journaux les jours précédents...

Marine Le Pen - Gaaaaaaaarrrrrrrrrdes !!! Emmenez-les !!!

Les gardes - Vous nuisez aux biens et aux personnes, nous allons intervenir et vous bloquer.

Moi - Le cortège de SUD tente de s'arrêter pour laisser les provocateurs aller dans le vide ainsi créé entre eux et les cortèges de devant.

La panthère des neiges : "Tu ne peux pas rester là, ça craint pour toi"

Moi - J'aimerais participer à l'action pour contraindre ces provos à respecter notre manif. C'est ce que j'aurais fait en temps normal.

La panthère des neiges : "Viens, il faut partir".

Les provos - Nous aussi, nous voulons vous contraindre à nous respecter !

Moi - je pars rejoindre les cortèges sur l'avant (CFDT LDH etc), laissant les camarades de SUD et, plus encore cela me désole, mes propres camarades seuls au milieu de cette provo, sans pouvoir les aider contre.

La panthère des neiges : "Viens, si tu restes au milieu, tu risques de te trouver avec une situation judiciaire aggravée alors que tu n'as rien à voir avec ça"

Moi - Mais les camarades non plus !

La panthère des neiges : "Mais ils n'ont pas rendez-vous au SPIP dans trois jours à cause de la plainte montéer contre toi par Lyon 2, eux..."

La voix off - On remonte pour se réfugier autour de la camionnette CFDT...

Moi - Là, j'ai un doute...je vois la bouche du métro Guillotière, pas encore fermé.

La panthère des neiges : "Entrons, on rejoindra la banderole de tête à Bellecour, ce sera plus sûr : d'une manière ou d'une autre, l'incident aura eu le temps d'être réglé et sera fini. On ne peut rien faire vu ta situation, là".

Moi - Les provos sont en effet pas loin, et au niveau de la police, ça commence à devenir interventionniste...


(Sur la vidéo : tentative de membres du cortège de fond de freiner la charge de CRS dont ils sont victimes, en utilisant des barrières puis d'autres obstacles pour les mettre entre eux et les CRS, afin de s'en protéger - ce ne sont pas les mêmes personnes que celles ayant agi précédemment avec des marteaux pour briser des vitrines. C'est visible notamment par le temps "d'essais et erreurs" existant avant de (re)trouver ensemble une méthode efficace pour cette protection)

Les camarades d'Alternative Libertaire protègent leur cortège de la charge policière. Les cortèges anarchistes étaient placés en fond de manif, la place la plus difficile et risquée dans une manif...

La voix off - On sort à Bellecour, direction le pont qui relie la place à la Guillotière.

Moi - On a été précédés...

 

La voix off - Entre nous et le pont, une barrière de CRS, et un canon à eau. Vus de face sur la photo, prise côté pont, mais nous on les voyait de dos, parce qu'on est arrivé.e.s par l'autre côté, par la place.

Moi - Après deux minutes, tout en discutant avec des gens devant un magasin, je vois les fusées de sommation partir depuis le pont ou l'autre côté du pont.


De l'autre côté du pont, ça se passe comme ça en fait...

Et sur le pont - sachant que tout le monde est donc poussé vers les autres CRS et leur canon à eau, situés au bout du pont !



La panthère des neiges : "C'est pire que ce que je pensais. On ne rejoindra pas la banderole de tête..."

Moi - A peine ceci dit, on voit le canon à eau s'actionner en direction du pont. On ne voit pas sur qui. Mais la tête de la manif est forcément entre là et la guillotière qu'on vient de quitter...

La panthère des neiges : "Viens, allons voir plus loin, le long du Rhône, l'étendue du truc"

Moi - On remonte une rue parallèle au quai du Rhône en compagnie d'un type venu pour participer à la manif avec ses deux petites gamines : l'une est haute comme trois pommes, l'autre est dans sa poussette.
Le voyant se diriger vers le pont au moment où partent les sommations, je lui avais dit "n'allez pas par là, ça va sentir la lacrymo, vous avez une poussette". Il m'avait alors répondu qu'il cherchait la manif...il était parisien, il était très surpris de ce déroulement violent à Lyon : "nous à Paris, on fait des manifs tranquillement".

Un manifestant parisien - Ca dépend lesquelles...

Une manifestation à Paris, en 2014...


Moi - En remontant la rue, on discute des groupuscules fafs lyonnais, pour conclure que "ben Lyon, c'est un peu comme si la Porte d'Orléans à Paris, ça s'étendait à toute la ville". Il est au courant des agressions récurrentes par les fafs à Lyon.

La voix off - On se quitte parce que nous, là, on bifurque à droite, direction le quai au niveau des jacobins.

La panthère des neiges, humant l'air : "hmmmm...jolie vue panoramique..."

Moi - Concentration de fumée de lacrymo au niveau du pont Morand (celui entre la place des terreaux et la place Lyautey du 6e arrondissement). Des lacrymos ont du être jetées tout le long entre la guillotière et là, parce que y'a de la fumée de partout tout le long du quai.


La panthère des neiges : "Burk, ça pique aux yeux jusque de ce côté du Rhône..."

Moi - C'est normal, le vent en emporte une partie sur nous...on va pas rester longtemps.
Le temps de voir un bout de cortège regroupé entre le pont et la barrière de CRS de Bellecour. Les gyrophares présents sur tout le trajet des lacrymos, de l'autre côté du pont...

La panthère des neiges : "donc une partie des manifestant.e.s a du être chargée jusqu'au pont Morand, et une autre se trouve coincée entre le canon à eau et le pont de la guillotière".

Moi - entre la guillotière et Bellecour, dans le métro, j'avais entendu le message "pour des raisons de sécurité, station Saxe Gambetta fermée". Est-ce qu'il y a eu aussi un encerclement policier par là ?

La panthère des neiges : "On n'a pas les infos sur cette partie"

Une camarade de SUD, encore sous le choc de la réception - Il y a eu des tirs de lacrymo à hauteur du visage. J'en ai reçue une en pleine figure, ça fait un sacré choc.
Un camarade m'a dit après coup avoir vu des groupes coordonnés frapper les vitrines. Un autre m'a dit qu'il avait vu rentrer ces groupes dans la manif d'une façon bizarre quasi militaire. Moi je n'ai pas vu car j'étais occupée à differ les tracts. 
J'ai entendu un grand bruit et vu les flics débouler des rues sûr le côté, un peu avant saxe. Panique dans le cortège : tout le monde essayait de monter sur les trottoirs. Et arrivée à côté de la bouche de métro Saxe grenades lacrymogènes tirées dans tous les sens : nous avons été chargés à hauteur de saxe par les CRS des deux côtés (on n'a rien compris ) qui visaient notre cortège et celui d'alternative libertaire avec ces tirs de lacrymos à hauteur de visage.

Sophia, en commentaire sur le site rebellyon.info - En réponse à : 15h50 : Des vitrines de banques attaquées. Les flics gazent cours gambetta.
A ce moment-là j’étais dans le métro, je changeais de métro à Saxe-Gambetta. Mais lorsqu’on est sorti du métro et qu’il a quitté le quai, on s’est rendu compte qu’on était arrivé au mauvais moment : une odeur bizarre s’est faite sentir (mon expérience à reconnu immédiatement le trop familier gaz laxrymo), et des dizaines de flics ont envahi la station. Toute la station était gazée, une femme asthmatique s’étouffait et pleurait, les métros ne s’arrêtaient plus à Saxe-Gambetta et les flics refusaient de nous laisser sortir de la station.
Après environ 10 minutes, ils nous ont laissé sortir mais j’ai eu la gorge très douloureuse pendant + de 30 minutes après ça. J’avoue qu’il est possible que ce soit surtout le stress puisque je me demande si être enfermée et gazée dans une station métro peut avoir des conséquences sur la santé du bébé que j’ai dans le ventre.
Il n’y avait pas un seul manifestant parmi toutes ces personnes bloquées dans le métro ! Pour ma part, je suis secrètement contente que les personnes qui évitent les manifestations se voient forcées d’y porter leur regard, mais encore une fois, j’aurais préféré éviter de le voir de mes yeux, pour la santé de mon bébé, c’est bien pour lui (ou elle) que j’évite (essaye d’éviter) les manifestations pendant 9 mois.
(source : http://rebellyon.info/suivi-direct-manif-fn-racisme.html#forum)

La presse - La casse a commencé peu après le départ de Jean-Macé. Selon Doutre, le responsable du dispositif policier du jour, il y aurait des allemands et des italiens parmi ces casseurs.

Albert Doutre, remasterisé par la voix off - De dangereux anarcho-autonomes habillés en noir, la plupart encagoulés, et pourvus pour beaucoup de drapeaux noirs avec des manches de pioche ! Ils étaient des centaines !!

La presse - Deux cent à huit cent casseurs cagoulés et vêtus de noirs, armés de marteaux, ont cassé moult vitrines.

Ceci n'est pas une vitrine de Mac Do raciste, on dirait...


Moi - Les provocateurs agissaient de manière très rapide, ils étaient là pour ça, ce n'était pas de l'impro.
C'était ciblé autour des cortèges SUD et anarchistes.


Un camarade - Ils n'étaient pas des centaines. S'ils étaient cinquante, c'était déjà beaucoup.


Ceci n'est pas une vitrine de banque

Moi - Je suis d'accord, c'étaient des petits groupes sur les trottoirs, pas un gros cortège de provocateurs cagoulés. Doutre et la presse doivent amalgamer avec le cortège anar, tellement ils sont niais.

Un camarade - Tu crois qu'ils ne le font pas exprès ?

Moi - Je crois que Doutre n'y connaît rien en extrême gauche, et que ce n'est pas un facho...juste un chef de police attaché à l'ordre quel qu'en soit le prix. On doit lui reconnaître une certaine sincérité, y compris dans sa gestion d'octobre 2010, et c'est bien là le drame et l'effrayant de l'histoire : quand il parle d'anarcho-autonomes venus pour tout casser, il y croit ! Quand il parle de jeunes casseurs venus des cités, il y croit ! En dépit du réel !

Albert Doutre, haussant les épaules - Peuh, c'est vous qui croyez en l'inexistence des anarcho-autonomes et des jeunes venus des cités pour tout casser, en dépit du réel !

La voix off - On retourne à Bellecour voyant que ça craint plus aux Terreaux. Le quai est accessible.




Moi - Là, je discute avec trois nanas de SUD, qui me confirment que les provos étaient des gens qui agissaient de concert, très rapides, coordonnés pour cela.

Comme elles étaient plus sur l'arrière, elles n'étaient pas au courant que ces provos ont agi exclusivement autour de certains cortèges comme moi je l'ai vu, aboutissant à scinder la manif.

Les nanas de SUD - Ah par contre, ça, on a vu la fin : à l'entrée du pont de la guillotière, ils ont amené des barrières pour nous séparer, pour séparer la manif en deux. Mais heureusement ça n'a pas marché.


Moi - Des barrières comment ?

La voix off - La description est celle de barrières de chantier.
Il me semble qu'elles disent aussi qu'ils ont fait barrage sur le pont pour appuyer cette séparation, mais je ne suis plus bien sûre.

Moi - C'est pour cela qu'on écrit à chaud, maintenant, avant d'oublier.

La voix off - Le canon à eau se déplace, ainsi qu'un certain nombre de policiers.

Moi - Eh ??? Mais c'est le cortège, là !

La voix off - Sur le quai, totalement encerclée de gendarmes mobiles casqués et armés, une partie de la manif remonte le quai, scandant des slogans.

Moi - Je vois principalement des drapeaux SUD, NPA et quelques drapeaux alternative libertaire et CNT.

Putain, je n'ai plus de batterie...il faudrait prendre des photos de ça. Est-ce que vous avez un portable en état ?



La voix off - Une des nanas de SUD a un portable en état de prendre des photos, on échange des coordonnées pour qu'elle puisse les envoyer, et on la laisse là avec cette mission.

Moi - J'ai appris que "la CFDT et les soc dém ont lâché la manif", ils seraient déjà aux Terreaux, du coup. Je veux aller voir de ce côté ce qui se passe réellement.

La voix off - Sur le quai du métro Bellecour, annonce : le trafic ligne B est toujours interrompu station saxe gambetta. Le trafic ligne A se déroule exclusivement entre Lyon 6e et le carré de soie près de Vaulx en Velin.

Moi - Bref, tout ça pour dire qu'il n'y a plus de métro entre Bellecour et les Terreaux.

La voix off - On y va en vélo'v.

Moi - Barrage de CRS, prêts à charger, sur rien, pas loin des terreaux, rue de la république.
Je bifurque pour éviter l'espace devant eux.



Arrivée aux Terreaux, pas de trace des "soc dém déjà là". Par contre je croise des jeunes manifestant.e.s qui reviennent soit du quai, soit carrément du 6e (place Lyautey). Je leur demande : vous avez réussi à vous en tirer ? Puis les interroge sur les provos.

Le cortège, pacifique, et son traitement policier

Les jeunes - Nous, on était à l'arrière de la manif. Il y a eu semble-t-il des tirs de flash ball, puis ces gens cagoulés qui sont passés à l'action.

Moi - Ils ont bien vu la même chose que moi : des gens organisés pour faire cela.

Bon sang, je sais même plus si c'est eux ou l'une des nanas de SUD qui m'a parlé de l'épisode des barrières de chantier.

La panthère des neiges : "continues à écrire avant d'oublier plus. Vite"

Moi - Je les questionne. Avaient-ils l'air d'être en lien avec la police ? Avec des composantes de la manif ?

Eux - A chaque fois, on te répond non. Ils étaient organisés entre eux, très organisés, très rapides à agir. A aucun moment on n'a vu de lien se faire entre eux et la police ou la manif.
Côté police, ils ont même balancé une lacrymo directement sur les flics et y'a plein de flics qui ont chialé à cause de cette lacrymo tellement elle les visait et les a atteints.

Moi - Ouais la lacrymo sur les flics par des flics, ça peut arriver...ce n'est pas ça qui me convainc le plus. C'est le reste.
C'est bien vous qui m'avez expliqué l'histoire des barrières de chantier pont de la guille pour isoler une partie de la manif de l'autre.

La panthère des neiges : "c'est là qu'on décide de venir rapidement écrire ce billet de blog"

Les jeunes - A ta demande, on te décrit leur habillement : noir, avec cagoules noires aussi, et sans aucun signe distinctif.

Moi - Ouais. Des imitations de black bloc quoi (ou des vrais blacks blocs).

Je vous demande si vous êtes membres d'une orga ou d'une autre, et si vous êtes lyonnais ou d'ailleurs.

Eux - On n'est d'aucune orga en particulier, on est de Lyon.

Moi - Tous trois portent collé sur eux simplement l'autocollant de l'appel unitaire à la manif.

La panthère des neiges : "pas de liens avec la police ni avec des composantes de la manif...très structurés, avec des gabarits de jeunes trentenaires entretenus physiquement..."

Un suppôt du Grand Capital sévèrement puni par la justice révolutionnaire d'extrême gauche ? Ou bien une victime, parmi d'autres, de personnes aux mobiles qui posent question ?

Moi - Ben le plus probable c'est une provo par un sous groupe faf. Ca me semble être ni les totos, ni la police, ni des djeuns venus pour piller des magasins qui font trop envie.

Les identitaires - Ouais c'est ça, c'est toujours notre faute ici ! Nous, on a au contraire monté des milices pour protéger les petits commerces, en ce samedi 29 novembre, de la racaille des casseurs gauchistes !

Moi - Ben c'est comme la lacrymo de flic sur des flics : ça ne me convainc pas. Vous pouvez très bien avoir joué les pompiers pyromanes, et je vois pas qui d'autre que vous peut avoir un gabarit et un savoir faire physique d'équipe comme ça dans cette ville, en vrai...

Les identitaires - Ah ouais ? Et comment ça se fait, alors, que LES ANARCHISTES eux-mêmes revendiquent la casse du jour : sur rebellyon, là, c'est bien écrit noir sur blanc "15h57 : Le Mac Do de la guill qui avait proposer à la mairie de lyon de débarrasser la place du pont des Rroms n’as plus de vitrine"

Rebellyon - On a dit que ça nous déplaisait pas. On n'a pas dit que c'était nous...

Les identitaires - Trop facile !

Moi - Trop facile vous aussi.
Ce billet de rebellyon montre une fois de plus les désaccords entre moi et eux (comme Louise Michel, je ne prône aucunement la casse urbaine, tout le contraire).
Il montre aussi que : "15h49 : La police à tiré (flashball ? lacrymo ?) sur l’arrière du cortège.
15h43 : Un bus en provenance d’allemagne Bloquer à l’exterieur de lyon
15h28 : "Chasse aux immigrés, guerre aux ouvriers, c’est le programme des fascistes mais aussi du parti socialiste" un slogan parmi d’autres."

Donc on a là un complément utile sur le "ça se tape à l'arrière" par lequel tout commence.

Autre complément utile, sur ce qui se passe en dehors de Lyon : "15h19 : Des bus italiens bloqués sur le périph.
15h18 : Un bus de Berne a subi un contrôle d’identité systématique, les gens sont maintenant empêchés d’aller à la manif.
15h14 : Un mini-bus de grenoblois bloqué pour un controle sur la route entre lyon et grenoble."

La police, fière - On a fait comme le 3 décembre 2012 pour le No TAV à Lyon...pourquoi arrêter avec les méthodes qui marchent ?

Rassemblement No TAV à Lyon, 3 décembre 2012 : cars italiens empêchés de venir jusqu'à Lyon, encerclement total et prémédité d'un rassemblement pacifique et déclaré en Préfecture, par un dispositif policier jamais égalé auparavant. Le tout pour mater de dangereux anarcho-autonomes qui faisaient de la soupe sur la place des Brotteaux...Sacré Doutre, au discernement lui aussi inégalé !!!

Moi - on apprend aussi que : "15h53 : Hélico au dessus du cortège, la Bac serre l’arrière de la manif.
15h50 : Des vitrines de banques attaquées. Les flics gazes cours gambetta."

Oui l'hélico est apparu là effectivement, je me souviens moi aussi.


Rebellyon, de concert avec les blacks blocs du monde entier - On kiffe les vitrines de banques qui morflent ! Les banques, c'est les responsables de la crise de 2008 ! Les banques, c'est l'adversaire !

Moi - Les banques, la police, etc, voilà l'ennemi pour les rebellyonnesques.

Pierre-Joseph Proudhon, revenant d'outre-tombe - Hem...c'est un peu primitif, comme analyse du capitalisme et du pouvoir, non ?

Karl Marx - Ca reste un peu, peut-être, à la surface des choses...

Alain Soral - C'est la finance judéo-maçonnique, l'ennemi !

Les identitaires - Ouaich, cousin ! Après les musulmans, on s'occupera des juifs et des francs-macs avec toi !

L'entrée d'Auschwitz, années 1940













Que dire ?

Rebellyon - Ah mais nous, on est contre la police, alors que les identitaires et leurs potes, ils la soutiennent !

Le GUD Lyon, défilant en cortège - ACAB !

Rebellyon - Pfff...que des voleurs, ces fafs. C'est abusé.

Pierre-Joseph Proudhon - En même temps, vous tendez la perche...

Rebellyon - QUOI ?!?

Pierre-Joseph Proudhon - Eh, mais ? Mais ? Mais ? C'est sur ma tombe que ces connards viennent se recueillir ?!?

Les identitaires - Ouais, nous, on kiffe Pierre-Joseph Proudhon...

Moi - Bon, eh bien on n'est pas sorti.e.s des confusions-récupérations idéologiques, et surtout, du vide idéologique à gauche et à l'extrême gauche. Facile pour l'extrême droite, de recycler des coquilles devenues vides...on ne construit pas un projet social libertaire sur la haine des banques ou des flics. On le construit sur une affirmation collective de soi et de sa volonté de changement social, comme cela avait été le cas par exemple avec le syndicalisme révolutionnaire anarchiste.

Services de transport de Barcelone, autogérés durant la guerre anti-franquiste de 1936-1939

Le but, ça n'est pas de mettre le feu partout, c'est la justice sociale. Le but, ça n'est pas de cultiver sa haine.
Même si il peut y avoir de quoi, avoir la haine...

Julien Coupat, présumé coupable parce que proche des "anarchistes et des autonomes", incarcéré dans des conditions "spéciales" entre 2008 et 2009, mais qui n'a pas eu droit au même soutien indigné que DSK, de la part des politiques de gôche...



La panthère des neiges : "sur le post rebellyonnesque, on trouve aussi : "16h31 : Une partie du cortège est arrivé à hotel de ville avant de se disperser. Pour l’instant au moins 7 arrestation.
16h20 : une femme sévèrement blesser couchée sur le pont Lafayette.""

Moi - L'avant veille, j'étais passée lire des commentaires sous les articles de presse avertissant de cette manif "dangereuse".

Un commentaire - Il pourrait y avoir des morts...

Moi - Le commentaire était manifestement le fait d'un frontiste. Il déplorait, juste avant, le droit de manifester de la racaille casseuse d'extrême gauche, et leur manque de respect du droit d'un "parti démocratique" à tenir son congrès...

La panthère des neiges : "on ne sait pas qui étaient ces provos, mais ils ont pu agir comme ça parce que ni les anars, ni SUD, ni les autres d'ailleurs, n'avaient la capacité là, de faire un réel SO dissuasif"

Moi - Oui. C'est un problème important. Il faut le poser en amont de la prochaine manif dans ce type de configuration : comment intervenir face à des gens très organisés, et armés (le marteau peut servir à autre chose qu'à taper sur le rideau de fer du magasin pauvre...).

Les encagoulés - A bas, à bas le service d'ordre ! Flics, porcs, assassins ! CREA'tif, collabo !

La panthère des neiges : "l'enquête du CREA'tif n'est pas close. On juge important de savoir d'où vient la provo, parce que ça n'est pas exactement pareil si elle vient des fafs, de composantes policières ou de voisins de nous adeptes du black bloc"

Moi - Il n'y a jamais eu de blacks blocs à Lyon...

Le RG - La manif était nationale !

Moi - C'est vous le RG...vous devriez être au courant, non ?

Le RG - Euh...euh...euh...des hordes de dangereux anarcho-autonomes-terroristes ont foutu le bordel dans la ville de Lyon le 29 novembre 2014, des abribus, des vitrines notamment, ont été cassés.

Le préfet - des hordes de dangereux anarcho-autonomes-terroristes ont foutu le bordel dans la ville de Lyon le 29 novembre 2014, des abribus, des vitrines notamment, ont été cassés.

La presse (dont France 3 Région) - des hordes de dangereux anarcho-autonomes-terroristes ont foutu le bordel dans la ville de Lyon le 29 novembre 2014, des abribus, des vitrines notamment, ont été cassés.

Marine Le Pen - des hordes de dangereux anarcho-autonomes-terroristes (ainsi que le Front de Gauche, bien sûr) ont foutu le bordel dans la ville de Lyon le 29 novembre 2014, des abribus, des vitrines notamment, ont été cassés.



Rebellyon - Nous on kiffe les vitrines de banques et le Mac-Do cassés ! Vive l'anarchie !

Louise Michel - Cette casse, pour moi, n'est pas l'anarchie.


Rebellyon - Sauf pendant la Commune de Paris. Là, t'étais pour les émeutes et l'insurrection, comme nous !

Louise Michel - J'étais pour la résistance et la construction d'une commune socialiste. Pas pour casser les vitrines des commerçants et les abris bus. Je n'ai jamais cassé non plus de banque ni d'agence d'interim, entre parenthèses...pourtant, ce ne sont pas mes amis.

Les identitaires - Nous aussi, on kiffe casser les dirigeants des banques et des mac do...mais pas pour les mêmes raisons que vous (finance judéo-maçonnique et lutte contre la mondialisation amerloque, pour nous). On kiffe aussi aider les bars à chicha de notre quartier à se fermer, mais ceci est une autre histoire, qui sera contée une autre fois...

Pierre-Joseph Proudhon - Je n'ai jamais prôné ça.




Moi - Si en face du FN, il n'y a que ça comme réflexion de fond (je parle pas pour les identitaire, je parle pour mon camp), on est dans la merde...

Rebellyon - Suppôt de la police ! Tu condamnes la casse ? On va te dénoncer !

Moi - Même dans rebellyon, les positions sont plus diverses que ça.

La panthère des neiges : "mais on ne sait toujours pas qui étaient ces provos..."

Moi - C'étaient pas ces andouilles de rebellyonnesques...non plus. C'était pas leur gabarit, sous les cagoules.

Les rebellyonnesques - Et toi t'es pas une andouille, de donner comme ça sur un site lisible par les RG tes suspicions et connaissances des uns et des autres parmi nous ? Non mais quelle tête à tartes celle-là ! On a bien fait de virer son compte : c'est un danger public, pas une indic de police, mais pire encore !!! Bien pire.
Quant au fond, nous on pense qu'une manif contre le FN, c'était naze : il fallait aussi qu'elle soit contre la mise en pratique des idées du FN par les socialistes et, auparavant, Sarkozy ! D'où l'appel à une manif offensive contre le FN mais aussi "contre le racisme d'Etat et les crimes policiers". Pas comme les soc-dém de la tête de manif, quoi.

Un membre d'ATTAC - Nous, on a appelé non "contre", mais "pour" :  "pour la justice sociale et l'égalité des droits".
Un peu plus ambitieux que vous, non, l'air de ne pas y toucher ?

Rebellyon - Bande de social-traîtres !!!

La voix off - Hem. On termine, provisoirement, ce billet express ici, en signalant que "moi" n'est pas forcément physionomiste, en matière de gabarits...sait-on jamais ? Peut-être après tout, les identitaires sont innocents, et les provos venaient de rebellyonnesques encagoulés ?

Les rebellyonnesques - On ajoute qu'il y a encore eu presque vingt interpellé.e.s parmi les manifestant.e.s contre le FN, aujourd'hui, et que vous pouvez vous tenir au courant de leur sort et du soutien éventuellement nécessaire envers eux pour la suite, sur notre site : rebellyon.info.

Un membre du NPA - Via le site de la tendance CLAIRE du NPA, j'ajoute que "à l’occasion du congrès du Front National à Lyon une importante manifestation a eu lieu. Les arrestations ont commencées avant le début du rassemblement : plusieurs personnes ont été arrêtées après que la police ait fouillé leurs affaires, un bus de paris et un autre d’Allemagne ont été bloqué à l’entrée de la ville. La manifestation a démarré en scandant "Chasse aux immigrés, guerre aux ouvriers, c’est le programme des fascistes mais aussi du Parti Socialiste" Les vitres d’un MacDonald qui avait proposé à la ville de "débarasser la place des Rroms" ont été brisées. Un service d’ordre qui démontait les barricades a dû précipitamment quitté la manifestation et des affrontements ont rapidement éclaté entre les manifestants et la police qui attaquait l’arrière du cortège. La police s’est servie à plusieurs reprises d’auto-pompes, de gaz lacrymogènes et de flashballs, plusieurs manifestants ont été blessés et au moins 17 personnes ont été arrêtées." (source : http://tendanceclaire.npa.free.fr/breve.php?id=10786).

Et je vous rappelle l'existence de notre site "secours rouge" international : http://www.secoursrouge.org/France-Au-moins-17-arrestations-a

La voix off - J'ai pas l'impression qu'il y ait eu beaucoup de gens vêtus de noirs, encagoulés, et pourvus de marteaux, parmi les interpelé.e.s...ni parmi les réprimé.e.s, globalement.

Albert Doutre - Vous insinuez que mon dispositif policier ciblait les manifestant.e.s plus que les "casseurs" proprement dit ???

La voix off - Peut-être...en attendant,


*** RIDEAU ***

Albert Doutre et ses hommes, passant la tête à travers le rideau - Il faudrait vous plaindre, à vous écouter. Mais vous n'avez pas un instant cité le nombre de policiers blessés au cours de cette manif, ni le fait que s'il y a des inculpés, c'est parce qu'il y a eu des jets de projectiles et des violences sur la police !! 11 policiers blessés, pas moins ! Ce sont nos chiffres !

Rebellyon, passant à son tour la tête à travers le rideau - Il faudrait vous plaindre, à vous écouter. Mais vous n'avez pas un instant cité le nombre de manifestants blessés par vos hommes munis de flash-ball, sans compter Zyed, Bouna et les autres.
Pour le jet de projectiles, on est désolé.e.s, mais que ce soit nous ou pas les méchants provos du jour, on ne vous arrive pas à la cheville : la grenade offensive sur la tronche de Rémi Fraisse, ce sont "vos hommes" suivant "vos" consignes. Les camarades éborgné.e.s parce qu'ils.elles sont venus manifester, ce sont aussi les projectiles de la police.
On n'a pas les mêmes blessures...

Un flic - Mais c'est quoi ce slogan, "flic suicidé, flic à moitié pardonné" ?

La voix off - Bon, pour des policiers, vous n'êtes pas très disciplinés. J'ai dit

***RIDEAU***

et vous enfreignez tous, de manière éhontée, ma consigne ?

Albert Doutre - Mais...c'est que...

Le flic - Ah ? Y'avait un rideau ? Pour quoi faire ?

La voix off - Bien. Faut que je fasse les sommations avant dispersion, ou bien toute la smala policière respecte l'ordre du blog comme tout le monde (c'est valable pour rebellyon aussi) ?

Le flic - Et vous allez me faire quoi ? M'envoyer un pavé dans la gueule ?

Albert Doutre - C'est MOI qui disperse, et moi seul !

La panthère des neiges : "Ce blog ne fait pas partie de votre territoire, mais du mien. Je vous demande instamment de sortir de la scène, maintenant, sans quoi c'est moi qui m'occuperait de vous : ici, c'est moi, la police"

La voix off - Cependant que la panthère montre les crocs, nous voyons nos braves hommes (et rebellyon), devenus un peu tremblants, déserter la scène de manière rapide.
Dorénavant, gageons que la police de l'Empire respectera mes prérogatives sur ce blog, ah mais !

Quand je dis

***RIDEAU***

C'est

***RIDEAU***

Le flic - Ahhhhh...c'est comme quand mes collègues de la CRS, ils envoient les fusées en l'air ? Ca veut dire qu'il faut partir ?

Albert Doutre, conscient des risques, prend son subordonné par le col et le tire hors de la scène - Oui, c'est ça. Et ils ont une panthère offensive, on dirait, en plus...

La panthère des neiges, baillant : "Tiens ? On dirait que des humains ont encore eu peur de moi. Ca arrive à chaque fois que je baille. Etrange, non ?"

La voix off - La lumière décline sur la scène, et cette fois-ci, tout le monde ayant bien compris les us et coutume du lieu, je dis, pour de bon,

***RIDEAU***


Un autre bout de manif, bloqué et encerclé par la police en direction de Perrache, apparemment jusque vers 18h. Le projecteur de l'hélico est sur eux pour bien les cibler en vidéo, comme des criminels de films américains...manifester contre le FN, c'est être un.e criminel.le, aujourd'hui ?



4 commentaires:

  1. J'ai vu un de ces groupes que vous décrivez ramasser du matériel dans des "poubelles" sur la place jean maces. Je les ai remarquer par ce qu'ils avaient l'air de savoir ce qu'ils faisaient, ce qui tranchais avec l'état d'attente du reste de la foule. Il y avait des espèces de petites massettes. Plus tard j'ai vu passer un groupe avec une des personnes que j'avais vu ramasser une massette sur le coté de la manif à mon niveau. Il y en a un qui allait pété une des vitrine, juste après avoir attaquer une vitre de banque, un autre lui à montré l'enseigne en lui tapotant le bras. Ils ont tous les deux repris leurs chemin. Je crois que c'était un magasin de chaussures ou un truc du genre, au niveau de saxe. C'est le même groupe que j'ai vu un peut plus loin et qui se faisait des signe bizarre avec les mains. Je me suis demandé un moment si je n'avais pas halluciné. Après en y repensant, je me suis rappelé qu'en 2009 des mecs de la fac m'avaient racontés qu'ils utilisaient des mot-code dans les manifs. Ils disaient qu'ils en avaient un pour retrouver leurs amis et un autre pour prévenir d"un danger. Les gestes doivent sûrement correspondre aux même genre de trucs.
    En tout cas je trouve c’était un peut abusé de leur part de commencé à foutre le bordel aussi tôt. Ils auraient put attendre que la manif ai un peut le temps d'avancé où resté au fond de la manif pour pas obliger les CRS à nous charger aussi.
    J'ai lu dans le progrès que le parquet cherchait les gens qui avaient amené les massettes. Je suis pas sur que rendre tout ça public soit une très bonne idées, j'aimerais pas que des gens soient poursuivit à cause de moi.

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    1. Eh bien si vous n'êtes pas sûr que rendre cela public soit une bonne idée, pourquoi l'avez-vous écrit ?
      Vous n'êtes pas très sérieux, cher anonyme...

      Pour ma part, j'assume la responsabilité de mon article, toute la responsabilité, rien que la responsabilité.

      Et si le Parquet passe par là, je lui souhaite de poursuivre les crimes et délits par ordre d'importance. Beaucoup moins de moyens sont mis sur des crimes et délits objectivement plus graves, à ce jour (ex : violences sexuelles).

      Mais il est vrai que démolir de façon invisible un être humain, c'est moins grave que détruire la vitrine d'un commerce, d'une banque ou d'un mac do...dans notre société actuellement.

      Concernant les vitrines des petits commerces de la Guillotière, je serais d'avis de condamner les auteurs de la casse à faire un stage chez eux, pour leur faire comprendre le coût d'une vitrine pour un petit commerçant : quand on a la prétention de s'attaquer "aux banques et autres symboles du capitalisme" (et au mac do raciste de la guillotière selon certaine presse alternative), la moindre des choses, c'est de ne pas se tromper de cible.

      En plus de pourrir une manif qui n'était pas sur ces bases, d'avoir mené une action suicidaire débile (parce que s'attaquer physiquement aux vitrines de banque le jour où y'a le plus gros dispositif policier de l'année, c'est pas très futé), d'avoir mis en danger plein de gens (il y avait aussi des sans papiers dans la manif...j'espère qu'aucun ne fait partie des interpelés), les imbéciles qui ont conduit cette action n'ont même pas été capables de faire du travail correct selon leurs propres critères.

      Pour toutes ces raisons, ils bénéficient de ma profonde exécration.
      Les faucheurs d'OGM ne viennent pas pleurer, eux, lorsqu'ils sont poursuivis : ils assument, à visage découvert, la responsabilité de leur action.
      Petite nuance qui en dit long.

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  2. En complément :

    1) Un article de foutou'art sur la manif : http://foutou.art.over-blog.com/article-fhaine-une-manif-contre-le-fn-qui-degenere-dommage-par-sacha-et-m-trombone-125127377.html

    2) Un article de rue 89 faisant l'état des lieux des situations des interpelé.e.s, à l'occasion de la comparution immédiate de deux d'entre eux : http://www.rue89lyon.fr/2014/12/01/anti-fn-lyon-le-proces-de-deux-manifestants-renvoye/

    3) Un article exprimant un point de vue de participant.e.s au "bloc anarchiste" (terme désignant manifestement, dans leur article, les auteur.e.s des bris de vitrines et leurs sympathisant.e.s) : http://fr.contrainfo.espiv.net/2014/12/02/notes-critiques-a-propos-de-la-manifestation-antifasciste-du-29-novembre-a-lyon/comment-page-1/#comment-12148

    4) Pour mémoire, les menaces de viols faites par des fascistes en 2013, peu avant une réunion du FN à Marseille : http://rue89.nouvelobs.com/2013/09/19/appels-viol-twitter-apres-manif-anti-fn-valls-interpelle-245873

    Parce que bon...au milieu des vitrines cassées, on en oublierait la spécificité du FN et de ses voisins de palier...presque.
    On en oublierait de parler des fascistes, presque.

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    1. Ah...et...

      5) La toute fraîche "tribune libre" parue sur Lyon Capitale, exprimant LE point de vue des encagoulé(e)s du 29 qui ont écrit un courrier au journal pour ce faire... : http://www.lyoncapitale.fr/Journal/Lyon/Actualite/Tribune-libre/Une-lettre-pour-justifier-les-violences-urbaines

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